Se déroulant 12 ans avant la trilogie originale,
Gears Tactics nous propose de suivre Gabe Diaz, le père de Kait, dans sa traque d’Ukkon, un généticien Locuste responsable de la création des soldats et autres monstres ennemis. Et c’est à peu près tout. Comme souvent dans la série, le scénario tient sur un timbre poste et développe un côté over-the-top assez plaisant.
Gears Tactics transpire la testostérone par tous les pixels, à tel point que nous nous sommes demandé si les personnages féminins n’avaient pas, elles aussi, une paire de couilles. Tout cela pour dire que l’esprit de la série a été bien restranscrit dans l’ambiance et l’esthétique, soignée, du titre. Ce qui est un très bon point.
Démembrement affectueux
Dans le genre tactical, le titre de The Coalition emprunte énormément aux deux derniers XCOM. Nous y contrôlons de un à quatre soldats sur des maps infestées d’ennemis, lors d’affrontements en tour par tour. Les ennemis étant bien plus nombreux que vous, le but est de se déplacer d'une couverture à l'autre, tout en veillant à ne pas se faire contourner. Différentes capacités spéciales sont à votre disposition pour vous y aider, mais la plus notable reste la vigilance, permettant d’attaquer les ennemis passant à portée pendant leur tour tout en les empêchant d’agir. Comme dans les derniers XCOM, une bonne utilisation de cette compétence vous permettra de largement dominer le champ de bataille, en tout cas dans la plupart des cas. S’inspirer des cadors du genre n’est pas une mauvaise chose, loin de là. Mais il y a un équilibre à trouver, qui ne l'a malheureusement pas été ici, ce qui donne parfois l’impression d’avoir déjà joué dans le passé à ce Gears Tactics... Et c’est bien dommage.

Tendre éviscération
Pourtant, Splash Damage et The Coalition ne se sont pas contentés de reprendre bêtement la copie de Firaxis. Ils ont apporté à l’ensemble leur touche personnelle, le côté Gears of War. Et cela commence par la violence exacerbée du titre, affirmant le lien de parenté avec la série principale. Gears Tactics intègre un système d’exécution récompensant le joueur par un gain de points d’action. Cela pousse à prendre un peu plus de risques, tout en étant jouissif. Mais ça ne l’est pas autant qu’exploser les Locustes avec une grenade à fragmentation... D’autant plus que ces éliminations s’accompagnent d’effets sonores très réussis. Mais je digresse.
Ce ne sont pas les seuls points sur lesquels Gears Tactics apporte sa touche personnelle. Le titre propose des missions secondaires à faire avec un handicap. Qu’il s’agisse de points d’action en moins ou de l’impossibilité d’utiliser les grenades, ces contraintes apportent un challenge salvateur à un jeu globalement trop facile. De même, les combats de boss, bien trop rares, offrent des affrontement tendus et spectaculaires. Tout cela pour dire que la touche Gears est bel et bien présente dans le gameplay, même si elle ne révolutionne pas le genre.
Déchiquetage amical
Techniquement, et c’est une habitude pour la série, le jeu est très propre, offrant un niveau de détails saisissant. Mais il reste cependant imparfait. Nous avons pu noter des textures mettant du temps à charger en début de mission et une synchronisation labiale complètement aux fraises durant les cinématiques. De petits écueils aisément oubliables, contrairement au temps astronomique que met parfois l’IA pour débuter son tour. En effet, il nous est arrivé de devoir attendre plus de dix minutes avant que l’IA fasse la première action de son tour, au point que nous avons cru que le jeu était bloqué... Fort heureusement, ces cas sont très rares. Pour le reste, le titre est bien optimisé sur PC, tournant en 4K/30FPS sur une configuration milieu de gamme, les options graphiques réglées sur ultra. Ce qui est tout à fait honorable, d'autant plus que les temps de chargement sont réduits.