Test : Skull and Bones - PC

Skull and Bones - PC

Skull and Bones - PC

Genre : Action navale

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Si vous avez votre permis depuis un certain temps, il y a de fortes chances que vous ayez déjà râlé sur un automobiliste qui ralentit devant vous pour observer ce qu'il se passe sur les lieux d'un accident, avant de faire exactement la même chose. Cette curiosité morbide et, admettons-le, malsaine, a quelque chose de très humain. Et c'est avec cette même curiosité morbide que nous avons abordé Skull and Bones. Nous avons lancé le jeu davantage pour constater l'étendu des dégâts, pour voir ce qu'est devenu un titre extrêmement prometteur, après être passé par la case arlésienne. Alors, le produit final est-il aussi mauvais que nous pouvions le craindre ?

Test effectué à partir d'une version PS5


Skull and Bones

Mais revenons-en à ce qu’est Skull and Bones. Développé par Ubisoft Singapour (aidé par d’innombrables studios de l’éditeur), Il est l’héritier d’Assassin’s Creed Black Flag, dont les batailles navales ont été saluées par le public et la critique. À l’origine pensé comme un DLC pour Black Flag, il a muté pour devenir un titre stand alone annoncé en grande pompe lors de l’E3 2017, nous promettant une expérience de piraterie et des batailles navales dantesques.

Pour ce faire, il vous met dans la peau d’un marin fraîchement promu capitaine. Vous débarquez à Saint Anne (le repère de pirates, pas l'hôpital), totalement inconnu à bord d’une barque. À partir de là, votre but sera de vous faire un nom et d’obtenir un navire digne de ce nom. Le tout est enrobé d’un ersatz de scénario totalement dénué d’intérêt, nous ne nous attarderons donc pas dessus.


Mille milliards de mille sabords !

Le cœur du jeu est la navigation et les batailles navales. Et c'est une réussite, les sensations étant bien présentes. Éperonner un navire en pleine tempête tout en esquivant les tirs de son allié est franchement grisant, mais n'espérez pas retrouver le joyeux bordel d'un Sea of Thieves. En effet, Skull and Bones reprend le modèle des Assassin's Creed, y apportant quelques modifications pas toujours très heureuses. Vous ne contrôlez donc pas le capitaine, mais directement son navire, avec des contrôles simplifiés au maximum. Ainsi, la gestion des voiles se fait avec 2 boutons, l'un servant à les sortir tandis que l'autre vous permet de les rentrer, vous permettant de gérer l'allure de votre navire. Le titre ne donne aucun contrôle sur leur positionnement. Cela peut paraître un peu chiche, mais cela nous permet de nous concentrer sur l'essentiel durant les combats : envoyer vos ennemis au fond des océans.

Skull and Bones

Touché coulé !

Reprenant toujours les bases posées par Assassin's Creed, le système de combat de Skull and Bones s'est tout de même approfondi, via un arsenal plus étoffé notamment. Si vous débutez le jeu dans une barque équipée d’une simple lance, vous aurez rapidement accès à des navires plus gros, équipés de divers types de canons, bombardes et même torpilles. C'est à vous qu'il revient de choisir les armes à installer sur votre vaisseau, en fonction de vos besoins et de votre style de jeu. Chaque arme ayant ses caractéristiques propres, il y a de quoi se faire plaisir.

Skull and Bones

À l'aborda… Ah ben non en fait

Jusqu'à l'abordage tout du moins, ces derniers étant réduits à une simple animation. Ce qui est difficilement compréhensible quand on voit comment ils sont gérés dans les Assassin's Creed. Ici, Ubisoft Singapour a retiré tout le fun de la manœuvre. Et vous serez confronté à ce genre de frustration tout au long de vos parties. En effet, vous contrôlez le bateau, et non son capitaine. Et de ce postulat découle tout un tas de manques en termes de gameplay, le plus dommageable étant sans aucun doute l'impossibilité d'explorer les îles à pied. En voyant ces îles, leurs forêts, leurs villages et leurs ruines, on a qu'une envie : les visiter. Mais non, ce n'est pas permis par le jeu. Nous en sommes au stade où les trésors sont cachés dans les quelques avant-postes visitables à pied. Pour un jeu de cette ambition, c'est triste.

Après quelques heures, le titre vous proposera de jouer les contrebandiers. Une idée intéressante sur le papier, mais qui se limite au final à enchaîner les quêtes FedEx… Dommage. Pour le PvP, le titre propose des chasses au trésor. L'idée est ici de récupérer une carte au trésor et de rallier le bon avant-poste en évitant de se faire couler par les autres joueurs, le gagnant pouvant récupérer la récompense. L'idée est sympa, à condition que d'autres joueurs se joignent à la fête.

Skull and Bones

Bienvenue sur la terre ferme

Parlons un peu des avant-postes. Ces derniers vous permettent de vous ravitailler, de construire de nouveaux bateaux et équipements (à condition d'avoir les plans et matériaux nécessaires), et d'obtenir des missions. Ils sont bien fichus et pleins de vie, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il ne s'y passe jamais rien. N'espérez pas avoir à vous battre, cela n’arrivera pas. Ici, vous ne pourrez interagir qu’avec les commerçants et les donneurs de missions, qui sont souvent les mêmes PNJ.

Skull and Bones

Crâne et os (ça sonne beaucoup moins bien en français, quand même)

Le titre propose différents types de missions. Les premières concernent la quête principale qui, dans sa structure, rappelle étonnamment GTA III. Comprenez par là que la coquille vide qui vous sert d’avatar va voir un PNJ qui va blablater 5 minutes avant de vous envoyer couler quelques navires pour une raison dont on se moque royalement. Il y a bien quelques subtilités qui interviennent à l’occasion, mais rien de marquant. Pour les autres missions, récupérées auprès des commerçants ou sur des tableaux d'affichage, c'est la même chose, sans l'enrobage narratif. Parfois, on vous demandera de piller un fort ou une ville. Ce que vous pouvez faire à l'envie lors de vos excursions sur la map. Cela étant, seul votre équipage va sur la terre ferme, limitant votre rôle à couler tous les navires qui s'approchent tout en restant à proximité.

Skull and Bones

“Dis, tu veux voir mon navire ?”

Et c'est bien dommage, car le jeu est techniquement en place. La gestion de l’eau et des océans est même impressionnante, venant pimenter des joutes déjà assez techniques. Il y a bien un peu de clipping, mais cela ne nous a pas empêché de rester en arrêt devant la beauté du panorama durant nos phases d’exploration. Qui plus est, le titre propose une vue à la première personne, regorgeant de détails, et diablement immersive. Les avant-postes sont en revanche un peu en deça. Quant aux personnages, leurs animations et leurs visages accusent un retard certain sur la concurrence. Heureusement, nous passons le plus clair de notre temps en bateau.

Skull and Bones

Contre toutes attentes, Skull and Bones n'est pas la catastrophe annoncée. Les batailles navales sont toujours aussi intenses, et on prend plaisir à naviguer dans l'océan indien. Le problème est qu'en dehors de cela, le titre n'offre pas grand chose (pour ne pas dire rien) d'intéressant. Et surtout, nous n'arrivons pas à expliquer pourquoi le jeu se refuse à nous laisser explorer son monde à pied, là où Assassin's Creed Black Flag, un jeu sorti en 2013 sur PS4 et PS3, le faisait très bien. Si bien qu’en l’état, l’ennui se fait vite sentir. S'il s'était concentré sur les escarmouches et la gestion des bateaux, Skull & Bones aurait été un très bon jeu à 20 ou 30€. Au lieu de cela, nous avons un jeu qui ne sait pas trop où il va et ne propose rien d'intéressant. Résultat, on paye 80€ pour s'ennuyer. Et ça fait mal. On espère maintenant qu'Ubisoft Singapour saura redresser la barre et nous faire une No Man's Sky. Toutes les bases sont là pour.
26 février 2024 à 08h59

Par

Points positifs

  • Les batailles navales, toujours aussi intenses
  • La gestion des fluides
  • L'exploration de l'océan Indien, plaisante

Points négatifs

  • Une histoire inintéressante
  • Les abordages, réduits à peau de chagrin
  • Impossible d'explorer les îles à pieds
  • Rien d'intéressant en dehors des combats maritimes

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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