Test : Halo Infinite - PC

Halo Infinite - PC
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343 Industries et Microsoft sont heureux de sortir Halo Infinite, le nouvel épisode de la mythique série mettant en scène Master Chief, le tout puissant Spartan.

Test effectué à partir d'une version PC

Cela fait maintenant plus d’une vingtaine d’années que nous avons fait la connaissance de la série Halo, emblématique saga, le visage du Master Chief étant devenu l'un des visages sacrés du jeu vidéo à l’instar d’un Mario, d’une Lara Croft ou d’un Sonic. Portant l’héritage Xbox sur ses épaules et faisant office de véritable porte d’entrée de Microsoft dans le jeu vidéo, le Master Chief et sa série de jeux a tenu bon jusqu’ici, voguant dans un bateau souvent fragilisé, mais qui ne s’est jamais retourné. On a eu peur pourtant avec la première présentation d’Halo Infinite qui nous montrait un rendu graphique catastrophique (donnant d’ailleurs naissance à de nombreux memes). Les équipes de développement de chez 343 Industries ont alors redoublé d’efforts pour nous proposer, en ce mois de décembre 2021, l'un des meilleurs Halo existants. Welcome back, Spartan !

Spartan de pluie


Et ce n’était pas gagné ! Depuis que Bungie a refilé le bébé à 343 Industries, ces derniers nous avaient gratifiés de deux Halo, de bons jeux mais de loin pas les meilleurs de la série. On sentait un peu l’aura du Master Chief perdre en éclat, nous laissant imaginer le pire pour la suite. De la bouche des développeurs, Halo Infinite était censé être l’opus de la rédemption, le correcteur de trajectoire, celui qui serait un « redémarrage spirituel » de la franchise. Si on annonce un redémarrage spirituel, c’est surtout un « reset » en ce qui concerne tout ce qui entoure le « core gameplay » du jeu, à savoir un FPS vitaminé. En effet, ce Halo Infinite se présente comme un monde semi-ouvert dans lequel sont greffées les missions de la campagne principale ainsi que tout un tas d’activités annexes permettant de renforcer la présence de l’UNSC sur Zeta Halo. Car oui, petit point histoire : le titre s’ouvre avec ce qu’on ne voit pas souvent à l’écran, la défaite du Master Chief face à l’un de ses ennemis. Faisant l’impasse sur le déroulé précis de l’aventure, vous vous retrouvez donc dans la peau du Chief sur Zeta Halo, un anneau spatial contrôlé par les Parias, un groupuscule qu’il faudra détruire pour reprendre le contrôle des lieux et faire sauter le voile sur quelques éléments énigmatiques de l’intrigue. Car, sachez-le, si vous êtes un nouveau venu sur la série, mieux vaut taper quelques vidéos YouTube et rappels Wikipédia avant d’essayer de comprendre les ramifications narratives d’Halo Infinite. C’est relativement compliqué, même pour les connaisseurs de la licence.

La ratatouille du Master Chief

Si une progression en monde semi-ouvert pourra faire rouler des yeux certains des joueurs les plus allergiques, il faut savoir que le fun de jouer à Halo Infinite ne réside pas uniquement dans l’exploration de Zeta Halo qu’il propose, mais dans la combinaison d’un gameplay addictif, d'un level design harmonieux et d'une très belle finition, le tout bien rythmé et à l’action bien dosée. Vous vous déplacez donc librement sur cet anneau avec pour objectif de reprendre les points de contrôle à la main des Parias. Pour ce faire, il faudra vous battre. Les ennemis sont ici en nombre, avec beaucoup de têtes connues de la série (les Grunts, notamment), mais aussi des nouvelles, chacun proposant un style de combat, un comportement et des caractéristiques précises. L’I.A. réagit assez bien aux différentes situations, tantôt se protégeant tantôt attaquant au bon moment, sans jamais vous laisser beaucoup de répit. Vos missions principales sont intercalées avec tout un tas d’objectifs annexes, comme aller aider des groupes de soldats isolés combattant l’ennemi, l’assassinat de cibles précises, la récupération de points de compétences ou encore la destruction de tourelles de propagande Parias.

Comme déjà souligné, cette manière d’habiller un monde semi-ouvert n’est pas originale ; ce qui rend l’exploration agréable et l’envie d’avancer dans ce Halo Infinite provient de la capacité au jeu de nous donner les outils pour nous amuser, le tout proposé dans une finition assez impeccable. Les armes sont réactives, tout comme les déplacements du Master Chief dont on prend le contrôle instinctivement. On pourra comparer le niveau des combats à celui d’un jeu Id Software dont on connait déjà le talent : bourrin, fin et réactif à la fois. Les développeurs de chez 343 Industries ont également eu l’excellente idée de fournir un grappin au joueur, permettant d’inclure certains mouvements au combat et facilitant également les déplacements sur Zeta Halo, parfait pour grimper n’importe quel obstacle sur cet anneau à l’architecture angulaire et très verticale. Les limites de la carte (qui n’est pas si grande que ça, et c’est tant mieux) sont dessinées par le vide spatial qui s’étend sous nos pieds. Une barrière naturelle, crédible et qui fait sens avec le reste. On pourra tirer un trait très rapide vers The Legend of Zelda : Breath of the Wild où les développeurs de Nintendo ont fourni les outils aux joueurs pour qu’ils s’amusent et puissent faire fi des obstacles structurels du jeu (avec l’escalade et l’endurance), ce que propose également Halo ici en utilisant les véhicules, le grappin, mais également un level design calibré en ce sens. Cette envie d’explorer Zeta Halo vient donc d'un level design harmonieux et maîtrisé, mais également d’une narration environnementale, tout comme un sound design magistral qui profite à l’immersion. Tout ces éléments mis ensemble et secoués dans ce shaker semi-ouvert forment un tout très organique, vivant et, finalement, amusant à parcourir.

Halo Infinite

Cortana.exe a cessé de fonctionner

Alors que la possibilité qu’Halo Infinite soit un « beau » jeu s’amenuisait au fur et à mesure que les semaines passaient après la terrible présentation de juillet 2020, nous avons eu le plaisir de découvrir un jeu à la très bonne finition et à la direction artistique toujours aussi percutante. Le jeu n’est effectivement pas un parangon de technique fourré au Ray Tracing, mais il reste charmant et, surtout, bien optimisé. Ayant joué sur PC, je n’ai subi aucune vraie perte d’IPS. Petit pas de côté : on soulignera l’ergonomie et la clarté des menus, très sobres mais très simples à utiliser. Il faut également évoquer le travail de Gareth Coker sur toute la bande-son du jeu qui, comme habituellement dans son travail, fait des merveilles. Comme il le désirait, la bande originale du jeu fait honneur à l’identité sonore d’Halo tout en développant sa propre voie, et c’est un vrai régal pour les oreilles. C’est surtout stimulant en combat et immersif lors des différentes séquences narratives.

Halo Infinite

Avant de conclure, il faut imprimer quelques mots concernant le mode multijoueur d’Halo Infinite. Ce dernier est un pan à part entière du jeu puisqu’il est sorti gratuitement, à la surprise de tous, pour célébrer les vingt ans de la marque Xbox. Tout un chacun peut donc y avoir accès et s’amuser à profiter du jeu tout en essayant de se frotter à la communauté et ses talents. En termes de contenu, les mises à jour se succèdent à l’heure actuelle pour étoffer la proposition et ajouter encore des modes de jeu. Il est possible de jouer en mode « ranked » aussi, mais comme les déconnexions de certains joueurs ne sont pas encore bien gérées, il est souvent possible de se retrouver à 3v4 pour un match en capture de points, ce qui est impossible (ou presque) à gagner. Pour le reste, le multi est relativement bien équilibré et profite des mécaniques huilées du jeu dont nous avons parlé avant, ce qui en fait un très bon concurrent sur le marché de l’esport compétitif à l’heure actuelle.




Voilà qui fait plaisir : on est à nouveau enthousiasmé par Halo. 343 Industries propose ici un jeu respectant les codes de la série tout en y apportant un vrai vent de renouveau. On retiendra une finition qui fait plaisir en ces temps de jeux-bêta vendus plein pot, un level design ingénieux et un rythme soutenu des missions qui n’emmènent jamais jusqu’au dégoût. Mention spéciale au grappin qui permet de s’amuser de la verticalité de la carte, boostant l’exploration, mais aussi le combat. Zeta Halo est un parc d’attractions bien calibré et accueillant dont on prend plaisir à arpenter les allées. Halo Infinite est bien l'un des meilleurs jeux de l’année et, abusons-en : welcome back, Spartan !
17 décembre 2021 à 10h53

Par

Points positifs

  • Une finition impeccable
  • Le level design
  • Zeta Halo : équilibré, harmonieux, amusant à parcourir
  • Le grappin et ses possibles
  • Les ennemis et leurs réactions
  • La bande-son de Gareth Coker
  • Incroyable sound design

Points négatifs

  • L’histoire confuse pour les profanes

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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