. Car, contrairement aux simulations citées plus haut, il ne prend pas la forme d'un jeu mais d'un site Internet. Et c'est par ce dernier que vous lancerez vos courses et gérerez votre carrière. Ce qui implique que le titre n'est pas jouable hors ligne. Mais
étant massivement multijoueurs, ce n'est pas gênant. Au contraire même, cela offre quelques avantages pratiques non négligeables, comme la possibilité d'exporter facilement les résultats d'une session et, surtout, de voir s'il y a du monde en ligne sans avoir à lancer le jeu. Sans parler du fait que les forums et autre diffusions de courses sont à la portée d'un simple clic de souris.
Safety first
Se jouant exclusivement en multijoueurs, iRacing ne propose pas de mode campagne mais un système de progression bien pensé. Le simulateur dispose de quatre types d'épreuves : road (circuit), oval (ovale), dirt road (rally cross), et dirt oval (ovale sur terre). Vous débutez avec une licence rookie pour chacune de ces disciplines, le but étant d'obtenir la licence supérieure, celle-ci ouvrant l'accès à de nouveaux championnats. Participer à ces derniers vous permet de débloquer une nouvelle licence, et ainsi de suite. Pour obtenir la licence suivante, vous devez remplir les critères minimums de participation à des courses de votre licence actuelle. Le résultat importe peu, contrairement à votre comportement sur la piste. La simulation mesure votre capacité à piloter proprement, et la traduit en un indice : le safety rating. Une valeur de 3,00 minimum est nécessaire pour obtenir la licence suivante. Notez également que, si cet indice descend trop, vous pouvez perdre votre licence actuelle ainsi que l'accès aux séries et championnats officiels qui lui sont associés.

Avec un tel système, la division rookie rassemble les pilotes les plus dangereux, donnant lieu à des courses animées pour le meilleur et, le plus souvent, pour le pire. Lorsque vous débutez votre carrière sur iRacing, le seul moyen sûr de faire une course propre est de partir bon dernier et d’attendre que les pilotes devant vous se sortent de la piste. Ce n’est pas franchement fun, et encore moins glorieux, mais c’est efficace. Qui plus est, cela permet de faire le tri efficacement. Dès la division D, les courses sont plus propres, et cela ne fait que s’améliorer en montant dans les divisions. Les licences supérieures (B et A) sont fréquentées par des pilotes qui savent ce qu’ils font. De plus, les promotions ne se faisant qu’à la fin des saisons, qui se déroulent sur 12 semaines, perdre sa licence est très handicapant. Ce qui pousse les sim-racers à la prudence. En l’état, le système est efficace.

Deux autres indices viennent donner une idée de votre niveau : le iRating et le ttRating. Dans les deux cas, il s’agit d’un système de points attribués (ou retirés), en fonction de vos performances. Le ttRating, évaluant votre niveau en Time Trial, n’influence pas vraiment votre expérience de jeu. En revanche, le iRating, notant vos performances en course, sert de base pour le matchmaking. Plus votre iRating est élevé, plus les pilotes que vous affronterez seront rapides et propres.
C'est la physique qui compte...
Rentrons maintenant dans le vif du sujet : la physique. Après quelques heures passées sur le titre, le constat est simple : il n'y a pas mieux sur le marché. Jamais nous n'avons aussi bien ressenti le poids de la voiture et les transferts de masse. Et la mise à jour du modèle de pneu vient enfoncer le clou encore davantage. Aussi bon soit-il, Assetto Corsa Competizione reste un cran en dessous niveau réalisme et sensations de conduite. Ce n’est pas pour rien que Lando Norris, jeune recrue de McLaren F1, et Max Verstappen, futur champion du monde de Formule 1, en ont fait leur simulation de choix, comme d’autres pilotes professionnels.
Le simulateur bénéficie d’une mise à jour majeure tous les 3 mois, ce qui lui permet d’affiner son moteur physique et de rester au sommet en terme de réalisme. A titre d’exemple, la dernière mise à jour a permis d’intégrer un nouveau modèle de pneu, ainsi qu’une gestion des dégâts plus poussée, à une large gamme de véhicules. Si le second ajout est purement esthétique, le premier est un véritable game-changer, forçant les pilotes virtuels à entièrement revoir la gestion des gommes et leur approche des virages dans les premiers tours de piste. Au fil des mises à jour, les développeurs affinent leur simulation, se rapprochant toujours un peu plus de la réalité.
Et cela concerne également les visuels du soft qui, s’il accuse sérieusement son âge, restent tout à fait honnêtes encore aujourd’hui. Les mises à jour ont aussi permis de remettre au goût du jour certains véhicules et circuits, et d’ajouter certaines fonctionnalités comme le cycle jour/nuit. Ceci étant dit, l’aspect visuel du titre n’est clairement pas la priorité des développeurs. Ce qui n’est pas grave non-plus, le côté daté du simulateur lui permettant de tourner avec un bon taux de rafraîchissement sur des machines modestes, et donc de toucher un plus grand nombre de simracers.
Aussi rapide que la fibre
A côté de cela, le code réseau est bien rôdé. Après plus de dix ans d’affinage, c’est la moindre des choses. Les connexions sont stables et nous n’avons jamais été déconnectés de manière intempestive. Le seul défaut que nous avons constaté concerne la gestion du lag pour les connexions faiblardes : nous courons régulièrement avec des pilotes dont la voiture disparaît (ou bondit) occasionnellement. Cela casse un peu l’immersion, tout en ajoutant une couche de stress superflue dans les pelotons. D'un autre côté, le versant eSport est également bien rodé, avec des diffusions fluides et maîtrisées. Le titre propose même une interface spécifique pour ces dernières, plus télévisuelle et franchement réussie. En parallèle, le niveau des pilotes est au rendez-vous, offrant des courses propres et souvent intéressantes. En revanche, la compétition est à 100% virtuelle, les compétiteurs faisant la course depuis chez eux, sur leur setup maison. Là où Poliphony Digital organise des lives tout au long de l'année, en présence de tous les pilotes, créant ainsi l'événement autour de GT Sports.

Take my fucking Money
Il est temps d'aborder le gros point noir d'iRacing : son modèle économique. Incapable de se décider, le simulateur propose une formule à base d'abonnement ET d'achat de contenu. Un abonnement annuel vous coûtera 110$, ce qui est correct quand on sait que le contenu de base vous permet de participer à l'intégralité des courses de catégorie Rookie et à la quasi-totalité de celles de la division D. C'est après que la facture devient salée. Car le contenu n’est pas vendu à prix cassé, bien au contraire.
Comptez 11.95$ pour les voitures, et 11.95$ ou 14.95$ pour les circuits, ces prix étant donnés hors taxes. Et si vous désirez acheter tout les contenu disponible, l’addition va salement piquer, faisant littéralement exploser votre compte bancaire. Des réductions sont proposées pour les achats groupés, mais c’est comme mettre un pansement sur une fracture ouverte...
iRacing coûte cher. Mais si certains s'offusqueront de ce modèle économique, d'autres y verront un filtre. Car, à ce prix là, seuls les sim-racers réellement motivés franchiront le cap. Seuls ceux désirant s'investir pleinement, avec pour objectif de progresser et de devenir compétitif, passeront à la caisse. Et, au final, avec le degré de réalisme proposé et la communauté présente, ils y trouveront leur compte.