Will Rock est un jeu d'action en vue subjective, un doom-like comme le disent les vrais durs (oui j'en suis un). Surfant sur la vague du succès de Croteam avec ses Serious Sam, l'équipe de Saber Interactive en a profité pour sortir à son tour un jeu dans la même veine : bourrinage intensif, un peu d'humour, une époque bien particulière (on remplace l'Egypte par la Grèce) et bien sûr un max d'armes très puissantes. Le cocktail peut être abusif mais pas mal de différences opposent ces deux titres.
Etripons un peu la bête
Will Rock se veut plus gore que Serious Sam dans la mesure où quand vous tuerez des monstres, vous pourrez être éclaboussé par le sang, qui sera alors marqué sur votre arme et vos pieds, que vous pourrez voir en baissant la tête, comme dans
Trespasser, pour les vieux pépés qui se sont adonnés à cette veille daube de doom-like qui propulsait le joueur dans un monde peuplé de dinosaures, mais passons (oui j'aime montrer que je suis cultivé). D'ailleurs en parlant de sang, les monstres que vous aurez le plaisir d'affronter n'ont malheureusement rien d'original : des zombies plus ou moins forts (certains renaissant des cadavres, pour faire durer le plaisir, sans oublier quelques points de respawn), des squelettes archers, des cyclopes, des aigles, des monstres en pierre qui se métamorphoseront à la première balle, des statues qui tirent des rayons lasers de leurs yeux, etc. Comme vous le remarquez dans cette brève liste, les développeurs ont fourni un bel effort afin de surprendre le joueur et le mettre dans des situations périlleuses : porte qui se ferme et monstres qui cassent les murs dans un corridor, des lames tranchantes à éviter, etc. Contrairement au premier Serious Sam qui ne comprenait aucun temps mort, ici vous devrez parfois partir à la recherche d'un artefact qui permettra d'ouvrir une porte, détruire un vase magique pour en débloquer une autre, voire même acheter des pouvoirs contre les sacs d'or que vous trouverez partout. Ouep, on a l'impression de revenir dix ans en arrière.
Dix ans de trop ??
C'est d'ailleurs ce que l'on pourrait facilement le plus reprocher à
Will Rock : des armes peu originales (pistolet, fusil, lance-roquettes, et j'en passe et des meilleures), des monstres déjà vus, des pièges assez nombreux mais finalement répétitifs et surtout un manque évident de charisme. En effet, on a du mal à s'attacher au héros, assez passe-partout face aux gros bras musclés de Serious Sam, et l'univers n'est pas aussi chatoyant. Là où des jeux comme Hexen s'en sortaient sans difficulté faute de réelle concurrence voire de suprématie des uns par rapport aux autres (Raven Software et ID Software étaient déjà très copains à l'époque et s'échangeaient déjà des moteurs 3D),
Will Rock lui doit faire face à la vague des doom-like modernes ou atypiques genre Serious Sam. En fait,
Will Rock c'est le Runaway du doom-like, sauf que le doom-like, lui, existe toujours, sous une forme différente. Là est tout le problème : vous détestez les nouveaux doom-like ? Vous adorerez
Will Rock, bien que vous adorerez aussi Serious Sam, Return to Castle Wolfenstein et Soldier of Fortune 2, les trois doom-like les plus basiques du moment.
Défaillances dans la réalisation
En plus, portons quelques griefs sur la réalisation. Elle s'avère en effet un peu bâclée sur les bords : couleurs fades, environnements bien qu'aux textures détaillées qui se montrent cubiques et une eau qui se montre dépassée par la montée en puissance du Pixel Shader. Seule consolation : les armes et les effets spéciaux sont très réussis et se montrent pratiquement à la hauteur des autres jeux. L'autre problème technique, c'est bien sûr les bugs et quelques problèmes de mouvements. Ainsi, dans l'eau, vous pouvez d'un coup vous faire un demi-tour rien qu'en heurtant une paroi et votre descente dans un escalier se fait par saccade...