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Test :
Batbarian : Testament of the Primordials - PC
Développé par Unspeakable Pixels et édité par DANGEN Entertainment, Batbarian : Testament of the Primordials est un metroidvania où vous incarnez un barbare accompagné d’une chauve-souris de combat.
Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch
Batbarian : Testament of the Primordials m’avait déjà fait de l’œil il y a quelques mois lors d’une session d’accès à des démos de jeux prometteurs sur Steam. Fort de son esthétique rétro et de son humour omniprésent, le jeu développé par Unspeakable Pixels et édité par DANGEN Entertainment vous propose d’incarner un barbare accompagné de Pip, une chauve-souris un peu spéciale. Cette dernière vous accompagnera tout au long de l’aventure et sera indispensable à votre progression dans le dédale de cavernes dans lequel vous vous êtes coincé.
Sauve-souris
Les premiers pas dans Batbarian donnent le ton : une carte scindée en salles successives, différents biomes, des objets à trouver pour progresser et des obstacles et ennemis sur votre chemin. Pas de doute, ça fleure bon le metroidvania. Vous progressez donc dans un ensemble de pièces interconnectées, quasiment toutes plongées dans l’obscurité avec votre chauve-souris fluorescente comme phare dans la nuit. C’est l'une des mécaniques centrales et originales du jeu : Pip est à votre disposition et vous pourrez lui donner des ordres en choisissant différents types de nourriture à lui jeter, le plus simple étant celui de se déplacer rapidement à un endroit pour éclairer votre chemin. Bien évidemment, la chauve-souris sera un atout durant les combats puisqu’elle peut aussi attaquer et vous débloquer des passages via certaines transformations dont on ne parlera pas ici. Seul problème, le passage entre les types de projectiles (qui sont des aliments permettant de donner des ordres à Pip) se fait via une roue d’action qui n’est pas très ergonomique d’accès, surtout lorsqu'en combat on doit passer rapidement de l’un à l’autre.
La progression se fait salle par salle avec des arrêts fréquents aux différents camps vous permettant de sauvegarder, vous reposer et vous téléporter entre ces derniers si vous en avez le besoin. Chaque salle est construite avec soin et ça se voit, le level design est assez malin et les complétionnistes auront de quoi s’amuser avec des secrets à découvrir ou des pièces cachées à explorer. Vous l’aurez compris, sortir de ces cavernes ne sera pas une partie de plaisir puisqu’un certain nombre de pièges et ennemis se dresseront sur votre route. Pour le coup, Batbarian n’est pas un jeu forcément accueillant, malgré l’humour omniprésent dans le jeu véhiculé par une écriture aiguisée (même si, attention, il n’est pas encore disponible en français). Vous allez mourir un certain nombre de fois, le temps de vous adapter aux obstacles, bien connaître les monstres ainsi que les possibilités de votre barbare et de Pip.
Les cavernes d'Ali Barbare
Comme tout bon metroidvania, l’essentiel de votre progression se base sur l’amélioration du protagoniste principal à travers l’obtention de nouveaux objets, l’acquisition de points d’expérience pour monter de niveau (augmentant notamment votre défense, votre attaque ou votre "awareness", représentant la force de la lumière que dégage Pip) et le déblocage de nouvelles aptitudes. Si certaines salles vous demanderont de faire chauffer votre petit cerveau et d’augmenter la réactivité de vos doigts, le rythme global du jeu est très bien calibré et on ne s’ennuie vraiment jamais. On regrettera cependant un gameplay un poil rigide, notamment des sauts un peu trop lourds et une portée de vos coups plutôt faible, qui nécessite souvent de se mettre en difficulté pour pas grand-chose (surtout que dans beaucoup de salles certains combats se font sur des plateformes étriquées ou entre des pièges en serrant les fesses). Si Pip reste votre plus fidèle « sidekick », vous rencontrerez d’autres personnages sur votre chemin, dont certains ayant la capacité d’attaquer à distance (même si, au final, leur apport de dégâts reste assez faible). En plus de participer aux combats, ils tailleront le bout de gras avec vous pendant vos déplacements ou lors de vos siestes au coin du feu : c’est très sympa et ça donne encore un peu d’épaisseur au jeu qui n’en demandait pas tant. Si les combats ne sont pas forcément le point fort du jeu, ils ont le mérite d’exister et notamment de nous opposer à toutes sortes de monstres et de boss assez cool à combattre. Chacun d’eux, une fois vaincus, offrent une entrée supplémentaire dans un glossaire, classique mais toujours bienvenu.
Metroidvania oblige, Batbarian propose son lot de petites séquences de plates-formes, de pièges à éviter, de leviers à actionner (souvent par le biais de pierres que vous pouvez jeter et dont la physique est bien réglée). De ce fait, c’est un jeu à découvrir patiemment sans obligatoirement vouloir passer les pièces à toute vitesse, ce qui est souvent synonyme de mort ou d’objets indispensables à votre progression que vous louperez bêtement. Il faut avancer pas à pas, à la lumière de votre chauve-souris et en faisant bien attention où vous mettez les pieds. C’est d’ailleurs un poil fatiguant et peut être frustrant au bout d’un moment de toujours devoir envoyer Pip éclairer vos prochains pas (du moins durant les premières heures de l’aventure). Car, franchement, j’étais un peu triste de voir tous ces beaux pixels et cette direction artistique bien sentie cachés par les ténèbres environnantes. Batbarian est un beau jeu qui mérite l’attention de vos mirettes, mais aussi de vos esgourdes. La bande originale du jeu, composée de concert par Will Savino, Derris-Kharlan, Skymelt, Jillian Ogle ou encore Citizen 12b est entraînante, bien maîtrisée et participe activement au charme du jeu.
Si Batbarian : Testament of the Primordials est un jeu aux mécaniques qui ne surprendront pas les habitués du metroidvania, il a le mérite d’être un titre qui transpire le travail rigoureux et perfectionniste des développeurs. Le jeu bénéficie d’une finition digne de productions bien plus onéreuses et, pour le coup, c’est une grande tape dans le dos pour Unspeakable Pixels. L’humour omniprésent, le rythme de la progression de vos personnages (on n’oublie pas Pip !) ainsi que les bonnes idées qui se dégagent du level design comblent assez facilement le manque de justesse dans les combats ou encore les sauts et l’utilisation à outrance de l’obscurité qui peut devenir frustrante au bout d’un moment. Un titre qui mérite votre attention et celle d’un marché étouffé, hélas, par les trop nombreuses sorties de fin d’année.