Test : Observer System Redux - PC

Observer System Redux - PC

Observer System Redux - PC

Genre : Aventure narrative

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Quatre ans après sa sortie initiale, Observer revient sur la nouvelle génération de consoles dans un remaster appelé System Redux. L’occasion de découvrir, ou redécouvrir, la vision bien pessimiste du futur imaginée par Bloober Team. Cependant, comme à chaque fois dans ce genre de situation, la même question se pose : un remaster était-il bien nécessaire ?

Test effectué à partir d'une version PS5

Mettons les points sur les i dès le début. Oui, Observer est une création de Bloober Team, tout comme Layers of Fear, mais il n’a rien à voir et comparer les deux titres n’aurait aucun sens. Si l’un est une balade dans l’horreur, l’autre est une enquête futuriste très inspirée par l’univers de Blade Runner. Ensuite, Observer est forcément un jeu qui divise au niveau de son histoire. Tout le concept repose sur les « neuro-interrogatoires » où le personnage principal s’introduit dans la tête des suspects/témoins. Cette mécanique donne donc des phases de jeux plutôt cryptiques où la symbolique est le pilier central. La mémoire est souvent en pièces et doit se remonter pour arriver à l’information désirée mais, un peu comme dans un rêve, ce que vous voyez ne fait pas forcément référence à son sens premier. Par exemple, errer dans des couloirs en étant guidé par un écran renforce l’impression d’être pris au piège, que toutes les issues sont surveillées et qu’elles sont dangereuses. Mais ne pas emprunter le bon chemin vous renvoie au début, symbolisant le fait qu’il vaut mieux prendre le risque de se diriger vers la sortie plutôt que d’être enfermé pour l’éternité… Tout ça pour dire que même s’il fait peur, seul le bon chemin, et dans ce cas celui de la rédemption, pourra nous aider.

Future World

Voilà ce qu’est Observer et, comme dans toutes les œuvres du genre, il n’y a pas de secret : vous adhérez ou vous n’adhérez pas. Certains trouveront qu’il s’agit de quelque chose d’intelligent et de hautement symbolique, d’autres que c’est de la « branlette intellectuelle ». Et ici on ne peut pas trancher, personne n’a tort ou raison, on est réceptif ou on ne l’est pas. Mais en dehors de ses côtés cryptiques, Observer fait aussi peur. Non, pas comme Layers of Fear on a dit. Non, Observer fait peur par ce qu’il décrit, et de plus en plus au vu de notre époque : confinements, discriminations, inégalités, propagandes, des citoyens aspirés et abrutis par leurs projecteurs (équivalent de la télé), délations, homophobie et bien plus encore… Oui, cette liste ressemble à un résumé du prochain Enquête Exclusive sur M6, mais c’est aussi ce que l’on peut voir au cours de l’aventure. Vous l’avez compris, ce qui fait peur dans Observer c’est que le futur dystopique décrit ressemble un peu trop à notre monde actuel, et rappelons que le jeu est à la base sorti en 2017, ce qui le rend presque visionnaire. L’évolution dans ce monde est supportée à merveille par le doublage, et surtout par Rutger Hauer, célèbre acteur de Blade Runner donnant sa voix à Lazarski, le personnage principal. Ce System Redux s’ouvre d’ailleurs par un hommage à l’acteur nous ayant quitté en 2019.

Observer : System Redux

Mais que dire du gameplay d'Observer : System Redux ? Pas grand-chose en réalité. Même s’il y a de petites améliorations, notamment au niveau des phases d’infiltration, le cœur reste le même. On observe et on avance. On peut toujours scanner les pièces à la recherche d’éléments organiques ou synthétiques, on récolte des indices et on continue son histoire. Observer se rapproche en fait plus d’une balade que d’une vraie enquête. Il y a quelques énigmes sur le chemin, quelques dialogues, mais en réalité rien ne donne un défi assez élevé pour bloquer le joueur. Tout l’intérêt du titre est son histoire et sa réflexion, et c’est pour ça que, la plupart du temps, on se contente d’avancer, d’écouter et d’observer.

Observer : System Redux

Gris très très très sombre


Par rapport à la version d’origine, ce remaster offre trois enquêtes supplémentaires, tout aussi plaisantes à suivre que le reste. Il y a aussi donc plus de neuro-interrogatoires ainsi que des dialogues supplémentaires. Notons aussi que, sur PS5 en tout cas, le jeu fait une bonne utilisation des manettes. Mais le plus gros ajout de ce remake est son amélioration graphique : Observer était beau à l’époque, son remaster l’est encore plus et montre réellement ce que la nouvelle génération de consoles a dans le ventre. C’est beau grâce à ses textures améliorées, c’est fluide et le tout est sublimé par le Ray Tracing. Une résolution 4K est même disponible. De quoi réellement admirer le Cracovie de 2084 et le travail exceptionnel des artistes de Bloober Team

Observer : System Redux

Malheureusement, le tout est terni par quelques bug, le plus flagrant étant celui de son dans la vidéo d’introduction. Il est aussi toujours possible de se retrouver à des endroits où l’on ne devrait pas être, ce qui peut bloquer entièrement la progression. Embêtant quand le tout utilise une sauvegarde automatique unique… Pour finir, on regrette aussi une certaine confusion, on est parfois perdu dans ce que l’on doit faire et l’on doit vérifier les objectifs. Certains objectifs sont obtenus sans que l’on sache pourquoi. Un indice ? Une inscription sur un mur ? Aucune idée, c’est juste là. On aurait aimé un peu plus d’indications ici.
Observer était une expérience intéressante si l’on était réceptif, System Redux magnifie le tout avec des améliorations non négligeables. On aurait peut-être aimé plus de phases d’enquêtes et des objectifs plus clairs, mais le tout se suit avec beaucoup de plaisir. Envoûtant et choquant à la fois, Observer peut énerver autant qu’il fascine, alors soyez prévenu. Si vous pensez être la bonne cible n’hésitez pas. Si vous pensez le contraire, alors passez votre chemin. Difficile de réellement trancher ici, car Observer fait partie d’une catégorie à part, celle des bons jeux qui ne vont pas forcément parler à tout le monde.
02 août 2021 à 11h35

Par

Points positifs

  • L’univers
  • Le doublage
  • Les propos cohérents
  • Les neuro-interrogatoires

Points négatifs

  • Parfois un peu trop tiré par les cheveux
  • Quelques phases ennuyeuses
  • Des bugs assez embêtants

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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