Test : Flipping Death - PC

Flipping Death - PC

Flipping Death - PC

Genre : Plates-formes / Réflexion

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Après avoir accouché il y a quelques temps du très intriguant Stick it to the Man !, Zoink Games livre cette fois-ci une suite spirituelle : Flipping Death. Visuellement très semblables, les deux softs partagent qui plus est un côté totalement décalé qui peut soit plaire, soit rebuter. Il est donc temps de voir ce qu'il en est.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Penny n'a vraiment pas de bol. Tout d'abord, il est virée de son boulot aux pompes funèbres du coin. Ensuite, elle a un accident de voiture avec son petit ami, même si tous deux s'en tirent miraculeusement. Puis elle meurt de manière totalement idiote. Et comme si ça ne suffisait pas, la Mort la prend comme remplaçante le temps de ses vacances ! Bref, Penny aurait mieux fait de rester couchée ce matin là. Mais elle n'a plus le choix : affublée d'une cape et d'une faux, elle doit s'occuper du boulot laissé vacant par la Mort. Dans Flipping Death, ce boulot demande surtout à Penny de s'occuper des âmes en peine tout en tentant de lever le voile sur son décès. Pas question donc de faucher les vivants, mais uniquement de s'en servir afin de résoudre les problèmes des fantômes, du genre ''j'ai besoin de savoir qui m'a tué pour pouvoir aller dans l'au-delà.'' Autant dire qu'il y a du boulot. Plutôt sympa à parcourir puisque bourré d'humour loufoque, le scénario souffre toutefois du fait que Penny ne progresse pas vraiment durant le titre, restant égale à elle-même de bout en bout malgré toutes ses aventures. Dommage.

So let it be written

Le titre de Zoink Games prend la forme d'un platformer 2D nécessitant la résolution d'énigmes pour progresser. Des énigmes qui se suivent toujours de manière très logique, même si certaines sont moins évidentes que d'autres, et s’imbriquent les unes dans les autres. Pour donner un exemple, qui ne vous spoilera pas, pas de panique, ce qui va suivre sort uniquement de notre cerveau malade : comment réaliser un œuf au plat ? Hé bien il faut tout d'abord punir un chien qui a fait une bêtise, chien qui ira se coucher en boule pour bouder, sur lequel se postera un oiseau pour créer son nid, nid dans lequel il va pondre des œufs, œufs que l'on pourra récupérer pour faire les œufs au plat. Bon, cet exemple est un peu nul, mais ça vous donne une idée de ce qui vous attend. Et croyez-nous, les énigmes de Flipping Death sont bien mieux réalisées et très intéressantes à résoudre. Les moins habitués du genre pourront même s'offrir de temps à autres des indices leur permettant de se débloquer si jamais ils butent à un endroit. Mais une fois les deux-trois premiers chapitres passés, le mécanisme se met plus rapidement en marche dans le cerveau et l'utilisation des indices se fait de manière moins fréquente.
Flipping Death

Afin de résoudre tous ces soucis, Penny doit alterner entre le monde des morts et celui des vivants. Pour ce faire, elle doit donc posséder des humains, ce qui se fait en échange de petits esprits à récupérer. Une fois quelqu'un possédé, Penny peut lire dans ses pensées ainsi que le déplacer comme bon lui semble, sachant que chacun dispose d'une action bien spécifique. Par exemple, la sirène à la tronçonneuse pourra uniquement couper des trucs, le pompier éteint les feux, Poke-man poke des gens, etc. Il s'agit donc, à chaque fois, de trouver le bon personnage pour la bonne occasion. Les maps visitées sont plus ou moins grandes, mais il est heureusement possible, dans le monde des morts, de se téléporter non loin de personnages déjà possédés par le passé. Les vivants, quant à eux, peuvent utiliser des moyens de transport afin de se déplacer plus vite, tels des ascenseurs, un bateau ou une moto. Bref, de quoi rendre la progression plus fluide et ne pas passer tout son temps à faire des allers-retours agaçants (ce qui arriverait souvent lorsque l'on tâtonne un peu).
Flipping Death

La mort lui va si bien

Si cette phase là est particulièrement réussie, celles de plates-formes le sont malheureusement beaucoup moins, que ce soit dans le monde des vivants ou des morts. Un humain possédé se déplace ainsi à la manière d'une marionnette tirée par des ficelles, et il est assez difficile de gérer certains sauts. Mais le pire reste lorsque l'on incarne tout simplement Penny, dans le monde des morts. Si elle court de manière plus ''normale'' (tout est relatif), ses sauts sont une catastrophe. La demoiselle part ainsi parfois à gauche, parfois à droite, parfois elle glisse sans raison, parfois elle flotte une fraction de seconde, et ainsi de suite. Autant dire que l'on peut rapidement s'énerver, notamment lors de certaines phases chronométrées où le joueur doit récupérer tous les mini-esprits disséminés ça et là dans un temps imparti. C'est également assez compliqué lorsqu'il s'agit d'échapper à un esprit malveillant. Dans ces cas-là, Penny doit souvent se déplacer grâce à sa faux : elle vise, la lance puis s'y téléporte. Avec une visée et des sauts approximatifs, vous imaginez bien que l'on tombe souvent à côté, surtout avec le stress de l'ennemi qui s'approche. Précisons tout de même que Penny ne peut pas (ou plutôt ne peut plus) mourir, l'ennemi lui volant simplement ses mini-esprits. Rien de bien grave, mais il s'agit alors d'aller en récupérer ailleurs pour pouvoir posséder d'autres personnes...
Flipping Death

En revanche, Zoink Games fait un sans faute côté réalisation. La direction artistique est par exemple une vraie réussite, pour peu évidemment que l'on adhère au chara-design assez spécial (et parfois un peu flippant, on pense notamment à la petite fille à l'appareil dentaire et aux dents proéminentes). On apprécie tout particulièrement les différences entre le monde des vivants et celui des morts. Ainsi, le monde des vivants a droit à tout un tas de couleurs - certes relativement pâles mais tout de même, à des bâtiments tordus et à des routes passant dans tous les sens. Le monde des morts se montre pour sa part un peu plus sombre, avec une palette de couleurs tirant plus sur le violet, des âmes se baladant ici ou là, des plates-formes en forme d'os ou encore des mains fantomatiques dans les décors. Bref, les deux sont bien différents mais aussi réussis l'un que l'autre. La bande-son et les doublages anglais sont par ailleurs d'excellente qualité, tout comme les sous-titres français bourrés d'humour, même s'ils partent parfois un peu trop vite, empêchant ainsi de lire jusqu'au bout. Enfin, même si le temps de chargement est très long lorsque l'on passe d'un chapitre à l'autre, un narrateur occupe le joueur en lui rappelant ce qu'il vient de se passer, permettant de rendre l'attente un peu plus douce.
Si vous cherchez un petit jeu décalé, bourré d'humour et vraiment sympa à parcourir, Flipping Death est le parfait candidat du moment. On apprécie de switcher entre le monde des vivants et le monde des morts, de posséder différents personnages afin de résoudre des énigmes et progresser, le tout baignant dans un humour absurde et une direction artistique vraiment réussie. Peut-être un peu court, mais avec un prix affiché en conséquence, le titre de Zoink Games se pose en tant que petit jeu sympa pour l'été, malgré des phases de plates-formes pas terribles.
14 août 2018 à 16h07

Par

Points positifs

  • La direction artistique maîtrisée
  • De l'humour de bout en bout
  • Les énigmes bien foutues
  • Posséder tout un tas de personnages hauts en couleur

Points négatifs

  • Les phases de plates-formes pas terribles
  • Un peu trop court
  • On aurait aimé que le personnage de Penny évolue un peu

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Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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