Test : Pathfinder : The Wrath of the Righteous - PC

Pathfinder : The Wrath of the Righteous - PC
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Pour la rentrée 2018, Owlcat Games délivrait Pathfinder : Kingmaker. Cette adaptation du jeu de rôles papier éponyme nous proposait de bâtir et gérer un royaume via la conquête de terres vierges et hostiles. Pour Wrath of the Righteous, le titre qui nous intéresse aujourd’hui, il fallait faire mieux. Mais quelle position est meilleure que celle d’un roi ? La réponse d’Owlcat Games est aussi simple qu’elle ne permet aucune contestation : un dieu. Le nouveau Pathfinder nous met dans la peau d’un mortel en pleine ascension divine. C’est un projet qui fait rudement envie... Mais gare à ne pas devenir le dieu de la loose.

Test effectué à partir d'une version PC



Cette aventure prend place dans la région du Mendev, qui borde la Plaie du Monde. Cette dernière est une faille gigantesque, aux multiples ramifications, qui ouvre un passage vers le royaume des abysses, le territoire des démons. Ces derniers en profitent donc pour envahir le monde des mortels et faire un véritable carnage à la moindre occasion. C’est d’ailleurs ce qu'il se produit lors de votre arrivée à Kénabres, où un roi démon vient en personne pour participer aux festivités. Cette attaque déclenche une série d'événements qui vous permettront de vous illustrer, au point que la reine vous nommera commandant de la cinquième croisade. Ce qui marque le début des choses sérieuses, après quinze heures de jeu tout de même.

Vis ma vie de croisé

D'un point de vue scénario, ce Pathfinder : Wrath of the Righteous est plus maîtrisé que son aîné. Là où nous avancions à tâtons par moments, le chemin à suivre est plus clair ici. Les embranchements scénaristiques et autres quêtes annexes sont toujours là, leur statut étant plus clair. Seuls certains objectifs de quête manquent encore de précision. L'histoire est plaisante : alternant entre exploration, enquête, batailles et moments plus légers, l'ensemble se tient bien, réserve son lot de surprises, révélations et autres traîtrises. Le jeu ménage son suspense efficacement, ajoutant des intrigues secondaires intéressantes à sa quête principale. Et il fait cela en laissant une bonne marge de manœuvre au joueur, qui se voit offrir la possibilité de faire un nombre important de choix au fil de sa progression. Choix qui ont des conséquences à plus ou moins long terme, sur divers aspects de votre aventure. Il faudra néanmoins passer une introduction un peu longuette (15h de jeu tout de même), souffrant de d’un problème de rythme.


Et Dieu créa son avatar

Mais avant de vous lancer dans votre chasse aux démons, il faut créer votre personnage. Véritable passage obligé dans le genre, Wrath of the Righteous ne fait pas exception à la règle. Les options esthétiques sont limitées, permettant seulement de choisir entre une dizaine de visages prédéfinis, autant de coiffures ainsi que leur couleur. Pour le reste, c’est une toute autre histoire. Le nombre de races disponibles est deux à trois fois supérieur à ce que l’on peut voir dans les autres jeux du genre, mais cela reste gérable. Pour les classes, les capacités et les bonus passifs, le titre joue encore dans une autre catégorie. Ces derniers sont tellement nombreux que les développeurs se sont sentis obligés d’intégrer un moteur de recherche pour nous faciliter la vie. Même pour votre familier, l'éventail de choix proposé est gargantuesque. Nous en sommes au stade où la liste des familiers disponibles comprend un tricératops. C'est quand même fou ! Il y a de quoi donner le vertige, surtout si vous êtes novices. Heureusement, le titre propose aussi des personnages prédéfinis, histoire de nous faire gagner un peu de temps.


Bataille rangée… Ou pas.

Le système de combat reprend les bases de celui de Kingmaker. On reste donc sur une base classique, si ce n’est le nombre impressionnant de sorts et autres capacités à débloquer au fil de votre progression. Cependant, le titre vous laisse le choix entre un mode temps réel avec pause active et un tour par tour plus posé, vous permettant de changer à tout moment, suivant votre envie de l'instant. Respectant scrupuleusement les règles du jeu de rôles papier original, le titre base son fonctionnement sur le jet de dés. Et les combats ne font pas exception, ce qui nous amène au plus gros problème du titre : la part d'aléatoire des combats qui rend leur équilibrage pour le moins approximatif. En effet, il arrive souvent que, contre des ennemis de niveaux équivalents, votre équipe rate une quantité astronomique d'attaques, transformant des batailles "courantes" en véritable calvaires. Nous parlons ici d'un taux de 80 à 90% d'attaques qui ratent. C'est terriblement frustrant, sans parler du fait que cela allonge grandement les combats pour rien. Généralement, gagner un niveau ou deux suffit à changer la donne, mais ces gains sont tellement espacés que cela exclut toute forme de farm.

En plus des niveaux de classe habituels, vous gagnerez des niveaux de voie mythique, symbolisant votre ascension vers un statut divin. Ces montées de niveau ne sont pas basées sur le gain de points d’expérience, mais sur des événements scénaristiques précis. Vous devrez choisir une voie parmi les trois qui s’offrent à vous : ange, aeon et démon, correspondant chacune à un certain alignement. Chacune de ces voies donne accès à des compétences spécifiques pour votre personnage et à des bonus pour vos compagnons. Ne vous attendez pas non plus à tout éclater sur votre passage : le gain en puissance n’est pas aussi important que cela. Ceci étant dit, ces capacités sont une aide non négligeable dans votre progression.


"C'était pas ma guerre"

Un autre aspect important du titre est, bien entendu, la croisade. Cela se passe sur la carte du monde : celle-ci vous permet de voir l'emplacement des bataillons démoniaques ainsi que leur composition et force de frappe, exprimée en niveau. A partir de là, à vous de composer votre armée pour aller affronter le bataillon de votre choix. Les batailles se déroulent au tour par tour, sur un damier dont les cases peuvent être obstruées. Chaque camp y déplace alors ses unités, avec un seul objectif : écraser son opposant. Véritable jeu dans le jeu, ce système de batailles est des plus plaisant. Qui plus est, au fil de votre progression ce mode vous donnera accès à de nouveaux objets et forts. Ce qui donne un réel intérêt à avancer dans ce mode.

Pour recruter de nouvelles unités, vous aurez besoin d'infrastructures adaptées : une écurie pour vos cavaliers, un champ de tir pour vos archers, etc. Vous pouvez les construire dans les différents forts que vous récupèrerez au fil de vos batailles, moyennant un certain nombre de ressources. Cet aspect là du jeu fonctionne de la même manière que dans Kingmaker : votre armée bénéficie de certains bonus, suivant l'agencement des bâtiments construits. De plus, une fois le nombre de constructions requises atteint, vous pouvez les agrandir afin d'avoir plus d'espace pour bâtir, et donc avoir plus de bonus.


Houston, on a un problème

D'un point de vue technique, le titre est clairement en deça des standards actuels. Et en plus de ne pas avoir les modèles 3D les plus détaillés de l'univers, même pour le genre, il souffre d'une optimisation perfectible. Le titre étant généreux en effets, notamment durant les combats avec de multiples sorts lancés, le framerate est régulièrement pris en défaut. A côté de cela, le titre pâtit de choix de design nuisant à la qualité de vie des joueurs, comme une caméra qui ne dézoome pas assez, une interface qui prend beaucoup de place en combat ou des raccourcis claviers manquants. Cela étant dit, Owlcat Games publie très régulièrement des mises à jour. Il est donc fort probable que bon nombre de ces problèmes soient corrigés au fil du temps.

Pathfinder : Wrath of the Righteous

Pathfinder : Wrath of the Righteous n'est pas un jeu parfait, loin de là. Outre ses approximations techniques, c'est surtout la frustration inhérente à l'équilibrage des combats qui nous a fait rager. Mais si vous passez outre ces défauts, c'est une aventure captivante qui vous attend. Vous rencontrerez une galerie de personnages ayant chacun une histoire que vous prendrez plaisir à découvrir. Et les différents détours que prend le scénario approfondissent l’intrigue, l’univers et les personnages de manière toujours pertinente et intéressante. Il a de sérieux atouts à faire valoir, et de bons moments à vous offrir.
12 septembre 2021 à 13h55

Par

Points positifs

  • Un scénario intéressant et bien mené
  • La richesse de la création de personnage
  • La gestion de la croisade, un jeu dans le jeu
  • Une grande liberté d’action dans la résolution des quêtes
  • Une durée de vie gargantuesque

Points négatifs

  • Techniquement moyen
  • Pas mal de bugs
  • Un équilibrage à revoir sur certaines portions du jeu
  • Une interface envahissante durant les combats
  • Un problème de rythme dans la première partie de l’aventure

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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