. Vous aurez donc à composer avec des divinités capricieuses, des animanciens fous, une inquisition impitoyable et l'une des hordes de Xaurips enragés. Vous incarnez ici un être divin, soit une personne ayant été touchée par une divinité à la naissance. C’est un fait assez difficile à cacher, des excroissances fongiques trahissant votre statut. Votre condition, bien que rare, n’a rien d’unique, si ce n’est que vous ne savez pas de quel dieu vous êtes l’élu.
En tant qu’émissaire de l’empire d’Aedyr, vous êtes envoyé sur les Terres Vivantes, un territoire principalement occupé par des hors-la-loi en quête de seconde chance et d’animanciens exilés. C’est donc un territoire particulièrement dangereux qu’Aedyr essaie de coloniser, d’autant plus que la zone est rongée par le malrêve, un mal étrange qui rend la nature très agressive et altère le comportement des personnes malades, les rendant paranoïaques et violentes. Votre mission est d’enquêter sur ce phénomène et de trouver un moyen de l’endiguer.
Si Avowed se déroule dans l’univers de Pillars of Eternity, il n’en reprend pas le ton désabusé pour autant. Obsidian profite ici du changement de point de vue (pour rappel, Pillars of Eternity est un C-RPG en vue de dessus) pour adopter un ton plus léger. Ce qui ne l’empêche pas de proposer une histoire avec des enjeux sérieux et des choix parfois compliqués. La qualité d’écriture est au rendez-vous et les doublages, disponibles uniquement en anglais, sont de bonne facture.
FUS RO DAH !
Suite à une séquence d’introduction faisant office de tutoriel, Avowed se présente comme un jeu en monde ouvert à la Skyrim. Mais contrairement au titre de Bethesda, le titre d’Obsidian est composé de plusieurs zones ouvertes, plus ramassées mais aussi plus denses. Le scénario vous fera avancer d’une zone à l’autre, ce qui ne vous empêche pas de revenir dans une région précédemment visitée pour terminer des quêtes laissées en suspens ou en explorer certains lieux toujours inexplorés. Le point négatif de cette division en plusieurs zones ouvertes est que cela fait ressortir la structure du jeu, créant une routine à chaque entrée dans une nouvelle zone.
Une autre différence majeure avec Skyrim est l’aspect définitif de vos actions en jeu. Comprenez par là que les ennemis et les ressources que vous tuez et récoltez ne réapparaissent pas. Une fois que vous aurez nettoyé une zone, vous pourrez donc y revenir à loisir sans être importuné par des créatures hostiles. Cela implique aussi que toutes les ressources, points d’expérience inclus, sont en quantité limitée. Le farming et le grinding sont donc exclus.
L’exploration des différentes zones inclut des phases de plates-formes étonnamment bien fichues. Si le level-design y est pour beaucoup, le titre est aussi suffisamment permissif pour ne pas être frustrant. Les combats aussi sont plaisants : dynamiques et variés, ils offrent leur lot de challenge. En plus des armes habituelles pour le genre, le titre met à votre disposition des pistolets et arquebuses, si jamais vous en avez assez de voir des arcs partout.
Le titre dispose également d’un système de parade parfaite pour placer des contre-attaques, et de posture pour assommer les ennemis et placer des enchaînements dévastateurs. Les affrontements offrent un feeling arcade très agréable, votre personnage se déplaçant rapidement, si bien qu’on a parfois l’impression de jouer à Doom. Un soin tout particulier a aussi été accordé à l’impact de vos coups, ces derniers offrant un certain sentiment de puissance. Cependant, lorsque vous affrontez un nombre important d’ennemis, le titre souffre d’un manque de lisibilité, l’ensemble étant vite bordélique.
“Mets de l’huile !”
Avec Avowed, les équipes d’Obsidian ont mis un point d’honneur à éliminer les frictions. Tout ce qui peut ralentir votre progression et générer de la frustration a été lissé ou retiré. Un bon exemple de ça est la gestion de l’inventaire. Votre personnage ne peut transporter qu’un certain poids : hé bien sachez qu’ici, seules les armes et armures sont prises en compte dans l’encombrement. Et encore, les bottes et les gants ne pèsent rien. Et si malgré cela, vous êtes en surcharge, vous pouvez démanteler quelques armes et armures ou les envoyer dans votre réserve, directement depuis votre inventaire, sans passer par votre camp où se situe ladite réserve.
Dans le même ordre d’idées, sprinter durant les phases d’exploration ne consomme pas d’endurance, nous permettant de traverser la map très rapidement. Si bien qu'on a parfois l’impression de jouer à Mirror’s Edge. On sent une réelle volonté de faciliter la vie des joueurs, et nous sommes obligés d’admettre que c’est réussi. Même si certains bonus et statistiques deviennent totalement inutiles, comme l’augmentation de votre capacité de transport par exemple. Cela étant dit, cela en fait le jeu parfait pour les débutants qui pourront ici s’initier au genre en douceur, le titre leur épargnant nombre de frustrations.
Montée en puissance
Comme tout RPG qui se respecte, Avowed propose un système d’évolution de son personnage à base d’expérience et de points de compétence. Vous avez divers arbres de compétence à votre disposition, mais ces derniers ne sont pas très bien agencés et ne permettent pas une grande variété de builds. Et c’est d’autant plus flagrant que les points de compétences sont distribués au compte-goutte.
Pour monter en puissance, il faudra donc miser avant tout sur votre équipement, que vous pourrez améliorer au fil de votre progression. Chaque arme et armure dispose de 4 niveaux de qualité, et un cinquième pour les équipements uniques. Le rapport entre votre niveau d’équipement et celui des ennemis est le principal indicateur de difficulté, le niveau de votre personnage n’ayant finalement que peu d’importance. Un passage par la case crafting pourra transformer un combat difficile en simple formalité. Enfin, le titre dispose aussi d’un système de totems à assembler, chaque pièce vous octroyant un bonus passif. Vous pourrez assembler 4 totems durant votre partie, un seul pouvant être activé.
Visuellement, Avowed est beau. Il ne vous éblouira pas par sa technique, mais sa direction artistique comble largement cette lacune. Car les éclairages manquent de finesse par moments, et que les décors auraient gagné à être un peu plus fournis, la variété des environnements et la palette de couleurs utilisées rendent Avowed agréables à l'œil. Même si nous avons remarqué quelques textures bien baveuses, voir manquantes, sur quelques recoins de map.