Test : Children of Morta - PC

Children of Morta - PC
Partager
En cette (presque) fin d'année 2019, le studio Dead Mage se lance dans un petit pari osé : mêler le hack'n slash au roguelite, en rajoutant par-dessus tout ça une bonne louche de narration. Alors, ce cocktail détonnant, baptisé Children of Morta, fonctionne-t-il réellement ?

Test effectué à partir d'une version PS4

Bienvenue dans la famille Bergson, gardienne du Mont Morta et de ses environs depuis des générations. Mais la vie de tout ce beau monde, regroupé dans la même maison, va basculer du jour au lendemain : la terrible corruption s'étend et souille tout sur son passage, mettant l'équilibre de l'univers en péril. Il est donc temps pour les Bergson de reprendre du service, et donc de reprendre les armes et de se rendre dans le sous-sol de leur demeure, qui comporte un portail pouvant les mener dans différents donjons. John, le père de famille et premier membre à se rendre sur place, va alors user de son épée pour se frayer un chemin dans les dédales sans fin et découper du monstre à tout bout de champ, dans l'espoir de rectifier le problème.

Morta Del

Loin d'être un prétexte lancé en pâture au joueur en début de partie, le scénario de Children of Morta représente une vraie part importante. Après un run dans un donjon, qu'il se termine par une réussite ou par une mort, la narrateur (particulièrement bien doublé en anglais, avec des sous-titres français) fait progresser le scénario à un rythme correct : ni trop pour ne pas lasser le joueur, ni trop peu pour dévoiler suffisamment de nouvelles informations donnant envie d'en faire plus. En dehors de l'histoire principale, le joueur peut aussi découvrir dans la maison des Bergson, avant de retourner en mission, de petites bulles de vie un peu plus intimistes. On apprend par exemple que la fille joue du violon, que la mère nourrit les animaux de la forêt, que le garçon souffre de l'absence de son frère aîné, etc. De quoi créer une sorte de lien avec cette famille bien particulière. Bref, challenge réussi à ce niveau.

Children of Morta

Children of Morta dispose d'une esthétique très particulière. Avec son gros pixel art qui tâche, ce titre va clairement diviser, d'autant plus que la scène indépendante fourmille littéralement de titres du genre depuis des années. Les sprites des personnages sont effectivement relativement grossiers et auraient peut-être mérité un peu plus de travail. Tout comme le bestiaire d'ailleurs, qui met tout de même plusieurs heures à se renouveler – sachez à ce niveau qui vous ferez des cauchemars remplis de squelettes, araignées et autres chauves-souris tellement vous allez en voir durant une bonne partie de l'aventure ! Les environnements, en revanche, se montrent bien plus réussis, avec de beaux paysages (en extérieur), de jolis arrières-plans ou encore une palette de couleurs tirant sur le violet vraiment réussie. Mention spéciale pour l'extérieur de la maison des Bergson, et notamment ses vitraux, sublimes, ainsi que pour les animations finement travaillées.

Children of Morta

Children of the Cave

Avant d'être un roguelite, le titre de Dead Mage est un hack'n slash. A la manière d'un Diablo, on parcourt les dédales des donjons en tuant du monstre à tout-va, que ce soit tout seul ou en coopération, Children of Morta étant entièrement jouable à deux en local (ce qui le rend d'ailleurs d'autant plus intéressant à parcourir). Et il faudra jouer de l'arme, car les ennemis sont particulièrement nombreux et extrêmement agressifs. En début de partie, aux commandes de John, le joueur dispose d'une épée et d'un bouclier. Classique mais toujours aussi efficace, avec une attaque de base, une esquive ou encore des attaques spéciales qui se débloquent en échange de points de compétence et qui nécessitent un cooldown après chaque utilisation. Au fur et à mesure, d'autres membres de la famille deviennent jouables et viennent varier les plaisirs : archère, assassin, pyromancienne, etc.

Children of Morta

A cela s'ajoutent des compétences secondaires, qui tirent cette fois-ci leur origine de l'aspect roguelite du titre. En plus de donjons générés aléatoirement à chaque run, Children of Morta permet de récupérer sur des sanctuaires placés aléatoirement des compétences secondaires et temporaires bienvenues, comme par exemple de récupérer davantage d'argent ou d'expérience sur un temps donné. Sur d'autres types de sanctuaires, il est même possible d'obtenir un bonus actif, comme un totem à placer quelque part et venant attaquer les ennemis. De quoi s'aider dans sa tâche, qui se montre d'ailleurs particulièrement ardue. La faute au genre, forcément, qui permet de s'endurcir au fur et à mesure que l'on meurt et que l'on apprend de nos erreurs. Mais aussi via l'amélioration des membres de la famille : meilleure défense, plus rapide, efficacité des sanctuaires prolongée, etc. Autant d'améliorations à débloquer en échange d'argent.

Children of Morta

Morta Kombat

Et mine de rien, tous ces systèmes s'imbriquent particulièrement bien les uns dans les autres. On apprécie de se lancer dans un donjon, de progresser le plus possible puis de s'améliorer de la manière dont on le souhaite une fois de retour à la maison. On apprécie de voir l'histoire progresser via ce narrateur mystérieux (aussi présent dans les donjons, notamment pour des événements aléatoires du genre ''sauver tel groupe de voyageurs'') et d'en apprendre plus sur la famille Bergson. On apprécie de retourner au combat, avec pourquoi pas un nouveau personnage, et de réussir à aller plus loin que sur le run précédent, voire de battre ce boss qui nous tenait tête depuis déjà bien trop longtemps. Un côté particulièrement addictif donc, même si une certaine répétitivité se ressent forcément au bout d'un moment, ce qui est hélas inhérent aux deux genres choisis par le studio Dead Mage.
Forcément répétitif, la faute aux genres du hack'n slash et du roguelite, et doté d'une esthétique qui divisera sans aucun doute, Children of Morta n'en reste pas moins un titre addictif, bien pensé, au challenge relevé et plaisant à suivre. Grâce au narrateur, on apprend à connaître et aimer la famille Bergson, et l'on est d'autant plus motivé pour venir à bout des donjons, seul ou à deux, même si pour ce faire il faudra tuer des araignées par camions entiers. La rançon de la gloire...
21 octobre 2019 à 11h58

Par

Points positifs

  • Entièrement jouable en coop' en local
  • Le narrateur, une vraie bonne idée
  • Plusieurs personnages à incarner
  • L'histoire agréable à suivre
  • Deux genres qui s’imbriquent parfaitement
  • Forcément addictif...

Points négatifs

  • ...Mais aussi forcément répétitif
  • Bestiaire qui met du temps à se diversifier
  • Visuellement clivant (mais finement animé)
  • Un challenge qui peut rebuter

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Revenir en haut