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Quelques mois à peine après un Call of Cthulhu plutôt moyen, l’univers de Lovecraft est déjà de retour. Cette fois-ci, l’arme du crime se nomme The Sinking City et est proposée par le studio Frogwares, essentiellement connue pour avoir développé de nombreux titres estampillés Sherlock Holmes. Une expérience qui se ressent dans ce nouveau jeu.
Test effectué à partir d'une version PS4
Tout d’abord car, tout comme Sherlock Holmes, Charles Reed est un détective privé. Vétéran de la Première Guerre mondiale, le bougre a donc décidé de se tourner vers cette activité pour cesser de ressasser les horreurs qu’il a vues durant les combats. Manque de chance, il est aussi en proie à d’affreuses visions qui, peu à peu, le rendent fous. Ce sont ces mêmes visions qui vont le pousser à se rendre dans la petite ville d’Oakmont : découvrant que les habitants voient eux aussi ‘’des choses’’, et ce depuis une inondation inexpliquée, Reed va tout faire pour résoudre ce mystère et ramener la paix à la fois dans son esprit, mais aussi dans celui des citoyens qu’il côtoie. Autant dire qu’il va avoir du pain sur la planche.
I'm sinking in the rain...
Détective privé de son état, donc, le héros aura pour mission de résoudre tout un tas d’enquêtes, qu’elles soient principales ou secondaires. Une fois la mission donnée par un PNJ, le joueur devra ainsi se rendre sur place, récupérer tous les indices qu’il peut trouver, reconstituer la chronologie de certains événements s’étant déroulés sur les lieux, interroger des témoins ou encore associer plusieurs idées entre elles afin d’en arriver à des déductions. Un dernier élément qui rappelle fortement certains Sherlock Holmes de Frogwares, même si ici il est impossible de se tromper. Contrairement à ces titres, The Sinking City ne vous laisse pas le choix : vous trouverez le bon coupable. Une fois la chose faite, Reed peut donc faire son rapport à la personne qui lui a demandé d’enquêter, et finir par lui donner son verdict. Bref, un jeu d’enquête tout à fait classique.
Oui, mais non. Car différentes petites choses rendent The Sinking City différent d’autres jeux du genre. Par exemple, aucun marqueur n’est présent sur la map d’Oakmont, et c’est au joueur de placer les siens. Il faut pour cela faire preuve d’un peu de déduction, car les endroits vers lesquels se rendre ne sont pas toujours très précis. Par exemple, il peut être demandé au détective de se rendre dans une maison se trouvant au croisement de deux rues précises, au joueur par la suite de chercher ces fameuses rues sur sa map. Parfois, il faut également se rendre dans des lieux spécifiques, comme la mairie ou la bibliothèque, afin de chercher des archives utiles à l’enquête. Vous êtes en quête d’un homme blessé ? Il vous faudra logiquement vous rendre à l’hôpital et vous pencher sur les admissions. Pas de panique, le bébé de Frogwares ne se montre pas tordu à ce niveau-là et il est impossible de rester bloqué tant les déductions sont logiques.
La pelle de Cthulhu
Disposant d’une sorte de sixième sens (justifié dans le scénario), Charles Reed peut aussi activer une vue alternative lui permettant de découvrir toujours plus d’éléments. Là encore, le tout a pour but d’aider le détective dans la recherche d’indices, certains ne pouvant pas être découverts de manière plus terre à terre. Par exemple, il est possible de faire totalement disparaître un mur, histoire de découvrir une pièce que le propriétaire voulait sans aucun doute garder secrète… Là encore, The Sinking City n’est pas vache et vous fait savoir quand un élément surnaturel se trouve à proximité, en laissant s’échapper un bruit spécial et en modifiant légèrement les bords de l’écran. En revanche, tous les indices à trouver – ce qui est aussi vrai pour les indices plus ‘’classiques’’ - n’étant pas forcément très visibles, les joueurs risquent fort de tourner en rond de longues minutes pour trouver quelque chose qui était pourtant sous leur nez ou presque. Agaçant.
Au cours de ses pérégrinations, le héros devra aussi, et hélas, faire face à des créatures cauchemardesques. Hélas, car les combats ne sont franchement, mais alors franchement pas convaincants. Entre une maniabilité hyper rigide, une caméra qui peut parfois faire n’importe quoi dans les recoins, une jauge de vie qui descend hyper vite ou encore des hitboxes farfelues, on se demande bien pourquoi Frogwares tente encore de faire ce genre de choses puisqu’on leur reprochait les mêmes défauts pour les derniers Sherlock Holmes ! Pourquoi vouloir forcément rajouter des phases d’action à vos jeux d’enquêtes ? Fort heureusement, The Sinking City n’inflige pas des morts trop punitives : les monstres tués le restent pour de bon et Reed aura même droit à quelques munitions en plus pour mieux se défendre.
Le cauchemar de la mousse
Parce qu’il n’y a pas de raison : ce n’est pas parce que ces bêtes sortent des enfers qu’elles sont résistantes aux balles. Et en bon américain qui se respecte, Charles Reed dispose d’un pistolet pour se défendre. En tout cas en début de partie, puisque son arsenal grossit au fur et à mesure de la progression du joueur, histoire d’avoir toujours plus de folie dans les affrontements. Notez toutefois que les munitions ne sont pas illimitées et qu’il faudra fouiller un peu partout pour en trouver, voire récupérer des éléments pour en crafter. Et si jamais vous êtes à sec, il n’y a pas de secret : il faudra fuir, le corps-à-corps n’étant pas vraiment une option. Précisons tout de même qu’un arbre de compétences permet d’augmenter la quantité de balles que vous pouvez transporter, aux côtés d’autres éléments divisés en trois catégories, à savoir Combat, Corps et Esprit.
En revanche, il n’y a pas grand-chose à dire sur l’ambiance de The Sinking City, qui retranscrit à merveille les écrits de Lovecraft. La ville d’Oakmont est dérangeante de bien des manières et l’on ne se sent clairement pas à l’aise lorsque l’on parcourt ses rues, et encore plus ses rues inondées nécessitant l’utilisation d’un bateau. Le chara-design est également très dérangeant (là encore très lovecraftien), avec des personnages aux yeux disproportionnés, quant ils ne ressemblent pas carrément à des singes ou des poissons visqueux. Reed, pour sa part, joue très bien le rôle de détective sombrant peu à peu dans la folie avec sa peau pâle et ses yeux de rat mort. Sans parler des hallucinations qu’il aura fréquemment lorsque sa jauge de santé mentale baissera, notamment à proximité de cadavres. Il ne sera ainsi pas rare de le voir lever doucement son pistolet vers sa tempe ou encore s’imaginer pendu. Ambiance. Enfin, le tout est porté par une écriture la plupart du temps assez soignée, comme souvent chez Frogwares, même si on peut regretter des doublages inégaux et une mise en scène réduite à son strict minimum.
Sinkopathe
La réalisation globale, en dehors donc de l’ambiance, est ce qui pèche d’ailleurs le plus dans The Sinking City. Là encore, pas de surprise avec Frogwares : on se retrouve des années en arrière. Les animations sont rigides, les bugs sont légion (même si certains peuvent, d’une certaine manière, contribuer à l’ambiance) et certains décors sont relativement laids lorsqu’on les regarde d’un peu plus près. Bref, le retard technique est là, on ne peut pas le nier, mais il est rattrapé par une histoire certes assez classique mais agréable à suivre. Ce qui est aussi vrai d’ailleurs pour certaines des quêtes secondaires. Si elles ne sont pas toutes de qualité égale, quelques unes ont véritablement bénéficié d’un soin tout particulier, poussant le joueur a les découvrir au lieu de parcourir le tout en ligne droite, ce qui serait fort dommage.
Avec The Sinking City, le studio Frogwares démontre une fois de plus qu’il sait réaliser des enquêtes. Alors, certes, tous les défauts que l’on citait déjà pour les derniers épisodes des Sherlock Holmes sont là, à commencer par une réalisation d’un autre temps ou encore des scènes d’action mal fichues dont on aurait pu se passer. Mais la qualité de l’écriture, l’ambiance lovecraftienne particulièrement réussie ou encore les enquêtes intéressantes parviennent malgré tout à garder le fan du genre de bout en bout.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.