Vous connaissez le syndrome de la nouvelle année ? Vous savez, vous avez envie de vous améliorer et que les choses changent, alors vous prenez de bonnes résolutions. Et pourtant, à la fin de celle-ci vous marchez sur des cercueils de promesses non tenues, de bonnes intentions qui ne sont pas allées plus loin et, le pire de tout, absolument rien n’a changé. Quand il est l’heure de faire le bilan en vous regardant dans le miroir, vous êtes toujours le même, juste un peu plus vieux, un peu plus laid, un peu plus déprimant. Voilà qui résume à merveille
WWE 2K18. Cela fait très longtemps que l’on n'attend plus rien de la licence. Oui très longtemps car, même si
2K a repris le flambeau après la chute de
THQ, n’oublions pas que le développeur
Yukes - lui - est là depuis
WWF Smackdown sorti en 2000. Pourtant, à chaque fois qu’un nouvel épisode arrive, des petits génies de la communication arrivent à créer un peu d’excitation. Tout d’abord avec les bonus de précommande, car ils annoncent toujours un grand événement pour les Survivor Series (Sting en 2016, Goldberg en 2017, Kurt Angle en 2018 même si Angle est déjà revenu sur le ring suite à des circonstances spéciales). Mais cette année, nous devions avoir droit à des nouveautés comme un mode Carrière encore repensé, un nouveau moteur graphique et un roster toujours plus gros.
It's true, it's damn true !
Parlons tout d’abord du nouveau moteur de jeu. Il faut être honnête, la différence n’est pas flagrante, voire même invisible. Niveau graphismes, certains catcheurs sont mieux faits que l’année dernière alors que d’autres font peur. Un Brock Lesnar ou un Undertaker seront pratiquement identiques à la réalité alors que d’autres comme Edge, Nakamura, The Miz ou Chris Jericho sont totalement ratés. La palme revient tout de même à Stéphanie McMahon dans le mode Carrière qui est juste affreuse. D’ailleurs, le jeu semble souffrir d’un problème global concernant la modélisation des cheveux : ils sont tout bonnement hideux, ne se déplacent pas de manière logique et passent à travers les textures. Et les cheveux passant à travers les textures n’est malheureusement pas le seul bug que vous rencontrerez dans ce WWE 2K18. Il y a des bugs absolument partout. Des bugs de collision, des bugs d’IA, de textures... Tous ces problèmes présents dans la licence depuis maintenant très longtemps ne sont jamais corrigés. Ça pourrait être pardonné s’ils n’avaient pas d’effet sur le cœur du jeu en lui-même, mais ici ce n’est pas le cas. Voir un champion entrer avec ses cheveux passants à travers ses épaules et sa veste passant à travers sa ceinture et perdre un match à cause d’un énorme bug de collision est juste rageant. Vous l’aurez compris, ce WWE 2K18 mettra votre patience à rude épreuve, non seulement à cause de ses défaillances techniques manette en mains mais aussi à cause de ses interminables temps de chargement. Et ces temps vont être de partout quand vous naviguerez dans les menus. On finit souvent par abandonner la modification que l’on voulait faire juste pour éviter un temps de chargement supplémentaire...
Le moteur de jeu n’était pas la seule nouveauté promise avec WWE 2K18 : nous avons maintenant droit à un mode Mon Joueur comprenant Ma Carrière et Road to Glory. Road to Glory est un mode en ligne dans lequel vous avez la possibilité d’affronter les avatars des joueurs du monde entier, de vous qualifier pour des PPV et de débloquer du contenu. Le mode Carrière a été repensé, et par « repensé » veuillez entendre : « On a pris le mode Road to Wrestlemania de Smackdown VS Raw 2011 et on en a fait le nouveau mode Carrière. » En gros, vous avez maintenant la possibilité de vous déplacer dans les couloirs avant un match et d’interagir avec les autres catcheurs. Il y a un petit scénario, vous êtes un nouveau venu fraîchement débarqué de la scène Indie et devez gravir les échelons de la WWE. Votre progression se fera en remplissant des objectifs donnés par le producteur du show ou des quêtes secondaires données par vos collègues. Le problème, c’est que ce n’est pas très intéressant. Tout d’abord, dans ce mode, la création du personnage est très limitée, ce qui est un comble quand le vrai mode création offre des possibilités infinies. Ensuite, la mise en scène est très pauvre et nous offre des dialogues creux sans doublages (même en anglais). Tout devient très répétitif très vite, la plupart du mode se déroulant de cette manière : temps de chargement / aller voir quelqu’un / voir la feuille de match / objectif / temps de chargement / match / temps de chargement / aller sur le parking pour quitter l’arène et passer au jour suivant / temps de chargement.
You just made the list !
Ajoutons à cela que la progression nécessitant des VC, la monnaie virtuelle du jeu qui ne se gagne pas rapidement, elle sera très lente et vous mettrez très longtemps avant de faire un catcheur avec une note globale pouvant rivaliser avec les autres membres du roster et correspondant à votre idée. Les améliorations doivent se payer avec cette monnaie, tout comme les nouveaux coups et les différents changements d’apparence. Vous verrez très vite que certains de ces éléments sont bloqués et ne peuvent pas être achetés, alors comment les débloquer ? Avec des loot box… Pour ajouter un peu d’aléatoire à un mode où la progression est déjà bien trop longue. Une fois la carrière bouclée, vous pourrez passer au mode Univers qui vous met un peu dans la peau d’un Général Manager, vous permettant de gérer vos shows, vos champions et de tout personnaliser, le tout servi par le plus gros roster de l’histoire de la licence. Toutes les possibilités catchesques seront possibles une fois tous les catcheurs de base débloqués. Oui, débloqués, car ceux devant s’acheter avec des VC sont très nombreux, surtout du côté des légendes. D’ailleurs, concernant le roster, certains choix sont étranges. Le fait de ne pas retrouver des protagonistes majeurs comme les frères Hardy, Aleister Black et l’actuel champion NXT Drew McIntyre est vraiment déroutant. Certains diront que c’est parce qu’ils ont rejoint la WWE en cours d’année, mais dans ce cas pourquoi sont-ils disponibles en DLC day one ? Et surtout pourquoi leurs entrées, musiques et listes de coups sont disponibles dans le jeu de base ?
Vous l’aurez compris, même si il est loin d’être parfait, WWE 2K18 offre un contenu conséquent auquel on peut ajouter le mode Exhibition qui propose un grand nombre de types de matchs. Maintenant, qu’en est-il du gameplay ? Eh bien, c’est difficile à dire car presque rien n’a changé. Nous avons droit à la même chose depuis la reprise de la licence par 2K et, si ce n’est pas mauvais, le tout est quand même une nouvelle fois bardé de défauts pourrissant l’expérience. Nous avons droit à un nouveau système de porté et un nouveau système de soumission basé sur des QTE s’ajoutant à l’ancien. D’ailleurs, vous devrez plus d’une fois réussir des QTE pendant vos matchs selon l’action enclenchée, comme par exemple lors d’un Royal Rumble pour éliminer votre adversaire, pour vous dégager d’un tombé ou lors d’un match simple si votre superstar peut enclencher son second souffle. Le système de contre a lui aussi été revu mais malheureusement pas pour le meilleur : les indications censées aider ne font que créer de la confusion et il est très difficile de savoir à quel moment appuyer pour bien contrer une prise. Le contre se solde par un échec 75% du temps.
Batista Bomb
On appréciera que, à la différence de l’édition précédente, il ne faut plus 3 finishers pour gagner. Ici, contre la plupart des opposants, un seul suffira si vous arrivez à le placer. Car oui, si le contre sera difficile pour vous, il ne le sera pas pour l’IA et c’est ainsi que l’on assiste à des matchs avec des adversaires très peu réactifs mais qui au dernier moment contrent votre finisher, placent le leur et gagnent. Par exemple, lors d’un match AJ Styles contre Baron Corbin, mon opposant a pu contrer le Style’s Clash 5 fois de suite alors qu’il était dominé du début à la fin. Perdre dans ces conditions laissera un fort gout d’amertume et l’envie déteindre sa console se fera ressentir très souvent si l’on ajoute à ça tous les bugs déjà mentionnés. Car oui, souvent l’IA paraîtra imbattable, contrant toutes vos attaques et ne vous laissant aucune chance. Souvent, vous ne pourrez pas porter la prise souhaitée à cause d’un bug de collision et, encore plus souvent, vous verrez votre adversaire se téléporter pour porter une attaque. Tous ces défauts mis bout à bout ternissent largement la toile...