Test : Man Eater - PC

Man Eater - PC

Man Eater - PC

Genre : A-RPG de requin

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Présenté lors de l’E3 2018, Man Eater est un jeu développé par Tripwire et notamment Alex Quick, créateur de Depth (ce mec ADORE les requins, apparemment). Proposant un A-RPG aquatique au setup plus original sur la forme que le fond, Man Eater est un jeu qui ne manque pas... de mordant.

Test effectué à partir d'une version PC

Qui n’a jamais rêvé d’incarner sa propre phobie depuis l’infâme film de Spielberg entraperçu caché derrière un canapé dans les années 90 ? Moi. Man Eater est un jeu développé par Tripwire (Killing Floor) et édité par Deep Silver et vous place dans le corps d’un requin mangeur d’hommes et d’un peu de tout ce qu’il peut se mettre sous la dent, d’ailleurs. Vous commencerez sous les traits d’un requin-bouledogue, et les connaisseurs l’appellent d’ailleurs « la poubelle de l’océan » à cause de votre propension à littéralement bouffer tout ce qui passe à proximité de vos nageoires.

You’ll need a bigger boat

Man Eater est le nom d’une émission de télévision dont la première saison met en scène Scarly Pete (Pete l’écailleux en VF), un chasseur impitoyable qui, à la fin du tutorial, finira par vous éventrer et faire sortir la progéniture de votre bidon. Le petit bébé requin, vous, devra tuer, manger et grandir pour espérer, un jour, prendre sa revanche sur la terreur du bayou. Le jeu se déroule à la manière d’un show à l’américaine avec notamment une voix off qui narre vos faits et gestes en jeu : c’est une idée plutôt amusante qui renforce l’immersion dans les eaux tout aussi crasseuses que luxueuses de ce petit monde ouvert.

Man Eater

Le jeu est un action-RPG puisque vous évoluerez, en tant que requin, dans un ensemble de plusieurs biomes, cherchant à gagner en puissance pour réaliser des quêtes et accomplir des objectifs divers. Chaque environnement traversé propose une thématique précise qui se découvre à travers une direction artistique qui se cherche encore un peu et un level design pas vraiment folichon. Les environnements restent assez vides au-dessus du niveau de la mer (ils font un peu « factice » et « fausse scène de théâtre ») et, sur ce point, on préférera largement rester sous l’eau. Cependant, une forme de narration environnementale se déploie à travers des points d’intérêt à découvrir et qui participent à la mise en avant de la zone dans laquelle vous évoluez. D’ailleurs, ces endroits à explorer ne sont pas les seuls éléments à dénicher durant votre voyage dans les eaux de Man Eater. Vous pourrez (et serez encouragé) à dégoter d’autres « collectibles » dont la plupart permettront de gagner protéines et autres nutriments nécessaires à l’évolution de votre requin. Une grotte (votre tanière) se trouve dans chaque biome et c’est ici que vous pourrez tranquillement évoluer et personnaliser votre squale, sans crainte de vous faire chasser.

Man Eater

N'est pas squale qui veut

Comme tous bon RPG qui se respecte, vous pourrez alors choisir de modifier certaines parties du corps de l’animal comme la mâchoire, les nageoires, la tête ou la queue et même les organes (augmenter vos dégâts, améliorer votre vitesse de nage, vos points de vie, etc). Ces dernières peuvent être améliorées par paliers via les nutriments récoltés sur les poissons que vous croquerez en chemin, notamment ceux plus gros et plus agressifs qui n’hésiteront pas à venir vous embêter. Votre squale évolue donc et gagne en expérience pour passer différents niveaux et stades d’évolution, allant du jeune bébé requin jusqu’à l’ancien et le mega plein de cicatrices et vrai écumeur des mers.

Man Eater

Pour gagner de l’expérience et de la bonne protéine, rien de mieux que de poncer les quêtes annexes malgré leur répétitivité (tuer tel ou tel prédateur, manger dix humains, manger dix mérous, manger dix poissons-chats, etc). Outre les quêtes, vous devrez aussi faire augmenter votre niveau d’infamie qui s’obtient en mangeant des humains (de vrais sacs à viande sur pattes sans cervelle) puis en détruisant les bateaux des chasseurs arrivant pour défendre leur coin d’eau. À chaque niveau passé, un « boss » humain débarque, flingue à la main, afin de se faire de nouvelles bottes en peau de requin. Votre but sera alors de le supprimer pour pouvoir ensuite continuer de faire grimper votre infamie et vous attaquer au prochain PNJ important de la liste (ils sont au nombre de dix au total). Si l’exploration compose une grande partie des RPG modernes, le combat l’est tout autant et, dans Man Eater, ça n’est pas du tout le point fort du jeu.

Pièges en eaux troubles

Au gré de votre chasse en eaux troubles, vous rencontrerez différents poissons (ou reptiles) venant jouer des coudes avec vous, histoire de vous dégager de leur habitat. Le combat est souvent frontal et brouillon et certains bonus peuvent se déclencher grâce à vos caractéristiques boostées (un étourdissement de l’ennemi, par exemple). Si vous arrivez à l’attaquer au bon moment, vous pouvez prendre votre proie dans vos mâchoires et la secouer, histoire de lui grappiller quelques points de vie supplémentaires. Pour le reste, le combat est plutôt du type « bas du front » : malgré une possibilité de recentrer votre vue sur l’ennemi, cette dernière (appelée focalisation) ne marche pas toujours quand on se bat contre plusieurs adversaires en même temps et peut rendre le combat un poil bordélique. Les trajectoires du requin sont rectilignes et il attaque toujours droit devant, ce qui peut nécessiter de constamment redresser sa vue et de perdre le contrôle de vos mouvements. On finit alors par marteler la touche d’action et redresser la trajectoire en espérant que ça touche et de ne pas perdre trop de vie pendant ce temps. On aurait aimé pouvoir profiter davantage des combats avec des animations moins frénétiques et quelque chose d’un poil plus stratégique. Hormis les combats, le requin se contrôle plutôt bien et les animations de déplacements sont satisfaisantes à regarder. Toutefois, certaines actions comme le fait de sauter hors de l’eau pour bouffer les humains sur la terre ferme sont un peu laborieuses. Il faut coordonner la prise de vitesse, la trajectoire ainsi que le saut lorsque l’on casse la ligne d’eau, ce qui n’est pas facile à prendre en main dès le début du jeu.


Outre la technique globale du jeu qui n’est pas spécialement détonante, on regrettera un équilibrage un peu cassé à l’heure actuelle, et certaines spécialisations du requin peuvent venir à bout des boss très facilement et en quelques secondes. Pour ma part, en réfléchissant un peu, je n’ai eu que très peu de morts au total dans le jeu, les mini-boss étant souvent plus difficiles à tuer que les plus gros (souvent à cause des multiples « aggro » dans l’eau).




Cette petite dizaine d’heures passées dans les eaux du Golfe nous aura plutôt plu de par son originalité et son humour, mais un peu moins en ce qui concerne les mécaniques de fond du jeu. Si le fait de contrôler un requin est vraiment grisant, Man Eater reste un A-RPG bien trop sage, classique et répétitif pour faire rêver. On notera aussi que les combats sont plutôt ratés et que les environnements sont bien vides malgré l’envie d’apporter une vraie identité à chaque biome.
25 mai 2020 à 14h10

Par

Points positifs

  • Prendre le contrôle d’un requin : c’est fun
  • Certains biomes satisfaisants à parcourir
  • L’humour omniprésent, potache et nanardesque comme on l’aime
  • Les éléments de personnalisation peu nombreux, mais plutôt bien trouvés
  • Les différents designs du requin sont assez cool
  • Le concept de l’A-RPG avec un requin qu’il faudrait encore creuser

Points négatifs

  • Les combats bordéliques et pas vraiment fun
  • La répétitivité des quêtes annexes
  • C’est pas très beau et un peu vide
  • Encore des bugs assez relous (vos proies disparaissent et se téléportent sur la terre ferme)
  • On aurais aimé plus de contenu : d’autres requins, d’autres transformations, etc.

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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