Katherine « Kathy » Rain est une étudiante en deuxième année de journalisme d'une université américaine. Visiblement, elle aime davantage faire la fête, boire de l’alcool et fumer des cigarettes plutôt qu’étudier. Kathy possède une moto pétaradante et, avec ses jeans troués, ses cheveux teints en rouge et le taser qu’elle trimbale dans son sac, elle n’est pas du genre à se laisser impressionner par les garçons. La candidate parfaite pour devenir détective et l’héroïne d’un jeu vidéo quoi ! Seulement, on s’en doute un peu et tant pis pour le cliché, le comportement légèrement rebelle de Kathy s’explique par une blessure d’enfance dont elle ne parle jamais.

Dernière cigarette avant d'aller affronter son passé
Le charme immense des villes tranquilles à mourir
Eileen, la camarade de chambre de Kathy, est aussi sage que son amie est extrême. Un soir de septembre 1995, elle lui apprend la mort de son grand-père, Joseph Rain, nouvelle lue par hasard dans le journal. Un peu à contrecœur, Kathy accepte de se rendre à l’enterrement et de retourner, quinze ans après l’avoir quittée, à Conwell Springs, la ville de son enfance. Une petite ville du Midwest un peu trop endormie pour ne pas dissimuler d’horribles secrets derrière les visages affables de ses habitants.
En discutant avec sa grand-mère autour d’une bonne tasse de thé (dommage, le whisky était plus attirant !), Kathy apprend que son grand-père a vécu ses dernières années dans un fauteuil roulant, réduit à l’état de légume sans que la médecine ne soit en mesure d’expliquer rationnellement son cas. Le shérif local, qui a ramené Joseph Rain chez lui la nuit de son « accident », ne se montre pas plus éclairant. L’apprentie détective décide donc de mener sa propre enquête.

Ça ne vous donne pas des envies de pêche à la ligne ?
Saine cure de rétro
Dans Kathy Rain, les énigmes sont variées et l’on sait toujours vers quoi l’on va et comment y parvenir, à quelques exceptions près, mais rien qui ne vienne gêner l’avancement ou la compréhension de l’histoire. Les personnages se révèlent attachants, même si l’on aurait aimé que leur caractère soit un rien plus affirmé. Mais il est vrai que, si l’on sait peu de choses sur Kathy au début du jeu, son histoire familiale est peu à peu révélée au fil du jeu. Prévoyez 4 ou 5 heures pour le terminer.
Outre son scénario, l’immense point fort de Kathy Rain réside dans ses graphismes. Sans être très variés ni innombrables, les environnements sont magnifiques et le travail sur les effets de perspective et de lumière, ou bien encore de météo, sont saisissants. Le développeur, Clifftop Games, prouve encore, s’il le fallait, que le pixel art est tout à fait capable de flatter les rétines, en particulier dans le point’n click où une bonne 2D vaut mieux qu’une 3D bancale.

Dans la ville où elle est née, Kathy ne reconnait plus personne
La bande originale, disponible depuis le 01 février 2017, s’intègre bien au climat mélancolique de Conwell Springs, ainsi que les doublages en anglais. Pas de panique, les textes et l’interface, claire et discrète, sont quant à eux entièrement traduits en français ainsi qu’en allemand. Pour information, les captures réalisées pour ce test proviennent de la version anglaise.