Test : Bleeding Edge - PC

Bleeding Edge - PC
Partager
Nous ayant habitués aux productions viscérales et énervées (DmC) et à d'autres beaucoup plus intimistes et psychologiques (Hellblade), la petite équipe de chez Ninja Theory arrive cette fois-ci sur le devant de la scène multijoueur avec Bleeding Edge, un « arena shooter » venant titiller du coude Overwatch, CS : GO ou encore le prochain Valorant.

Test effectué à partir d'une version PC

Bleeding Edge est donc un jeu dans lequel s’opposent deux équipes de 4 joueurs, chacun contrôlant un personnage au rôle et aux habilités bien différentes. Après avoir passé quelques centaines d’heures sur le shooter de chez Blizzard, je dois avouer que la perspective de devoir réapprendre à jouer des héros différents ne m’enchantait pas forcément, surtout que je n’attendais pas quelque chose de spectaculaire en terme d’originalité. Sur ce point, il faut dire que Bleeding Edge m’a positivement surpris dans le sens où le « pool » de combattants est bien diversifié, leurs design très réussi et certains sont rigolos tout en proposant des capacités vraiment percutantes. On reste toutefois sur le triptyque habituel de ce genre de jeu.



Vous avez donc les tanks (les héros capables d’absorber une grande quantité de dégâts), les « DPS » (les joueurs assignés aux dégâts) et les soutiens qui peuvent soigner leur coéquipier et contrôler l’aire de jeu à l’aide de techniques spécifiques. La première chose qui peut choquer lorsqu’on lance sa première partie sur Bleeding Edge, c’est l’importance du placement plutôt que de la visée : en effet, le tir sur les adversaires se gère avec une visée automatique vous permettant de « switcher » à la volée entre vos différentes cibles. On nous avait prévenus avant l’écran titre puisqu’un message indique que le jeu est fait pour être joué à la manette… Autant vous dire que les joueurs invétérés du multi sur PC ont de quoi lever un sourcil. Quoi qu’il en soit, comme la visée de précision n’existe pas, il faudra surtout vous concentrer sur vos déplacements, vos esquives et vos contres qui tiennent une part très importante sur votre réussite en combat.

Bleeding Edge

Le jeu propose des modes traditionnels qui vous amèneront à engranger les points lorsque vous contrôlez des zones précises sur la carte ou encore à récupérer des piles d’énergie qu’il faudra conserver et les décharger à un point précis sans vous les faire reprendre par les adversaires. Le combat s’articule donc autour de ces points stratégiques tout en devant s’adapter aux cartes vivantes, proposant de nombreux passages cachés, boosts à la mobilité et autres pièges environnementaux (vous pourrez vous faire rouler dessus par un train, par exemple). Comme tout bon shooter en équipe qui se respecte, votre victoire se forge à plusieurs plutôt que seul : à vous donc de protéger certains coéquipiers tout en en assistant d’autres et à vous déplacer ensemble en jouant les objectifs. Jeu en ligne oblige, si vous ne faites pas partie d’une équipe préétablie, espérez que les dieux du matchmaking soient avec vous pour vous placer dans une équipe un tant soit peu solidaire. Hélas, il vous arrivera de nombreuses fois d’avoir des coéquipiers jouant plutôt solo, conduisant assez souvent votre équipe à la défaite.

Bleeding Edge

Pour les gens cherchant à jouer « proprement », saluons le fait que Bleeding Edge vous met dans les meilleures dispositions avant de lancer votre première partie. Un tutoriel bien guidé vous permet d’appréhender les contrôles et les mécanismes de base, et notamment un système de « Ping » à la Apex Legend qui vous autorise à cibler des objets, des ennemis ou des objectifs tout en les liant à des ordres que vous donnez à vos coéquipiers. Il devient donc assez facile de faire comprendre vos intentions sans avoir forcément besoin d’utiliser votre micro. Comme souligné précédemment, les héros possèdent chacun leurs propres compétences de soins, d’attaques ou encore de tanking. À défaut d’être originales (on en retrouve certaines directement repompées d’Overwatch), les capacités sont complémentaires et funs à utiliser en combat. Si ces diverses compétences sont nécessaires, elles ne restent que complémentaires à l’importance de votre placement en combat ainsi que de votre capacité à bloquer efficacement les attaques de vos adversaires. 

En effet, une mécanique assez utile vous permet de contrer les attaques frontales de vos ennemis : il vous faudra seulement presser la touche de blocage quelques millisecondes avant que le coup de votre assaillant ne vous atteigne pour reprendre le dessus dans une escarmouche. Certains rapports de force restent toutefois très déséquilibrés, comme lorsqu’un gros DPS saute sur votre soigneur dans l’équipe. Si vous n’êtes pas assez rapide pour l’aider, il n’aura que très peu de chance de s’en sortir seul. Cela donne par moments lieu à des combats un peu brouillons, où la majeure partie de l’action consistera en un martelage frénétique de vos compétences sans grande finesse (le ciblage automatique n’aide pas vraiment sur ce point) et en espérant tuer vos adversaires plus vite qu’eux avant de recommencer encore et encore. On pourra également évoquer le manque de lisibilité durant les affrontements, surtout lorsqu’on débute et que nos yeux ne sont pas habitués aux différents sorts et effets.

Bleeding Edge

Pour pallier au manque de contenu dont le jeu est victime actuellement (il n’a qu’un mois de vie, rappelons-le), vous pourrez débloquer les classiques cosmétiques, histoire de personnaliser votre personnage préféré et montrer au monde à quel point vous êtes fort et beau. Pour ce faire, il faudra jouer et gagner (c’est mieux) pour engranger les points et les récompenses. Si le jeu manque un peu de densité, on ne pourra négliger une technique plus qu’honnête et une certaine robustesse des serveurs qui fait toujours plaisir. L’ergonomie du jeu est lisse et sans bavure, rappelant que les développeurs de chez Ninja Theory aiment le perfectionnisme pour proposer un gameplay qui se laisse dérouler sans accroc (malgré ses errances de fond). Concernant la suite des événements, on attend des combattants supplémentaires, plus de modes de jeu et éventuellement des parties classées histoire de rajouter un peu de sel aux matchs (même si le « core » gameplay du jeu n’appelle pas vraiment à une pratique en compétition de haut niveau).

Bleeding Edge
Fort d’une technique très satisfaisante et d’un gameplay cohérent malgré un certain manque d’originalité et de finesse, Bleeding Edge offre une expérience sympathique sans être vraiment inoubliable. Alors que son accès est facilité via le Game Pass de Microsoft, il aurait peut-être gagné à être proposé en free-to-play, quitte à s’acquitter de quelques deniers « in-game » pour obtenir du cosmétique. Si vous trouvez des amis prêts à vous rejoindre, Bleeding Edge saura être une alternative plus fraîche à ceux voulant esquiver la toxicité de la communauté d’Overwatch ou de DotA 2. Sans ajouts rapides de contenus et de modes vraiment originaux, sa longévité sur le marché reste toutefois compromise.
16 avril 2020 à 12h37

Par

Points positifs

  • Techniquement propre
  • Des héros sympas
  • Les compétences (assez) originales
  • Des cartes vivantes

Points négatifs

  • Le manque de contenu
  • Le ciblage automatique
  • La faible lisibilité des combats
  • Un manque de profondeur

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut