Test : Twin Mirror - PC

Twin Mirror - PC

Twin Mirror - PC

Genre : Thriller-Aventure

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Après un Tell Me Why en demi-teinte, Dontnod est de retour cette année avec un nouveau jeu narratif. Avec Twin Mirror, le studio parisien s’attaque au thriller psychologique. Nous avons donc droit à une atmosphère plus sombre et plus mature, mais cette nouvelle exploration est-elle à la hauteur ? La réponse risque de vous surprendre, mais c'est ce que nous allons voir.

Test effectué à partir d'une version PS4

Twin Mirror vous propose d’incarner Samuel Higgs, un reporter d’investigation retournant dans sa ville natale 2 ans après l’avoir quitté pour assister à l’enterrement de son meilleur ami, décédé récemment dans un accident de voiture. Bien évidemment, il s’agit de l’arbre qui cache la forêt, on soupçonne très rapidement qu’il ne s’agit pas vraiment d’un accident et notre héros se retrouve embarqué dans une sombre affaire… Alors, crevons l’abcès tout de suite, comme ça on pourra se concentrer sur le reste. Oui, Twin Mirror est très inspiré par Twin Peaks. On pourra remarquer des similitudes entre les deux œuvres. On peut parler d’hommage, tout d’abord à travers le titre, mais aussi à travers le logo du jeu qui rappelle fortement le Owl Cave Symbol. Même si l’on a l’impression que c’est appuyé, ce n’est pas choquant. Après tout, Twin Peaks a inspiré un grand nombre de films, séries mais aussi jeux vidéo. A ce niveau, Twin Mirror n’est qu’un jeu parmi d’autres. Non, autre chose est choquant... mais nous allons y revenir très bientôt.

Miroir fumeux

Samuel retourne donc dans sa ville natale de Basswood et il devra y mener une enquête pour meurtre à laquelle il est lié bien malgré lui. Le gameplay de Twin Mirror se concentre donc sur l’observation et les dialogues. L’observation est laborieuse : Sam se déplace comme un tank et les objets sélectionnables le sont en fonction de l’orientation de son regard. Même si on peut voir des commentaires sympathiques sous quelques objets, sélectionner celui que l’on veut n’est parfois pas très intuitif. Les dialogues offrent la possibilité de rencontrer les habitants de Basswood et ainsi de s’apercevoir que la ville natale de notre héros est entièrement peuplée de sacs à merde. Au niveau du dialogue, du charisme des personnages et même de la possibilité de s’attacher à eux, on atteint presque le niveau zéro. Sam est une coquille vide et les autres personnages sont des têtes à claques. Pour la petite histoire, Sam a quitté Basswood car la mine, qui était le plus gros fournisseur de travail dans la ville, a fermé à cause de l’un de ses articles. Toutes les personnes ayant perdu leur travail en veulent donc à notre héros, mais ce n’est pas tout. Sa petite amie l’a quitté pour se mettre avec son meilleur ami ! Qui a d’ailleurs une fille dont vous êtes le parrain... Et personne dans la ville ne comprend pourquoi Samuel est parti ?????  A peine de retour, il est accueilli de manière hostile et on lui reproche de vouloir repartir vite ??? Sérieusement ? Tout ce qui touche aux personnages de Twin Mirror est un ramassis de clichés que vous avez déjà vus plusieurs fois dans n’importe quel téléfilm de TF1 devant lequel votre grand-mère s’est endormie un après-midi. 

Twin Mirror

Mais parlons maintenant de ce qui est censé sortir du lot. Sam n’est pas un homme comme les autres. Tout d’abord, il a un palais mental dans lequel il peut se réfugier pour réfléchir, se souvenir et trouver des réponses. Un palais mental qui prendra parfois des allures de labyrinthe, qui pourra parfois aussi être un endroit dangereux car ses démons s’y trouvent aussi. Mais Sam a aussi un ami imaginaire, une version sociable de lui-même à qui il parle et qui interviendra pour lui faire prendre des décisions ou l’aider quand ça s’embrouille dans son esprit. L’ami imaginaire apparaîtra parfois pour donner des conseils car, comme dans tout jeu du même genre, vous devrez prendre des décisions et elles auront un « impact » sur l’aventure. Ces deux mécaniques sont sympathiques, même si elles ne sont pas parfaites : elles sont ce qu’il y a de mieux dans Twin Mirror mais, parce que oui il y a un mais… en fait non, nous y reviendrons plus tard.

Twin Mirror

Twin Minor

Twin Mirror offre aussi la possibilité de reconstituer des scènes dans deux buts bien distincts. Tout d’abord pour reconstituer des faits, ou bien pour observer les possibilités et prendre la bonne décision pour agir, un peu comme ce que Yesterday Origins proposait. Ces deux situations se concluront soit par des déductions, soit par une action vous permettant de progresser. Vous aurez aussi des phases de gameplay dans le palais mental où vous devrez fuir, suivre le bon alter-ego et trouver le bon chemin. La qualité de ces phases est variable et nous sommes parfois face à des situations bien dispensables, surtout la phase de fuite qui est trop longue, lourde et peu intéressante. C’est tout ce que l’on peut dire sur le gameplay de ce Twin Mirror. En dehors ça, on a affaire à du Dontnod : on se déplace, on parle avec des personnages inintéressants, on trouve des objets, on résout des énigmes faciles et on progresse dans une histoire attendue, sans surprise et pleine de clichés.   

Twin Mirror

Twin Mirror a plusieurs problèmes, comme on l’a vu, et on pourra ajouter à ça sa lenteur. Même si on progresse dans l’histoire, on n’a jamais l’impression qu’elle décolle. Mais il y a un autre grand problème avec Twin Mirror concernant son histoire : un héros qui arrive dans une petite ville américaine au milieu des bois pour mener une enquête sur des meurtres étranges, ça ne vous dit rien ? D’accord, ça pourrait être beaucoup d’œuvres, alors continuons. Un héros un peu bizarre qui parle à un ami imaginaire et qui est utilisé dans le gameplay pour prendre des décisions... Toujours rien ? Ok, un endroit imaginaire où le héros se réfugie et qui l’aide à mener son enquête ? Si vous avez répondu Twin Mirror, c’est une bonne réponse, après tout il s’agit du titre du test… Le problème, c’est que si vous avez répondu Deadly Premonition, c’est une bonne réponse aussi. Les deux titres sont très différents dans leur gameplay et on pourrait argumenter que les deux titres ont la même base d’inspiration qui est Twin Peaks... mais ça ne marche pas. Deadly Premonition apportait des éléments bien à lui et Dontnod se sert abondamment dans le titre de Swery, que cela soit le pitch de départ, le personnage principal et même l’histoire. Sans vouloir spoiler spoiler: les causes et les coupables sont exactement les mêmes. Il n’y a pas de mal à vouloir s’inspirer, mais encore faut-il bien s’inspirer ! Car là où Deadly Premonition déborde de personnalité, Twin Mirror a plus l’allure d’un produit générique aseptisé, voire même de mauvaise copie.

Twin Mirror

Twinflix

C’est toujours la même chose avec les jeux Dontnod. On espère, parce qu’on est conscient du potentiel du studio depuis leur premier jeu. On se dit qu’il ne leur manque que des moyens pour rendre leurs ambitions réelles. Sauf qu’aujourd’hui on sait qu’ils ont les moyens et on nous ressert toujours la même chose. A la place du jeu espéré, on se retrouve avec un épisode de Dawson. Twin Mirror c’est un peu NCIS qui se veut Twin Peaks, ou Benoit Magimel qui se veut Leonardo DiCaprio. Le plus rageant dans tout ça, c’est qu’on sait qu’on aurait pu avoir mieux... mais tant qu’ils auront de la promo dans le journal de M6 qui leur assurera des ventes, on n’aura sûrement pas mieux. Pourquoi se fatiguer ? 

Twin Mirror

Si vous voulez mener des enquêtes, jetez un œil à Deadly Premonition, Chicken Police, Bear With Me, Blues and Bullets, qui sont tout ce que ce Twin Mirror n’est pas. Si vous voulez seulement supporter des développeurs français, alors faites-le mais gardez en tête qu’il y a beaucoup de studios français qui valent le coup et qui ont besoin de votre soutien. De toute évidence, Dontnod n’en a pas besoin. Pour ma part c’est la dernière fois que j’espère. Au revoir mon cher Dontnod, c’est dur de l’avouer mais ça ne colle pas entre nous. 
Twin Mirror est une enquête attendue, sans surprise et au rythme lent. Il s’aborde comme le dernier épisode d’une série fast-food, on regarde ça une fois pour passer le temps mais on n’y revient pas. Le tout souligné par une technique moyenne et des personnages pas vraiment attachants. La seule possibilité pour apprécier Twin Mirror et de n’avoir rien à faire d’autre pendant un après-midi pluvieux et de ne rien attendre de plus qu’un moyen de passer le temps. La seule émotion que Twin Mirror arrive à faire ressentir, c'est l’ennui.
08 décembre 2020 à 15h46

Par

Points positifs

  • Très court (pas plus de 5 heures)
  • Peut soigner les troubles du sommeil
  • Quelques bonnes idées dans la DA du palais mental

Points négatifs

  • De mauvais personnages
  • Histoire attendue et sans surprise
  • Rythme trop lent
  • Des idées mal exploitées
  • Inspiré... mais mal inspiré

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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