Test : Ghost of a Tale - PC

Ghost of a Tale - PC

Ghost of a Tale - PC

Genre : Infiltration de souris

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Disponible sur PC depuis un bon bout de temps (après être passé par une phase d’early access), Ghost of a Tale est finalement aussi de sortie sur consoles. L’occasion pour les possesseurs de PS4 et Xbox One de découvrir enfin les aventures de Tilo, la souris ménestrel. Il ne reste donc plus qu’à savoir si ces dernières valent le coup. Spoiler alert : oui.

Test effectué à partir d'une version PS4

Tilo est en prison. Des geôles sombres, sales et gardées par des rats, grands et robustes. Malheureusement, Tilo est aussi une souris ménestrel et ne peut donc pas vraiment faire face. Pourtant, il a besoin de sortir rapidement de là afin de retrouver sa femme, Merra. Et il semblerait bien que le musicien ait une bonne étoile puisqu’il découvre dans sa cellule la clé lui permettant de filer en douce. Mais comment retrouver sa douce ? Le donjon dans lequel il a été enfermé est un vrai labyrinthe, rempli à ras bord d’ennemis armés ! Heureusement, il n’est pas tout seul dans cette galère et il pourra compter sur une petite poignée d’autres animaux, prisonniers ou non, qui lui fourniront des informations utiles en échange de services. Rien de bien compliqué sur le papier puisqu’il est essentiellement question de retrouver des objets bien précis. Facile, non ? Non, car rien n’est jamais vraiment facile dans Ghost of a Tale, et le joueur s’en rend compte assez rapidement.

C'est l'histoire d'une souris...

Depuis des années, les RPG et autres titres action / aventure ont habitué les joueurs à les tenir par la main et à les faire avancer en pilotage automatique, en leur indiquant clairement où se rendre et où trouver les objets clés nécessaires à leur progression, tout en leur demandant de cogner de temps à autres des ennemis se trouvant sur le passage. Ghost of a Tale n’est pas de ceux-là. Ici, l’exploration et l’observation sont de mise. Tout d’abord, parce que Tilo ne peut pas se battre. Certes, il possède bien un luth, mais ces choses-là se brisent facilement. Tout juste peut-il assommer certains ennemis pendant quelques secondes… Il faut donc se montrer plus malin que l’autre et s’infiltrer en toute discrétion. Rien de plus facile, ce titre regorgeant de tonneaux et autres armoires dans lesquels se planquer en attendant qu’un garde fasse sa ronde pour ensuite partir sur la pointe des pieds pattes. D’autant plus que les ennemis sont totalement idiots : il suffit en effet de sortir du champ de vision d’un rat-garde pour que celui-ci abandonne les recherches immédiatement ou presque. Il est même possible de voler les clés à leurs ceintures sans qu’ils ne s’en rendent compte…

Ghost of a Tale

Bref, vous l’aurez compris, il ne faut pas bouder le bébé de Seith CG pour son aspect infiltration si ce n’est pas votre genre, cet aspect étant relativement simple une fois que l’on a assimilé les mécaniques (et surtout une fois que l’on apprend à se déguiser !). Et ce serait d’ailleurs fort dommage de bouder ce titre tant il se montre réussi sur bien des aspects. Sur son level design, tout d’abord. Si, à première vue, Tilo se retrouve dans un immense labyrinthe construit un peu n’importe comment, il n’en est évidemment en fait rien. Toute la map, certes assez réduite par rapport à d’autres titres du genre, est intelligemment pensée et toutes les zones sont logiquement imbriquées les unes dans les autres. Les nouveaux endroits se débloquent au fur et à mesure de notre progression, histoire de ne pas trop nous lâcher dans la nature, et on découvre par ailleurs moult passages et autres raccourcis venant élargir encore plus le champ des possibles. Ce qui n’est clairement pas du luxe, ce soft obligeant le joueur à faire de nombreux allers-retours, que ce soit pour résoudre une quête ou tout simplement pour retrouver son chemin.

Ghost of a Tale

Trouve-moi si tu peux

Et toutes ces zones, Tilo y passera un moment. Comme dit plus haut, ce titre fait la part belle à l’observation et l’exploration. Afin de pouvoir progresser, il s’agit donc de bien fouiller le moindre recoin, la moindre armoire, parfois même lever les yeux pour voir à hauteur de rat, afin de dénicher les cartes des lieux, des items essentiels (bougies, nourriture…) ou encore des clés, qui représentent en fait le cœur de Ghost of a Tale. Sans clé, pas de progression. La plupart des portes sont ainsi fermées à double tour et beaucoup d’éléments indispensables sont planqués dans des malles. Il s’agit donc de prendre son temps pour fouiner et de ne pas hésiter à ramasser un peu tout et n’importe quoi. Au-delà de la possibilité d’aller toujours plus loin dans le jeu, la découverte d’une clé ou de n’importe quel item indispensable est une véritable récompense et l’on en pleurerait presque de bonheur lorsque cela faisait des heures que l’on tournait en rond. Un sentiment que l’on ne retrouve hélas que trop peu dans les titres actuels et que l’on savoure donc à sa juste valeur. Vous l’aurez compris : les aventures de Tilo demandent un vrai investissement. Explorer, retrouver son chemin, essayer de se souvenir où l’on a vu la porte que l’on peut ouvrir avec une clé fraîchement acquise… Certes. Mais, clairement, cela en vaut la chandelle. Et une fois que l’on a mis le doigt dans l’engrenage, il est bien difficile de s’en sortir.

Ghost of a Tale

D’autant plus que le titre de Seith CG mise aussi sur l’humour via ses PNJ. Ces derniers ne sont pas bien nombreux mais tous très bien écrits, et on s’attache donc bien rapidement à tous ces énergumènes. On pense notamment à la grenouille pirate et au duo de souris prisonnières qui bénéficient de délicieuses lignes de dialogue. Ces dernières sont d’ailleurs doublement intéressantes puisqu’elles peuvent aussi apprendre de nouvelles compétences à Tilo… en échange bien entendu de services divers et variés. En dehors de ça, la souris ménestrel gagne aussi des niveaux, ce qui lui permet de faire gonfler sa barre de vie et d’endurance, les deux étant liées. Une bonne nouvelle lorsque l’on sait que les ennemis frappent fort et que la course essouffle incroyablement vite notre héros. Un aspect RPG très light mais qui facilite la vie du joueur au fur et à mesure de sa progression, le poussant à effectuer toujours plus de quêtes annexes (de toute façon intéressantes pour la plupart). Des quêtes annexes très nombreuses et permettant d’ailleurs de faire gonfler de quelques heures une durée de vie tournant sans cela autour de la dizaine d’heures.

Ghost of a Tale

Dungeon master

Enfin, difficile de ne pas parler de la réalisation de Ghost of a Tale, même si ses seuls défauts proviennent de là. Ainsi, cette version console souffre de nombreux ralentissements, notamment lors des sauvegardes (automatiques ou non), la caméra fait parfois n’importe quoi, ce qui peut mettre Tilo dans de sales draps lorsqu’il se trouve dans un escalier étroit en compagnie d’un ennemi, quelques bugs plus ou moins gênants sont aussi de la partie et l’on aurait vraiment aimé avoir des doublages (même si l’on peut se consoler avec une version française impeccable). En revanche, visuellement, il n’y a quasiment rien à redire. Si l’on se doute bien que les PS4 et Xbox One n’affichent pas des décors aussi fins que sur PC, force est de constater que le tout est vraiment très joli. Les animations sont vraiment réussies, tout comme les jeux d’ombres et de lumières, et chaque environnement dégage un charme certain, que ce soient les égouts poisseux et sombres ou la cour gagnée par une végétation luxuriante. Sans parler évidemment de la foultitude de détails renfermés dans chaque zone, comme évoqué plus haut. Bref, un vrai bonheur pour la rétine.
 Malgré quelques soucis de réalisation, notamment des ralentissements et autres problèmes de caméra, Ghost of a Tale est un titre à côté duquel on ne devrait pas passer. Certes, il demande un certain investissement puisqu’il ne prend pas le joueur par la main pour lui dire où aller : à la place, il le laisse se débrouiller, l’obligeant à explorer de fond en comble chaque zone. Heureusement, sa construction intelligente permet de ne jamais être vraiment perdu et, surtout, chaque nouvel endroit débloqué procure un vrai sentiment d’accomplissement, rendant le tout incroyablement addictif. Si l’on rajoute à cela des personnages attachants et un visuel plaisant, on tient là une vraie belle aventure à découvrir.
18 mars 2019 à 14h35

Par

Points positifs

  • Très joli
  • Une map intelligemment construite
  • Des personnages attachants
  • Le sentiment d’accomplissement lorsque l’on trouve un élément clé…
  • ...Rendant le tout très addictif
  • De nombreuses quêtes annexes à découvrir

Points négatifs

  • Une I.A. totalement stupide
  • Quelques soucis de finition
  • Un cruel manque de doublages
  • Presque aucune aide (ou alors en échange de Florins, la monnaie locale)

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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