Test : Battlefield 2042 - PC

Battlefield 2042 - PC
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Retour à la guerre moderno-futuriste avec ce Battlefield 2042, à base de grandes escarmouches à 64 contre 64 sur des cartes trop grandes et mal équilibrées. Ah oui, et sinon ? Jouez au mode Portal.

Test effectué à partir d'une version PC

Note pré-test : le jeu étant disponible depuis le 19/11, DICE et Electronic Arts sont au courant des nombreux problèmes remontés par la communauté (et notamment dans ce test). Ils vont faire le maximum pour corriger le tout via de nombreux patchs à venir. Vous pouvez visiter ce lien pour plus d'informations.

Il était très attendu, ce nouveau Battlefield. Après deux épisodes sur fond de 1ère puis Seconde Guerre mondiale (Battlefield 1 et 5), et faisant référence aux titres 1942 et 2142, le dernier épisode de chez DICE et Electronic Arts fait un entre-deux et s’arrête à l’année 2042, celle des USA, de la Russie, des sans-patrie et autres mercenaires se faisant une guerre impulsée par le changement climatique et ses nombreuses conséquences et enjeux. Alors que les récents opus proposaient une campagne solo histoire de poser un contexte à tous ces affrontements en ligne, ici, les développeurs ont jugé bon de se consacrer uniquement aux modes en ligne, sachant qu’il y en a pour tous les goûts et les couleurs.

C'était pas ma guerre

Battlefield 2042 propose trois modes centraux sur sa page d’accueil : le All-Out Warfare, le Hazard Zone ainsi que le fameux mode Portal. Concernant le premier, il s’agit de choisir entre la « conquête » ou la « percée », qui concerne 128 joueurs (64v64) qui s’affrontent sur de grandes cartes. La variante conquête vous propose de vous battre pour le contrôle de points tandis que la percée est un système où un camp doit s’approprier une suite de points (A et B) afin de progresser spatialement sur la carte, tandis que l’armée ennemie défendra ces mêmes points pour éviter « la percée » du camp d’en face. On se retrouve ici avec des zones de combat de très grande envergure, soufflant le chaud et le froid quant à leur conception. Pour beaucoup de cartes, des points d’intérêts avec des intérieurs relativement bien fournis sont espacés par des distances un peu trop longues, ce qui vous fera souvent courir péniblement avant d’arriver sur un point intéressant, à moins d’avoir une escouade bien répartie ou encore des véhicules à disposition pas trop loin.

Assez mal équilibrées spatialement (certains points sont, comme les sommets des tours, impossibles à prendre en tant qu’attaquant), ces cartes sont toutefois rythmées par des événements qui viendront bousculer le déroulement de la partie, comme des tempêtes de sable et autres lancements de fusée vers l’espace. Les grandes cartes, c’est bien. 128 joueurs, c’est bien aussi, mais faut-il encore permettre que le tout suive techniquement. Pour l’instant, sur la version PC que nous avons testée, l’optimisation manque cruellement alors qu’elle était franchement satisfaisante sur les opus précédents. On peine souvent à atteindre le 60 FPS, descendant rapidement sous les 30 en configuration visuelle « moyenne », rendant les duels, clutchs et autres tirs très compliqués. Certains joueurs équipés de 3090 (une carte graphique vendue actuellement à 2.500 euros) expliquent atteindre très rarement les 100 FPS avec des chutes autour de 70 FPS, ce qui est plutôt dur à avaler quand on dispose d’un PC à 4.000 euros.


En plus de ces ralentissements et chutes de la fréquence de rafraîchissement de l’image, Battlefield 2042 est encore un jeu bardé de bugs. Ceux ayant précommandé le jeu ont eu la sensation de servir de cobaye pour une dernière bêta en bonne et due forme, plutôt qu’un vrai accès anticipé. C’est le cas de le dire vu la quantité de problèmes dont souffre encore le jeu à l’heure actuelle. Restons sur les problèmes puisque nous y sommes : l’ergonomie des menus, atroce, ainsi que les choix pris par les équipes de développement pour (nous en avons l’impression) fondre ce Battlefield dans la masse des Battle Royale et autres titres vendeurs à l’heure actuelle. On pourra évoquer les spécialistes qui balancent des phrases malaisantes à chaque fin de partie, ou encore le fait de ne plus faire de points pour son équipe lorsque l’on fait autre chose que faire des « kills » pendant les parties (soigner, remettre sur pied, prendre des points) : c’est à se demander pourquoi personne ne prend le temps de jouer pour gagner plutôt que de jouer pour son propre petit compte de « kills » et faire grimper son expérience personnelle.

Vous pourrez également oublier les habituelles classes de soldats bien délimitées et archétypales. En effet, ce Battlefield 2042 vous propose d’incarner dix spécialistes, chacun ayant sa spécialité comme « Irish » et ses boucliers déployables, « Angel » le medic pouvant réanimer ses alliés tombés au combat avec le maximum de vie ou encore « Boris » l’ingénieur pouvant poser des tourelles de combat. Après avoir choisi votre spécialiste, vous opterez également pour une spécialisation, conditionnant le type d’armes et les accessoires que vous pourrez porter. Bref, sur ce mode All-Out Warfare, Battlefield prend des airs de jeu égo-centré, oubliant que la guerre totale se fait à plusieurs et, accessoirement, avec des bâtiments destructibles (dont la mécanique a apparemment complètement disparu…).

Battlefield 2042

The cake is a lie

Le mode Hazard Zone est une nouvelle entrée dans la série : vous serez parachuté dans une zone, devrez localiser et récupérer des disques durs disséminés dans la zone, pouvant être cachés dans des bâtiments tout comme sur des soldats ennemis. Le but est de récupérer un maximum de ces lecteurs de données et de vous extraire encore en vie d'une zone avant qu’une tempête ne vous fasse disparaître. Évidemment, une escouade face à la vôtre dispose des mêmes ordres de mission, donnant ainsi lieu à des escarmouches très vites déterminantes. Proposant un mix entre un mode « Rush », un « Capture the Flag » et un Battle Royale classique, ce Hazard Zone apporte un poil d’originalité sans pourtant se faire ressentir comme un indispensable. C’est sympa à jouer mais n’appellera pas forcément à enchaîner les parties. Il est plutôt à considérer comme un petit apéro avant de plonger vers les autres grands bains que sont le All-Out Warfare ou le mode Portal. Ce dernier est d’ailleurs la nouveauté excitante et la grande réussite de ce Battlefield 2042. Entre tous ces bugs, ces problèmes d’ergonomie et ces choix très discutables en jeu, le mode Portal offre une brise d’espoir pour l’année qui arrive, si l’on croise tout cela avec des patchs correctifs bien sentis.

Comme son nom l’indique, le mode portal est un « Portail » vers l’univers Battlefield, à savoir de pouvoir aller re-picorer du contenu mis à disposition dans les anciens épisodes. Il est surtout un moyen pour les joueurs de créer leur propre mode à l’aide des outils mis à disposition par le jeu. Par exemple, vous pourrez trouver un serveur abritant une carte mettant en scène 10 hélicoptères de combat modernes qui affronteront une armée de joueurs incarnant des soldats de la Seconde Guerre mondiale… ce genre de choses. Pour l’instant, le mode n’en est qu’à ses balbutiements, mais on a vraiment hâte de voir de quel bois se chauffent les joueurs pour nous faire des propositions plus originales les unes que les autres. Dès maintenant, on se contentera des entrées officielles du mode fournies par le jeu, à savoir un retour dans le mode « Rush » d’un Bad Company 2 ou encore le fameux mode conquête de Battlefield 3, parfaitement équilibré (vous verrez à quoi ressemble une carte aux proportions faites pour s’amuser). Il faut également savoir que les cartes officielles sur le mode Portal sont plus petites que celles proposées par le All-Out Warfare, rendant alors les parties plus fluides et mieux jouables pour les plus petites configurations (si vous êtes sur PC).

Battlefield 2042
Actuellement l'un des jeux les moins bien notés par les joueurs sur Steam, Battlefield 2042 n’en reste pas moins l'un des titres les plus joués de la plateforme. C’est le symbole d'une communauté torturée entre le désir de découvrir un épisode inédit de sa série préférée tout en devant se coltiner un jeu à moitié fini et dont une partie des joueurs a été prise pour des bêta-testeurs pendant une bonne semaine de pré-sortie. Hé oui, Battlefield 2042 est un jeu à plusieurs visages dont les plus beaux pourront vous faire marrer par les situations cocasses que vous vivrez en jeu et cette sensation grisante de participer à une guerre totale tandis que les plus laids… sont beaucoup trop nombreux à énumérer.

Entre l’optimisation à la ramasse, les nombreux bugs, les cartes pas du tout équilibrées et trop grandes, l’interface des menus désastreuse ou encore les nombreuses décisions prises par les développeurs et qui ont littéralement fait reculer le jeu dans sa qualité globale interpelle et nous fait nous questionner sur l’orientation qu’est en train de prendre la série. Fort heureusement, le mode Portal dispose de propositions vraiment intéressantes et devrait gagner en attrait au fur et à mesure que le jeu existe (merci les joueurs). Si Battlefield 2042 est un grand jeu cassé et souvent très frustrant, il reste toutefois un titre qui pourra vous apporter des montées d’adrénaline, une fois que vous aurez trouvé la manière de faire la guerre qui vous plaît le plus.
25 novembre 2021 à 10h42

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Points positifs

  • La guerre à grande échelle, c’est toujours épique
  • L’utilisation des multiples véhicules
  • La variété des spécialistes
  • Le mode Portal, intelligent et prometteur

Points négatifs

  • L’optimisation faiblarde (voire catastrophique pour certains)
  • Les mécaniques qui forcent à jouer pour sa pomme plutôt que pour gagner
  • Où sont les bâtiments destructibles ?
  • Les bugs en nombre
  • L’aéroglisseur : trop fort, trop rapide et buggé
  • Certains serveurs au « tickrate » complètement cassé
  • Les cartes du mode All-Out sont trop grandes
  • L’équilibre des cartes à la ramasse (« Orbital » en attaque… une mauvaise blague)
  • L’ergonomie des menus est simplement atroce
  • La « direction » où va le jeu (et la série ?) ne plaira pas à tout le monde

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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