Test : PES 2019 - PC

PES 2019 - PC
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L’habituel théâtre de la rentrée ne déroge pas à la tradition : il rechausse ses crampons et arrive avec une tripotée de nouvelles promesses dans son short, pour une représentation qui ne doit pas bouffer la feuille de match pour la nouvelle saison qui débute. Disponible avec presque un mois d’avance sur son rival (et patron) FIFA, PES 2019 compte bien faire pencher la balance avec l’excellence de son gameplay, sans oublier de miser sur la dalle des fans du ballon rond qui veulent d’ores et déjà en découdre manette en main. Alors, champion mon frère ?

Test effectué à partir d'une version PS4

L’excellence a tout pris

Les athlètes de haut niveau le savent : si on vise le sommet, il faut être prêt à faire des sacrifices. Une philosophie que Konami a décidé d’appliquer à la lettre, pour un PES qui mouille le maillot sur le terrain mais qui n’a malheureusement pas grand-chose d’autre dans son sac. Bien sûr, la firme japonaise n’a pas autant de ressources à allouer à sa simulation qu’Electronic Arts, et la perte des droits des coupes européennes (ligue des champions et ligue europa) n’arrange en rien la situation. Même le Borussia Dortmund s’y est mis, puisque le club germanique s’est décidé cet été de foutre le feu à son contrat d’exclusivité pour rejoindre le casting all-star de FIFA. La PLS est réelle, et les ventes physiques de ce PES 2019 chutent de 42% (comparé à l’an dernier) lors de la première semaine de vente en Grande-Bretagne. Le ciel est gris, mais la pelouse reste flamboyante malgré tout.


La proposition de PES 2019 est claire : le plaisir de jeu avant tout. Pas forcément meilleur que son concurrent direct, il propose toutefois une approche différente, rafraichissante même, qui met le beau jeu sur un piédestal. Avec une inertie un peu plus prononcée et une physique de balle améliorée, ce Pro Evolution Soccer nous prend par la main d’entrée. On ressent le poids des joueurs ancrés sur le gazon tout comme celui du ballon, doté de trajectoires beaucoup moins rectilignes que par le passé, que cela concerne une cacahuète ou une simple passe. Des aspects qui contribuent à mettre la fluidité et la réactivité au premier plan, pour un plaisir manette en main inégalé. D’ailleurs, cette réactivité couplée au sens du timing est toujours aussi impressionnante. En anticipant bien les actions de jeu, il est possible de prendre le dessus sur une interception ou un duel en ayant « chargé » sa touche, le tout sans casser l’animation du joueur, souvent bluffante de réalisme. C’est assurément un autre élément sur lequel le jeu de Konami excelle, reproduisant à la perfection le langage corporel des footeux, en plus d’ajouter une myriade de détails comme le buteur qui pointera du doigt son passeur, un gardien K.O. au sol après avoir concédé un but important, un Verrati qui n’hésitera pas à faire savoir à l’arbitre de touche qu’il n’y avait pas hors-jeu, et j’en passe. Plus que jamais, les 22 acteurs sur le terrain se comportent comme leurs homologues réels, mais plus important encore : comme de vrais êtres humains. Si on peut pester contre quelques bugs de collision qui subsistent toujours, c’est aussi par là que passe le réalisme.

Cette attention aux petits riens qui font tout, elle est primordiale. Impossible de revenir en arrière après avoir gouté à la jouissive physique des filets qui s’illustre à chaque but, par exemple. Mais il y aussi des idées piquées à l’ennemi, comme les changements instantanés que l’on peut effectuer dès une sortie de balle, avec un petit twist puisque l’on peut changer chaque joueur de l’effectif, contre 3 seulement du côté de FIFA. Niveau IA, on apprécie toujours autant les joutes en solitaire, bien qu’imparfaites. Les défenses restent bien en place et il est rare de voir un défenseur se jeter. Ces derniers reculeront - parfois trop - pour constamment opposer un bloc à vos attaques, et il faudra souvent faire tourner le ballon et user de la construction en milieu de terrain pour créer des ouvertures. Bien sûr, l’échappatoire par les ailes est toujours d’actualité, à ceci près que le combo centre-tête a été « nerfé » et est bien moins synonyme de but assuré que par le passé. Jusqu’à présent, seules les une-deux répétées ont prouvé leur efficacité dans l’axe, ce qui met en évidence un certain désarroi de l’IA dès que plusieurs courses d’adversaires sont à gérer, aussi bien tout seul qu’à plusieurs. De nombreuses fois les joueurs concernés n’iront pas mettre le pied, tout comme faire automatiquement ce pas supplémentaire qui fait la différence dans une interception, ce qui s’avère rageant, surtout lorsque ça libère des espaces pour l’adversaire. 

Attention également à ne pas trop abuser de la touche d’accélération dans votre pressing, puisque la fatigue est davantage prononcée dans cette édition. Demander trop d’efforts répétés à vos joueurs peut finir par se retourner contre vous. Pour finir, si les frappes enroulées font toujours autant mal, les gardiens ne sont pas en reste non plus et prouveront à de nombreuses reprises leur efficacité. Les doubles (voire triples) arrêts ne sont pas rares, et ils ne finissent pas de surprendre à bout portant. Toutefois, et comme l’an passé, on regrette toujours leur inefficacité contre les balles piquées, souvent synonymes de golazo. 


Stade en chantier

Du coup, quoi de neuf en dehors du terrain ? Eh bien… rien. Ou presque. Si les équipes derrière ce PES 2019 ont mis toute leur énergie pour proposer un gameplay léché et passionné, en revanche c’est le calme plat en ce qui concerne d’éventuelles nouveautés. Les mêmes modes de jeu sont présents et ne comportent pas d’améliorations, si ce n’est quelques détails ici et là (l’International Champions Cup est désormais disponible dans la Master League et Vers Une Légende), le mode My Club peine toujours à faire oublier un FIFA Ultimate Team implanté dans les mœurs, et puis le mode en ligne est quant à lui au même point que lors des éditions précédentes : très long dans son matchmaking et pas toujours fiable. Concernant les licences, si de nouvelles ligues ont été ajoutées (neuf au total, dont les ligues écossaise, belge et russe), elles ne sont pas prêtes de faire oublier les championnats européens majeurs. Alors oui, si vous êtes sur Playstation 4 ou PC, vous pouvez patcher tout ça grâce aux « option files » et régler rapidement le problème. En revanche, si vous jouez sur Xbox, il n’y a rien que vous puissiez y faire et il est fort probable que vous passiez votre chemin.
Tout dans l’effort, rien dans la récupération, ce PES 2019 fait un pas en diagonale. Si son efficacité sur le terrain n’est plus à prouver tant le plaisir de jeu se ressent, il est en revanche grand temps de s’atteler aux autres chantiers, qui n’ont pas évolué d’un iota et qui peuvent être décourageant pour garder les joueurs sur la longueur. Un mode en ligne et une interface digne de ce nom feraient office d’énormes progrès. Quant au contenu, ça reste malheureusement encore et toujours une histoire de gros sous…
07 septembre 2018 à 08h20

Par

Points positifs

  • Plaisir de jeu immédiat
  • La fluidité des animations, le langage corporel des joueurs au summum
  • Graphiquement très beau, avec mention spéciale aux faciès et jeux de lumière du FOX Engine
  • Le système de passe, un régal
  • La physique de balle, bonifiée

Points négatifs

  • L’ambiance sonore, que ce soit celle du stade ou les commentaires
  • Le mode en ligne, toujours aussi laborieux
  • L’interface, au secours
  • Aucune amélioration dans les modes de jeu proposées (ou très minimes)
  • Pas sûr que ce soit assez pour retenir les joueurs toute une saison

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