Test : Black and White 2 - PC

Black and White 2 - PC
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Tuer son prochain avec un fusil, c'est amusant. Massacrer des armées entière c'est déjà mieux. Gérer le monde entier, pourquoi pas ? Mais à quoi bon tout cela si on ne peut pas atteindre le stade ultime du rêve humain, la divinité ? Et le voilà, tout beau tout neuf, la suite de l'unique God Game qui reste avant tout concept original et inégalé.
Souvenez-vous en 2001 quand débarquait cet OVNI (objet vidéoludique non identifié) qui nous mettait dans le rôle d'un dieu avec une creature et une bonne floppée de villageois à notre charge, face à d'autres dieux prêts à en découdre. Passée la surprise, Black & White continuait de prospérer par un gameplay intelligent et surtout, un tas d'idées conceptuelles toutes neuves. Le succès confirmé, la communauté des joueurs, et tout notamment les fans de gestion, reprochèrent au soft d'être inachevé : impossibilité de l'IA de s'autogérer pendant cinq minutes, décrépitement ou déviance de la créature sans soins et, en plus de nombreux bugs, une seule campagne et un mode escarmouche sans interêt. Il semble que pour son second opus Lionhead ait tenu compte des reproches formulés. Voilà donc un Black & White 2 tout neuf appliquant plus à fond les concepts du premier sans reprendre ses erreurs et ses imperfections.

Across ze iouniversse

Après moult péripéties pour raquetter quelques amis afin d'atteindre un niveau acceptable de configuration, je peux enfin vous parler de mon expérience Blackandwhitesque (oui oui, je l'ai inventé). Après une courte scène d'introduction psychédélique, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle du précédent opus, me voilà déjà en compagnie des deux avatars de ma conscience, représentant le Bien et le Mal, d'où découle un superbe topo manichéen inutile, voire ininteressant mais qui a le mérite d'avoir sa place dans ce début de tutorial. Une fois que ces parasites me laissent tranquille, je peux enfin m'essayer au déplacement divin qui consiste à faire du "drag and drop" (c'est-à-dire à se déplacer en se servant de sa main comme appui) et revoilà déjà les deux casse-pieds de service, qui m'ordonne de choisir la créature qui sera désormais mon avatar dans ce bas monde parmis les quatre disponibles (à savoir : vache, loup, singe et lion). Comme je suis un méchant garçon, j'ai tout de suite pensé à la vache.

Interaction quand tu nous tiens

Nous voici lancés dans notre petite île abritant quelques Grecs moribonds opprimés par des Aztèques en furie, dont nous aurons bien évidemment la charge de faire comprendre qu'il vaut mieux ne pas s'attaquer au héros du jeu car après tout, c'est un dieu. Avant même de commencer à s'attaquer au scénario, quelques éclaircissements s'imposent sur l'aspect global du soft : beau, c'est sûr, avec une vision générale de l'île sans l'ombre d'un pixel et toujours aussi agréable à regarder une fois le zoom poussé à son maximum. Bref, pas loin du top de ce qui se fait en matière de prouesse technique. Le système de déplacement n'a, lui, pas changé, toujours du "drag and drop" et des zooms à la pelle, aucune ambiguïté à ce niveau-là. L'interaction avec la créature, les villageois ou tout autre élément de décor, n'a pas non plus subi le moindre changement. Tant mieux. Ce qui change littéralement la donne se trahit par l'apparition d'un petit HUD en bas de l'écran, facilitant gestion de miracle et surtout, constructions. Eh oui, Black & White 2 s'oriente beaucoup plus par rapport à son papa vers une gestion intelligente et plus complète des villes.

C'est pas Ground Control

Voilà la nouveauté : la stratégie. Il est désormais possible de créer ses armées à partir des bâtiments de guerre construits dans vos villages pour mettre une bonne dérouillée à vos voisins. L'idée est séduisante mais il apparaît bien vite que ce principe est limité par l'intelligence artificielle qui nécessite une surveillance constante, sous peine d'être apathique ou de ne pas défendre son propre village. De plus, seulement trois types d'unités sont implantés (fantassin, archer et catapulte) exposant ainsi cruellement le manque de variété de cette RTS Touch qui aurait pu être beaucoup mieux rendue. Ici, pas de couverts pour protéger les unités et encore moins de marche forcée ou je ne sais quoi, il suffit d'être supérieur en nombre. On oubliera bien vite cette possibilité en envoyant sa propre créature au combat, qui a le don de faire le ménage rapidement sans trop y laisser de plumes.

Missed !

Malheureusement, tout n'est pas si resplendissant une fois les premières heures de jeu passées. Outre les divers bugs rendant certains moments insupportables, le jeu est dégraissé des quêtes secondaires qui avaient fait la gloire de son prédécésseur, réduisant la durée de vie et surtout la variété des styles de jeu. Pire encore, l'éducation de la créature ne se fait plus à la laisse d'apprentissage, mais s'achète avec les offrandes des villageois, un principe illogique et dénué d'intelligence qui pourrait bien faire pleurer les plus grands fans du jeu, ce qu'il faut rajouter à la nullité du principe de conquête des villages qui consiste à construire des bâtiments. Où sont passés les miracles, les jets de squelettes (*coup de coeur*), de rochers ou encore les cascades acrobatiques de notre créature pour impressionner les villageois ? Dans le néant probablement, à notre grand regret. Gageons aussi que l'absence de mode multijoueur ou escarmouche laisse un petit goût amer dans la bouche, comme si la pilule ne passait pas...
Black & White 2 reste un bon jeu qui permettra de longues heures de détente devant votre écran, malgré les nombreux bugs et abandons par rapport à l'ancien opus. Qu'à cela ne tienne ! Les innovations sont expérimentales. Faudrait-il s'attendre à un troisième épisode, faisant la synthèse de ses deux prédécésseurs?
23 novembre 2005 à 22h55

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Points positifs

  • Graphismes impeccables
  • Bande-son drôlesque et soignée
  • Concept unique, à essayer de toute façon

Points négatifs

  • Une IA vraiment à la ramasse de temps en temps
  • La conquête des villages devenue morne
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