Souvenez-vous, c’était l’année dernière : Electronic Arts dégainait toute sa poudre de perlimpinpin et annonçait un football virtuel au sommet de son art. Un moteur Frostbite salvateur. Mourinho qui sonne la révolution dans une première bande-annonce. Et puis. Et puis la même chose en fait. Les mêmes soucis d’animation et de gameplay pour des visuels plus fins, c’est dur à encaisser. Si l’ogre FIFA possède nombre de qualités (et défauts dont un style de jeu qui vire souvent vers l’unidimensionnel), le changement se révèle frustrant quand le résultat n’est que trop familier. Mais il est temps de laisser tout ça au vestiaire. FIFA 18 entame sa seconde année sous l’ère Frostbite et met fin à la période de transition.
CR7 nouvel ambassadeur
C’est sur quatre axes que FIFA 18 s’est ouvert à nous : la réactivité des sportifs polygonés, des mouvements plus athlétiques, une expérience plus fluide et la volonté de rendre chaque footballeur unique. Des améliorations par petites touches, mais pas inintéressantes. EA a donc revu ses transitions d’animations notamment en ce qui concerne les foulées, pas chassés et changements de direction des joueurs, auparavant un peu trop brut de décoffrage. C’est mieux, mais c’est surtout cosmétique. Ce qu’on apprécie vraiment c’est qu’il y ait moins d’hésitation dans l’approche d’un ballon avec rebond. Le joueur se positionne comme il faut d’entrée pour exécuter la commande désirée, au lieu de tourner autour pour finalement nous gratifier d’un beau loupé. Une correction qui fait du bien.
Nouvelle vedette de la jaquette mais pas seulement, Cristiano Ronaldo s’est laissé prendre au jeu de la motion capture pour améliorer sa base d’animations personnelles. Plus vrai que nature dans son comportement sur le terrain, CR7 accélérera et décélérera comme il l’a toujours fait mais peut désormais se targuer d’avoir une vraie personnalité. Un point cher aux développeurs pour ce FIFA 18 puisqu’ils désirent rendre chaque sportif différentiable. Les équipes ont donc planché sur l’élaboration de plusieurs archétypes physiques (petit, grand, maigre, costaud, etc.) aux particularités propres. Les foulées d’un Verratti seront plus courtes et plus rapides que celles d’un Mandzukic, par exemple. Raheem Sterling et son attitude dans la course si particulière est aussi retranscrite dans cette nouvelle itération. Ronaldo, comparé à Benzema sur un sprint, se démarque également. De quoi ajouter un degré d’authenticité supplémentaire, même si à l’heure actuelle tout n’était pas encore flagrant lors de matchs complets.
Avec un rythme plus lent et posé qu’à l’habitude (c’est très souvent le cas avec les premières versions du jeu), ce
FIFA 18 n’a pour le moment que quelques petites touches ici et là à proposer. On aime le surplus de pieds qui traînent en défense pour une récupération de balle accrue, utile face à des dribbles qui répondent au quart de tour. L’IA des coéquipiers se peaufine et, en plus de proposer de meilleurs appels dans l’espace, elle garde sans cesse un joueur en position de soutien pour mieux ancrer le jeu. La promesse est de faire fonctionner un véritable bloc équipe plutôt qu’une somme d’individualités, mais c’est un point que l’on pourra réellement juger sur la durée. En attendant, le jeu était moins dense au milieu mais les brèches à profondeur plus nombreuses.
Toujours dans le rayon améliorations,
Electronic Arts vise les volées, pour l’art des chouquettes envoyées en pleine lulu’. Un point à suivre alors que les enroulés ont toujours l’air aussi dévastateurs et que les frappes lointaines semblent encore être accessibles à n’importe qui pourvu qu’il soit aux 30 mètres. Les trajectoires des centres sont aussi sujettes à modification pour un effet plus courbé et il est désormais possible d’opérer des changements éclairs. A chaque sortie de balle, il suffit d’appuyer sur R2/LT pour effectuer un remplacement qui se base sur une suggestion automatique du jeu.
Davantage raffiné visuellement (le moteur Frostbite est bien mieux exploité cette année), ce
FIFA 18 veut régionaliser ses rencontres. Un match en Amérique du Sud sera immédiatement reconnaissable de par son atmosphère et éléments visibles (drapeaux, confettis sur le terrain, etc.) alors qu’un match au Parc des Princes sera radicalement différent dans son ambiance. Toujours pour contribuer à la fidélité visuelle, le public lui aussi se voit changer, avec l'implémentation d'individualités dans son comportement. Il est même possible de venir célébrer un but avec les supporters dans des enceintes type Stamford Bridge !
Pour conclure, le retour de l’Aventure s’annonce sous de bonnes auspices et devrait ravir de nombreux fans d'Alex Hunter. Avec plus de 13 millions de joueurs lors de la première saison, EA nous promet plus de contenu ainsi que des lieux inédits à visiter (l'Amérique du Sud et Los Angeles semblent être de la partie !), la possibilité de customiser Hunter (du style vestimentaire au capillaire, sans oublier les tatouages), la présence de nouvelles vedettes (dont très certainement Cristiano Ronaldo) et surtout un multijoueur local, qui permet de progresser aux côtés d’un ami. Et si après tout l'avenir de FIFA résidait dans sa fibre scénaristique ?