Test : Wolfenstein : Youngblood - PC

Wolfenstein : Youngblood - PC

Wolfenstein : Youngblood - PC

Genre : FPS contre des nazis

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Spin-off à prix réduit, Wolfenstein Youngblood est conjointement développé par Machine Games et Arkane Studios. Suite de The New Colossus, la meilleure simulation d’assassinat de nazis est de retour, et à ce qu’il paraît *chuchote* il y aurait même des morceaux de RPG dedans.

Test effectué à partir d'une version PC

William J. Blazkowicz nous a fabriqué la meilleure arme antinazie depuis… lui : il s’est reproduit. Jess et Soph sont les deux filles du tueur de nazis le plus connu dans les rangs du Führer et elles arrivent en mission, à Paris, pour y retrouver leur papa resté dans les griffes des méchants Allemands. Cette première mission, pour nos deux Américaines, fait office de baptême du feu plutôt risqué puisqu’elles n’ont encore jamais tué personne et encore moins de nazis armé jusqu’aux dents.

Héritage

L’intro du jeu passée, on se retrouve assez vite au centre de l’action. Une fois les premiers assassinats digérés, nos deux comparses enchaînent les nazis comme les bouts de viande sur une brochette et prennent un malin plaisir, équipées de leur exo-suit, à retourner les rangs teutons. Pensé pour être joué en coopération, Wolfenstein Youngblood vous proposera d’incarner soit Soph, soit Jess, chaque personnage ayant des pouvoirs bien spécifiques à débloquer. Privilégiant plutôt l’action que l’infiltration (soyons sérieux, qui veut dézinguer des nazis en silence ?), on soulignera toutefois des mécaniques permettant de tuer sans trop de bruit. Cela va du silencieux installé sur votre armement jusqu’à la sobre élimination à la machette.

Wolfenstein : Youngblood

Ayant voulu un peu révolutionner le côté « couloir » de la série, les développeurs ont abordé ce Wolfenstein Youngblood avec la volonté d’y apporter des éléments de RPG, mais également en faire un monde semi-ouvert avec ce qu’il faut de quêtes principales et annexes a torcher en faisant des allers-retours entre les zones. L’opus précédent avait déjà semé quelques graines à ce niveau, notamment en ramassant les messages codés sur les lieutenants pour ensuite débloquer des missions à travers le monde et pouvoir naviguer entre elles comme bon vous semblait. Dans ce Wolfenstein Youngblood, votre hub central est localisé dans les Catacombes parisiennes, un endroit plutôt cosy qui dénote clairement du côté glauque habituel du lieu. Cette zone, décorée avec un franc bon goût, est peuplée de PNJ qui auront pour vocation de vous gaver de quêtes aussi souvent que possible. Ces dernières peuvent être principales et/ou annexes et vous envoyer aux quatre coins de Paris en utilisant le métro. Vous choisirez votre destination à l’aide d’une carte épinglée sur le mur et zou, serez directement téléporté dans le bon quartier pour y accomplir la quête choisie. Ce choix de faire évoluer Wolfenstein de cette manière donne plus de choix au joueur, toutefois au détriment d’une narration fluide et équilibrée. L’histoire n’a plus la même importance sur Youngblood, ce qui, comparé à The New Colossus, et une vraie perte. C’était souvent bien écrit et avec humour, ce que l’on perd totalement ici.

Wolfenstein : Youngblood

Les nazis ne servent Aryen

La dimension RPG du jeu est on ne peut plus classique puisque vous gagnerez de l’expérience et monterez en niveau selon vos faits d’armes. Certaines missions ne peuvent être faites avant d’avoir atteint un certain niveau sous peine de littéralement vous faire dézinguer par le premier nazi venu. Il vous faudra souvent retourner quelques quêtes secondaires avant de pouvoir passer à la pièce de résistance. Sans surprise, ce système de progression est plutôt mal foutu et on se voit souvent retourner dans les mêmes endroits pour « chercher X équipement » ou « sauver Y personnes » en tuant les mêmes ennemis sur le chemin et, au final, faire un peu les mêmes choses. La mécanique devient donc assez vite redondante, voire inintéressante. Dans le genre frustrant, l’ergonomie mérite également son petit taquet. Les menus ne sont pas intuitifs pour un sous, on ne sait pas si on s’embarque dans une quête principale ou une annexe, il est souvent difficile de retrouver son chemin en plein niveau tant les indications sont peu précises, on perd son objectif, on ne sait plus où aller, bref, c’est un jeu qui manque vraiment de finition à ce stade.

Wolfenstein : Youngblood

L’expérience gagnée est également synonyme de points de talents débloqués avec lesquels vous pourrez acheter des compétences (appelées pouvoirs). Les pièces ramassées dans les niveaux vous permettront d’améliorer vos armes et de vous acheter de nouveaux « Signes » (qui sont des petits mouvements à cooldown réduit permettant de soit remettre votre vie à fond, soit votre armure, soit remettre sur pied votre sœur à distance, etc). Au niveau des compétences, on nage dans le très classique avec des boosts de vie et d’amure, mais aussi la capacité à absorber les balles pour les renvoyer sur vos ennemis, ou encore la charge, histoire de mettre un coup de pression au corps-à-corps. Pour les armes, la personnalisation est un peu plus fine puisque c’est une pléthore d’améliorations qui vous attendent et dont certaines pourront faire une grande différence dans les combats. En effet, dès le début du jeu, vos tirs semblent mous et assez imprécis. Il faudra attendre les premiers composants pour gagner en efficacité et voir le réel impact de vos armes sur les ennemis. C’est plutôt indispensable puisque la difficulté progressive vous mettra assez rapidement à l’épreuve, surtout si vous décidez de jouer en solo et devrez compenser la relative nullité du bot qui vous accompagne.

Wolfenstein : Youngblood

La Führer de vivre

On était prévenu, en même temps : Wolfenstein Youngblood est un jeu fait pour la coopération. Par moments, le level design invite à communiquer avec son partenaire pour évoluer plus facilement dans les niveaux, mais aussi pour mettre à bas plus rapidement les ennemis. Pendant qu’un joueur capte l’attention d’un gros lourd en amure, il est plutôt intelligent que le partenaire le prenne à revers pour viser son point faible plus facilement. Certains petits mécanismes invitent aussi à mettre en avant le côté coopération de la progression, comme l’activation de leviers à deux endroits différents ou encore la lecture d'un code chiffré pendant qu’un autre doit entrer la combinaison dans le lecteur. Tout ça, c’est bien sympa quand on est à deux, mais seul l’expérience se retrouve tronquée d’un bon morceau de fun. On vous évitera les déboires classiques dues à une I.A. flinguée, mais en gros : elle nous bloque, elle prend des dégâts à la con, elle ne bouge pas intelligemment et engage mal les combats. Bref, en solo c’est chiant, en co-op c’est mieux. Surtout (et il faut le souligner), Bethesda a pris le soin d’inclure le « Buddy Pass » à la version « supérieure » du jeu, qui n’est pas spécialement plus chère. Le pass permet au détenteur du jeu en version Deluxe d’inviter n’importe quel pote à le rejoindre pour faire le jeu ensemble. Le copain devra télécharger la version d’essai du jeu, mais ne pourra pas y jouer seul (ni gagner les trophées liés à la progression). C’est quand même une belle initiative qu’il faut saluer.

Wolfenstein : Youngblood

Alors que la progression reste un peu chaotique, il faut dire que les combats ont toujours une pêche d’enfer. L’optimisation du jeu reste plutôt bonne (sur PC néanmoins), ce qui permet de profiter pleinement des escarmouches dans les rues parisiennes. En plus d’avoir des ennemis au character design réussi, on se plaira à exploser tout ce qui bouge dans un torrent de feu et de cris de nazis. C’est assez jouissif la plupart du temps, même si on aura trouvé quelques passages un peu ratés et frustrants, à l’image des passages dans les égouts. Ces derniers sont plongés dans le noir et le seul moyen d’y comprendre quelques choses est d’éclairer son chemin à l’aide de la lampe torche. Toutefois, lorsque vous avez votre lumière en main, vous ne pouvez que vous servir des petits calibres (au moins jusqu’au moment d’installer une lampe sur vos mitrailleuses). Le gameplay repose alors sur la collaboration des deux joueurs, un qui éclaire, l’autre qui envoie la sauce sur les nazis. Seul problème, c’est assez difficile d’évoluer dans ces souterrains tortueux, sans vraie carte lisible et avec un arrivage constant d’ennemis. Certains ennemis sont aussi de vrais sacs à P.V. puisqu’ils disposent de plusieurs barres de vie qu’il faudra grignoter à l’aide de munitions spéciales pour être plus efficace. C’est souvent assez long et on privilégie ainsi le bourrinage en force plutôt que l’exécution fine et coordonnée, ce qui aurait été plus cohérent dans un jeu où la coopération prime.

Wolfenstein : Youngblood

Après Blazko, ce sont donc ses deux filles qui reprennent l’entreprise familiale de destruction de nazis. Rapatriant pas mal de bonnes idées issues des derniers épisodes de la saga, on aura aimé le level design plutôt cool, les éléments de RPG qui redonnent un coup de fouet à la série, les combats toujours aussi intenses et la générosité de Bethesda (ça fait tout bizarre dans ma bouche de dire ça) de proposer un « Buddy Pass » pour profiter de la quête en coopération. D’ailleurs, si vous n’avez pas d’ami (#RT si té trist), on vous déconseillera le jeu en solo, notamment à cause d’une I.A. encore et toujours à la ramasse et l’absence d’un scénario digne de ce nom. En gros, si vous voulez vous marrer avec un pote pour 30 balles et que vous aimez tuer des nazis (qui n’aime pas ça ?), c’est un « ACH JA ! ». Cela devrait vous aider à oublier la progression chaotique et la redondance des quêtes annexes.
31 juillet 2019 à 12h22

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Points positifs

  • Le Buddy Pass
  • La coopération
  • Les combats intenses
  • Le level et chara design
  • La personnalisation des armes
  • Les pouvoirs plutôt intéressants
  • L’arrivée des mécaniques de RPG

Points négatifs

  • La lisibilité de la mini-map
  • Des passages frustrants et un peu loupés
  • Le scénario en deçà de ce que nous proposait la série
  • La redondance et le grinding des quêtes annexes
  • L’I.A. et la partie solo du jeu
  • Les animations pendant les changements d’armes un peu longues
  • Les ennemis trop tenaces (et les combats qui durent une plombe)
  • Une ergonomie générale confuse

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Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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