Test : Berserk and the Band of the Hawk - PC

Berserk and the Band of the Hawk - PC
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Autant prévenir : en tant qu’énormes fans de Berserk et peu familiers du type Musô (rangez ces tomates pourries), notre avis sera forcément grandement influencé et peu objectif. Une fois ceci bien assimilé, nous allons tenter de décortiquer ce titre brutal et fidèle au manga de Kentaro Miura, jusqu’à une certaine limite.

Test effectué à partir d'une version PC

Quand la rivière coule rouge…

Qui ne connaît pas Berserk aujourd’hui ? Guts, ce charismatique et surhumain héros violent et acharné que l’on suit sur une longue épopée dark fantaisy, nous allons enfin dignement l’incarner dans ce titre du studio japonais OMEGA Force. Guts, donc, récupéré à sa naissance, pendu à son cordon ombilical encore attaché à sa mère pendue, sera formé, abusé et transformé pendant de longues années afin de devenir ce personnage si particulier. Ces quelques lignes permettent de comprendre que l’on ne se situe pas dans un manga pour enfants, mais plutôt pour un public (très) averti : des orgies démoniaques aux scènes de viol, rien n’est épargné au lecteur.

Toute cette brutalité est-elle fidèlement retranscrite dans ce jeu ? Presque. On a la parfaite sensation de briser des dizaines de colonnes vertébrales par minute au milieu de champs de bataille immenses, mais… ça ne saigne pas assez. Peut-être le seul défaut véritable au niveau visuel, on sent un tout petit peu de retenue de la part des développeurs. Il y a également une possibilité de limite technique, car le jeu nous offre déjà une quantité astronomique d’ennemis affichés à l’écran, les batailles sont réellement grandioses de part leur échelle. Certes, l’IA n’est pas d’une remarquable intelligence, mais là également ça tient la route : le simple soldat n’est là que pour exécuter des ordres, donc pour mourir bêtement sous notre épée.
Guts
Oui, ça manque quand même de tripes.

Avoir plus d’une corde à son arc


Pour l’histoire, nous allons suivre l’arc du Golden Age, celui des animés vraiment réussis. Et ça tombe bien, car le jeu nous servira régulièrement de longues cinématiques issues de ces films afin de compléter les dialogues, les batailles et les textes. Une question se pose clairement à partir de là : le jeu a-t-il un intérêt pour un néophyte complet dans l’univers de Berserk ? Probablement pas. Si vous ne savez pas qui est Griffith et quels sont ses rapports avec Guts, vous allez seulement enchaîner des batailles linéaires entrecoupées de cinématiques jolies mais sans aucun sens. Ce jeu sert clairement le fan de l’univers, et le plonge au cœur des batailles les plus poignantes et intenses qu’il ait pu lire ou voir.

BATBOTH
Quand tu n'y vois pas clerc à cause de ton dernier repas.

Le gameplay est clairement au service du joueur sur ce point : deux boutons d’attaques, un dash et des objets / attaques spéciales. Le tout se prend en main rapidement sans pour autant être simpliste, et la puissance de Guts se ressent en quelques instants. Les combos se font en alternant les coups faibles et les coups forts, et entre ces tornades de torgnoles on glissera un dash ou un coup spécial pour compléter nos fines techniques d’escrime. Non je rigole, on va bourrer dans tous les sens de la manière la plus jouissive qui soit, à travers des niveaux immenses et simples (simplistes diront certains) jusqu’à casser assez de bouches, pour réussir les objectifs.

En général, il s’agira d’un mini-boss, tout en moissonnant un maximum de péons sur notre route, et en donnant un coup de main aux copains de temps en temps. Certes, tout ceci peut paraître redondant pour les néophytes de l’univers, mais après tout c’est l’essence même de Berserk : de grandes batailles où Guts et ses compagnons charcutent des soldats anonymes à tour de bras entre deux scènes de ménage entre Griffith et Guts.

Casca
Casca, la 3e roue du carrosse Guts-Griffith

GURIFITHEUUU !!!

Pour parler de la réalisation, c’est plus que correct. C’est même beau. La lisibilité en prend un coup par moments, mais on s’en fout clairement tant les sensations sont là. La caméra n'est presque jamais prise en défaut, le ciblage automatique est efficace, l’essence même fonctionne. On peut déplorer le fait de ne voir que des pantins désarticulés toutes tripes dedans quand on tue des ennemis, mais il serait impossible pour un ordinateur moyen de faire apparaître les viscères d’autant d’ennemis à l’écran sans faire fondre carte graphique et processeur. La préparation de bataille semble majoritairement anecdotique tant le côté tactique est quasi réduit à néant. Il prend de l’importance lors de combats contre certains boss assez costauds, voire carrément difficiles comparés à la majorité des chapitres qui se font les doigts dans le nez.

Zodd
Le premier boss à vous faire comprendre qu'il va falloir réfléchir quelques secondes

Il est difficile d’avoir un avis tranché sur un jeu qui ne vise qu’un public très précis : les fans de Berserk. Le jeu fonctionne bien, on peut lui trouver quelques défauts, des qualités qui vont émerveiller un fan pendant au moins quelques heures. Avant de se décider à acheter un jeu de ce prix, il faut bien comprendre qu’il s’agit plus d’une aventure interactive où la partie jeu est extrêmement bien menée. Pas d’un jeu d’action pur et dur, car la trame narrative donne tout son intérêt au jeu, ainsi que le fait de « vivre » les batailles épiques et cruciales de l’épopée.

Il sera également possible de jouer d’autres personnages selon les chapitres (mais qui a envie de jouer Pippin ou Casca quand on peut jouer Guts ??), ou de jouer n’importe lequel dans les autres modes de jeu (oui, brasser du péon dans la peau de Zodd est absolument jouissif).
Difficile de donner un avis objectif sur un jeu si orienté. En soi, Berserk and The Band of the Hawk est réussi et beau, parfois répétitif et un peu timide visuellement, mais parfaitement fidèle à l’histoire. Peut-être un peu cher pour ce qu’il est si vous hésitez, mais un très bon défouloir pour tout fan qui se respecte.
07 mars 2017 à 11h27

Par

Points positifs

  • Beau
  • Fidèle
  • Efficace

Points négatifs

  • Répétitif
  • Manque de violence par rapport à son univers d’origine
  • Difficulté peu élevée
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