Test : Dicey Dungeons - PC

Dicey Dungeons - PC

Dicey Dungeons - PC

Genre : Rogue like de dés

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Dicey Dungeons est le nouveau jeu de Terry Cavanagh (VVVVVV, Super Hexagon). Un rogue like où vos attaques et capacités sont déterminées par vos jets de dés. Alors avant d’embarquer pour un voyage aléatoirement fou, astiquez votre plus beau lutin et sortez votre porte-bonheur préféré… à moins que ça ne soit l’inverse.

Test effectué à partir d'une version PC

Terry Cavanagh est un mec plutôt calé en ce qui concerne le jeu vidéo. En plus d’avoir créé les formidables VVVVV et Super Hexagon, le monsieur est avant tout un fin fan et pratiquant du médium. Dicey Dungeons, le dernier né de sa formidable imagination, a vu le jour au cours d’une Game Jam. C’est un peu comme ça que beaucoup de jeux indépendants prennent leur envol : une idée brillante émerge dans toute cette sueur et entre toutes ces lignes de codes et sera développée, petit à petit, bien après l’événement, pour devenir un jeu à succès (ou pas). Bref, c’est comme ça que Dicey Dungeons a vu le jour et Cavanagh avait en tête un jeu guidant son inspiration : Dream Quest, qui est un rogue like où vous devez utiliser des cartes pour progresser dans les donjons et terrasser des monstres.

Multifacettes

Le principe de Dicey Dungeons s’accorde donc avec celui de Dream Quest : vous incarnez une personne transformée en dé et devrez combattre des monstres sur plusieurs étages pour sortir du donjon et connaître la gloire dans un show TV plutôt malfaisant, piloté par Lady Aléa, la grande inquisitrice du spectacle. Son but, bien entendu, est de faire un maximum d’audience sur votre dos et celui de vos autres comparses cubiques perdus dans ces dédales infernaux. Chaque étage prend la forme d’un plateau où vous vous déplacerez de case en case, enchaînant les ennemis, les bonus et les regains de santé.

Dicey Dungeons

Les combats de Dicey Dungeons font tout le sel du jeu puisque la force et le type de vos attaques est conditionné par les jets de dés que vous ferez à chaque tour. Lorsque c’est le moment de jouer, vos attaques et capacités sont représentées par des carrés où il faudra y mettre vos dés pour lancer vos sorts. Chacune de ces compétences dispose de conditions et d’effets qu’il serait vain d’énumérer, mais participe à la grande réflexion que vous devrez fournir pour remporter les combats les plus complexes. Car, même si le facteur chance de vos jets (et ceux de vos adversaires) entre en compte, la gestion de votre équipement et l’utilisation des bonnes capacités au bon moment participent aussi à votre potentielle réussite.

Dicey Dungeons

Une fois le combat remporté, vous gagnerez des points d’expérience et des pièces. L’expérience vous fait monter en niveau et vous permettra de jeter des dés supplémentaires au fur et à mesure de votre progression. Les pièces vous serviront à acheter de nouveaux objets et à améliorer l’équipement que vous possédez déjà : c’est par exemple permettre à une attaque de faire plus de dégâts, d’avoir plus de chance de lancer un effet négatif sur un ennemi, d’améliorer la qualité de certains bonus en jeu, etc. Pour gérer votre équipement, vous aurez une partie dédiée à l’inventaire. Vos objets sont représentés par des cases, plus ou moins grandes (selon leur qualité), à faire tenir sur vous, la limite étant un damier de 6x3 emplacements. Comme évoqué plus haut, vous récupérerez des objets au fil de votre progression, vous garantissant des bonus divers ou encore des attaques de type élémentaire (feu, glace, électricité…) générant des dégâts très importants sur certains types d’ennemis. À la vue des ennemis qui vous attendent, il faudra donc savoir gérer votre équipement avec finesse pour pouvoir bénéficier de tel ou tel bonus face à des monstres moins résistants.

Dicey Dungeons

Jets de folie

Histoire de rajouter une couche de complexité au jeu, il faut savoir que Dicey Dungeons vous permet d’incarner six classes différentes, chacune ayant ses propres capacités et une difficulté à être jouée, représentées par des mécaniques plus ou moins influencées par la chance. Dicey Dungeons est un jeu où votre capacité d’adaptation est primordiale : plus vous avez de moyens d’être flexible durant un combat et plus vous aurez de « chance » de vous en sortir facilement. La classe du guerrier, la plus simple à utiliser, vous permettra plus de souplesse en relançant trois de vos dés pendant le tour. Ses attaques sont faciles à exécuter et ne demandent pas « trop » de chance. Son coup spécial est également clément puisqu’il doublera votre attaque lancée. À l’opposé, la classe du robot demandera plus de subtilité pour être maîtrisée. Alors qu’elle dispose de deux attaques de base au blaster, vos dés sont générés non pas par des jets classiques mais en passant par un générateur de dés où vous ne pourrez pas dépasser un certain cumul. Si vous atteignez neuf, c’est le « Jackpot » et vous aurez le choix entre faire des dégâts, régénérer de la vie supplémentaire ou lancer un dé de plus; si vous dépassez neuf, c’est la fin de votre tour. Chaque classe utilise des mécaniques qui leur sont propres, originales et franchement funs à jouer. L’amusement et la satisfaction sont, toutefois, très rapidement contrebalancés fort dans ta gueule avec une difficulté parfois injuste et qui extirperont les fameux « MAIS VASY LA CHATTE LA » de votre sainte bouche.

Dicey Dungeons

La progression dans Dicey Dungeons se fait petit à petit. Vous commencerez avec la classe la plus simple pour débloquer les autres au fur et à mesure. Une fois que vous commencez à comprendre les fondamentaux du jeu, vous pourrez essayer de terminer les six épisodes de chaque classe. Un épisode vous demandera de terminer le donjon en subissant la loi de l’épisode, c’est-à-dire en jouant avec une certaine combinaison de bonus/malus mettant un peu de piment à la partie. Autant vous dire que vous allez transpirer sévère puisque certains de ces épisodes sont très difficiles et que plus vous irez loin dans le jeu et plus le facteur chance sera déterminant.

Dicey Dungeons

Ne l’ayant pas terminé à 100%, je me baserais sur les mots de Cavanagh himself pour déduire la durée de vie du jeu. Alors qu’il le qualifie logiquement de « son jeu le plus long », il compte, en moyenne, une trentaine de minutes pour réussir chaque épisode. Le jeu comprenant six classes de six épisodes, je vous laisse faire le calcul. Cela ne prend pas en compte les nombreux échecs qui quintupleront (voire plus) probablement ce temps théorique, de quoi vous garder occuper les prochaines soirées qui arrivent. Vous pourrez également débloquer certains « hauts faits » ou « challenges » en réalisant certaines actions en jeu, de quoi limer ces dés qui n’en demandaient pas tant.

Dicey Dungeons

Dicey Dungeons, en plus d’être le plus long sur lequel Terry Cavanagh ait travaillé, est aussi le jeu qui compte le plus grand nombre de personnes dans l’équipe de développement. Habitué à rester seul dans sa cave, à peaufiner ses algorithmes, Terry explique que le travail sur le jeu a nécessité la présence de quatre membres à plein temps : lui, Marlowe Dobbe sur l’art (superbe, en passant), Justo Delgado Baudí à la programmation et l’incroyable Chipzel (aka Niamh Houston aka la Reine de la Chiptune) à la bande sonore. Cette dernière explose de bonne humeur, de classe et d’un brin de folie soutenant merveilleusement bien le gameplay. De la drogue dans mes oreilles.





Certains diront « Slay The Spire with dices » quand d’autres expliqueront avec sourire que « Non, c’est tellement plus fou ». Quand vous gueulez « MAIS QUEL JEU DE MERDE » pour le rouvrir, cinq minutes plus tard, avide de réessayer ces combinaisons et de goûter encore un peu à cette folie, c’est que probablement la came est bonne. Original, enivrant, drôle, frustrant, les mots manquent quand il s’agit de décrire mon expérience sur Dicey Dungeons. Un jeu génial et malin qui ne cesse de se renouveler au fur et à mesure de la progression dans les donjons. Terry Cavanagh tient là son « très » grand jeu, taillé pour les amateurs de rogue like, saupoudré d’un peu (beaucoup) d’aléatoire, ou de bon goût, tout simplement.
13 août 2019 à 18h00

Par

Points positifs

  • Concept tellement malin et original
  • L’art design qui ne laisse pas indifférent
  • La Chiptune de Chipzel
  • Les différentes classes
  • L’écriture drôle et intelligente
  • Les possibilités infinies du gameplay
  • Une V.F. est prévue rapidement, pas de panique

Points négatifs

  • Difficile de base
  • Absence de petit tutorial pour chaque classe
  • Parfois frustrant de malchance (mais c’est la base du jeu, qu’il est bête lui)

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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