En bon héritier de titres tels que Destruction Derby, le principe de base de Wreckfest est simple : tous les coups sont permis, y compris (et surtout) défoncer ses adversaires. Dans ce contexte, ne vous attendez pas à ce que le titre vous confie le volant des dernières hypercars flambant neuves. Non, vous ne trouverez ici que de vieilles guimbardes prêtes à tomber en ruine. De la sorte, nous n’avons que peu de scrupule à les emboutir dans nos adversaires. La gamme de véhicules à disposition est variée, allant de la tondeuse à gazon à la moissonneuse batteuse. Dans le lot, vous trouverez aussi un bus scolaire, une limousine, un canapé à moteur (vous avez bien lu) et toute une série de véhicules classiques. Et si aucun d’entre eux n’est sous licence, les amateurs reconnaîtront certains modèles emblématiques de Ford, Chevrolet, Cadillac ou BMW malgré leur état lamentable.
Pilote du dimanche
Wreckfest n’a aucunement l’ambition d’être une simulation. Cependant, le fait d’adopter un gameplay typé arcade ne l’empêche pas de proposer une physique vraisemblable, chaque véhicule ayant un comportement relativement proche de son modèle réel ou de l’idée que l’on s’en fait. Sachez tout de même que le titre s’autorise quelques libertés avec les lois de la physique, comme en témoigne la présence d’un looping sur un circuit. Notez aussi que la surface sur laquelle vous roulez a une influence sur le comportement de votre véhicule, même si cette dernière est limitée. Au final, la conduite offre un bon compromis entre accessibilité et profondeur, si bien qu'une très large variété de joueurs pourra y trouver son compte.
En revanche, les dégât infligés à votre voiture ont un réel impact sur ses performances. Moteur, freins, suspensions et transmission sont autant d’éléments qui souffriront de vos écarts de conduite. Et au fil de leur détérioration, vous perdrez en puissance et en précision dans votre conduite, jusqu’à n’avoir plus qu’un tas de ferraille qui refuse de tourner, en plus de se traîner. C’est, de toute évidence, un élément à prendre en compte lors des courses. Car il ne s’agit pas non plus de foncer dans le tas comme bourrin, encore faut-il pouvoir terminer la course. En effet, un choc mal placé ou un peu trop violent suffit pour vous ruiner une course.
Faire carrière chez les rednecks
Le titre se pare d’une campagne solo basique, consistant en un simple enchaînement d’épreuves. Ces dernières sont regroupées en catégories, par ordre de difficulté. Et pour en débloquer une, il faut marquer un certain nombre de points dans la précédente. En plus des points déjà cités, chaque épreuve rapporte de l’expérience, ne servant ici qu’à débloquer de nouvelles voitures et modifications dans la boutique, et des crédits. Le mode Carrière ne brille pas par sa structure mais par les épreuves qu’il propose : en plus des courses classiques et à éliminations, vous pourrez participer à des demolitions derby, sortes de matchs à mort en arène où c’est chacun pour soi. Et à tout ça viennent s'ajouter des défis uniques. Si bien que, au final, la campagne solo offre une expérience variée, gommant toute sensation de répétitivité.
“Là où on va, on n’a pas besoin de routes.”
Contrairement à ce que l'on peut voir dans GT Sport ou F1 2019, le contact n’est pas pénalisé ici. Au contraire, il est vivement encouragé. Les développeurs ne se sont pas contentés de récompenser les touchettes et autres figures acrobatiques que vous imposez aux autres concurrents. Non, ils ont conçu de nombreux circuits dans le but de provoquer des collisions. Les tracés en huit sont bien sûr de la partie, mais ce n’est pas tout : ils poussent le vice jusqu’à proposer des circuits dont la quasi totalité des pistes se parcourent dans les deux sens. Cela donne lieu à des courses folles, où des carcasses fumantes s’accumulent sur la piste, au fil des tours. La réussite des circuits ne repose pas que sur leurs tracés, mais aussi sur leurs environnements. Ils sont à l’image des voitures, destructibles. De nombreux éléments sur le bord de la piste, incluant les tours de guets, murs de pneus et autres panneaux peuvent être détruits. Parfois, cela ouvre même de nouveaux passages.
Les fous du volants
Mais tout cela ne serait pas aussi kiffant sans une I.A. à la hauteur. Et, sur bien des points, elle l’est ici. Vos adversaires n’hésiteront pas à vous envoyer dans le décor. Etant totalement dépourvus d’instinct d'auto-préservation, ils iront même jusqu’à aller dire bonjour au mur avec vous, plutôt que de vous laisser passer devant. Dans ce contexte, les dépassements par l’extérieur sont vivement déconseillés, mais c’est très drôle quand vous en voyez deux se crasher de la sorte. Leur pilotage est efficace, mais ils ont énormément de mal à éviter les épaves qui jonchent la piste. Qui plus est, l’intelligence artificielle a parfois du mal à reprendre la course après un gros impact, tournant en rond sur la piste. Dans ces cas-là, il devient parfois difficile de ne pas les percuter. La plus grande prudence s’impose alors.
Face de pain sucé
Visuellement parlant, Wreckfest ne vous décrochera pas la mâchoire, répondant tout juste aux standards du moment. Certains éléments du décor font même peine à voir, comme les talus délimitant la zone de jeu. Qui plus est, l’aliasing est bien présent. Et pour peu que la vue soit dégagée, du clipping fera son apparition. Cependant, la modélisation des dégâts est juste impressionnante. Sans arriver au niveau d’un BeamNG Drive, Wreckfest démontre un talent indéniable dans le froissage de tôle, au point où il vous arrivera de finir la course au volant d’une épave toute ratatinée, cette dernière ayant, par miracle, réussi à conserver trois de ses roues. Et bon nombre de vos concurrents n’auront pas eu cette chance. Ce que vous pourrez constater au nombre de carcasses fumantes qui s’accumulent au fil des tours, de même que les débris divers et variés. Un tel niveau de dégâts est rare, et ça fait plaisir à voir.