n’est pas un jeu de Noël. Il ne s’agit pas non plus du groupe électro des années 80 dans lequel Midge Ure a fait ses débuts. En fait,
est l’endroit où se trouve votre nez, et à ce niveau on peut dire qu’il fait du bon boulot en dépit de votre charme relatif. Intérêt 8/10, Technique 3/10.
Ah oui, on ne parle pas de ce Visage là non plus, désolé, il est facile de se perdre… Comme dans Visage, d’ailleurs, le jeu d’horreur qui est en réalité notre sujet d’aujourd’hui. Veuillez excuser ces digressions, mais le titre est tellement lourd dans ses propos et son atmosphère qu’il vaut mieux bien rire avant afin de ne pas exploser sous la tension. De la tension, il y en aura beaucoup au cours de votre aventure et il n’y a donc rien à dire en terme d’ambiance. Les décors, la B.O., les interactions et la patte graphique sont soignés, et le tout vous plongera dans l’horreur du début à la fin. Un peu comme un cauchemar duquel on ne peut pas se réveiller et duquel on ne veut pas se réveiller parce qu’on a quand même payé pour pouvoir poser ses mains dessus. S'il faut vendre la mèche tout de suite, pas la peine d’y aller par quatre chemins : oui, Visage est une réussite. Cependant, il n’est pas pour tout le monde et quelques précisions sont de mise.
Enfant star
Visage prend la forme d’un FPS, mais comme il n’est pas question de shooter ici, parlons plutôt de FP. Il ne s’agit pas d’un enfant illégitime de Resident Evil et donc il n’y aura pas d’action ou de gore, même si on peut lui trouver des similitudes avec le 7ème épisode de la série. Malgré son penchant pour l’horreur psychologique, on ne peut pas dire non plus qu’il s’agisse d’un enfant de Silent Hill, la série de Konami étant beaucoup plus axée sur l’histoire et les personnages. Que reste-t-il, alors ? Amnesia. Hé oui, Visage est plus proche du titre qui a fait de Frictional Games un studio reconnu, mais il a emprunté aussi à Layers of Fear et surtout à la légende urbaine P.T. Nous évoluons donc à la première personne dans une maison qui a l’air de se jouer de nous. On trouve des clés, on déverrouille des portes, on résout des énigmes bien trouvées et on progresse. Le problème, c’est qu’il est dur de progresser, et l’ambiance sonore est tellement bien faite que l’on ne sera jamais totalement en sécurité. Ensuite, vous devrez toujours rester dans la lumière pour que votre santé mentale ne décline pas et, pour finir, il faudra toujours rester en mouvement, car si vous êtes immobile des manifestions surnaturelles se produiront. Et n’oublions pas qu’une cible immobile est une cible facile.
Rester en mouvement n’est pas un problème. La structure de Visage est très basée sur les scripts et les objets à trouver. De nombreux allers-retours seront donc nécessaires, soit pour retourner à un endroit après avoir trouvé une clé, soit afin de chercher l’action qui va déclencher le script permettant de progresser. Malheureusement, cette structure ne permet pas une progression fluide et vient souvent casser l’ambiance à cause de ces phases qui ennuient pas mal le joueur quand elles sont nécessaires. Si la structure est à revoir, il n’y a rien à dire sur le gameplay qui est simple et efficace dans le genre. Comme nous l’avons dit précédemment, si vous avez déjà joué à un jeu d’horreur indépendant alors vous trouverez très vite vos marques. Ce qui est nécessaire, car dans le premier chapitre, racontant l’histoire d’une petite Lucy (que vous ne voudrez pas rencontrer), vous n’aurez pas le temps pour un long tutoriel. Et c’est tant mieux, car Visage se prend en main instantanément. La force de ce nouveau survival-horror est d’emprunter à d’autres titres du genre, mais de ne prendre que les forces. Un gameplay et une ambiance à la Amnesia premier du nom, une esthétique et une mise en scène soignées à la Layers of Fear, un côté psychologique à la Silent Hill et des esprits qui ne choqueraient pas dans un Project Zero. Visage est un peu le boss final des jeux d’horreur indépendants, celui qui a su optimiser la formule au mieux afin d’en tirer le meilleur résultat.
...Mais peut-être un peu trop
Il y a cependant un problème que l’on pourrait qualifier de mineur. Si nous avons précédemment parlé de formule, c’est qu’il s’agit bien d’une formule. Une formule qui a été utilisée tellement de fois que l’on est fatigué de la voir. Obscurité, santé mentale, poursuites, première personne, etc. Tout ça, on l’a déjà vu des centaines de fois et on aimerait un peu d’originalité, car nous sommes finalement face à un genre qui ne s’est pas renouvelé lors des dix dernières années. Mais doit-on vraiment blâmer Visage pour ça ? Ce qu’il fait, il le fait bien, et c’est déjà ça. Mais une chose est sûre : c’est qu’il en souffre, car lorsque l’on connaît déjà toutes les mécaniques, on peine à être surpris et donc à être effrayé. C’est un peu comme une route que l’on prend tous les jours pour aller au travail…