Test : Inscryption - PC

Inscryption - PC

Inscryption - PC

Genre : Rogue-like/cartes

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Le créateur de The Hex et The Pony Island revient, à l’aide de Devolver, avec Inscryption, un jeu de cartes à la sauce rogue-like/horreur qui nous hypnotise autant que les yeux de la chose contre laquelle on se bat, en face de la table de jeu.

Test effectué à partir d'une version PC

Vous êtes seul, enfin presque, dans une cabane perdue au milieu d’on ne sait où. Dehors, la tempête fait rage et les ornements autour de vous vous font penser à l’habitation d’un trappeur fou esseulé à la frontière entre les États-Unis et le Canada à la fin du 19e siècle. C’est peut-être le cas ? On ne sait pas. Vous aviez évidemment remarqué les deux yeux fous qui vous fixent depuis le début, ces derniers situés à l’autre extrémité d’une table en bois, préparée à accueillir une partie de cartes, probablement votre dernière, vu l’ambiance. La chose située plus loin vous parle et vous propose de vous assoir, pour commencer le jeu.


Inscryption est un jeu de cartes hors du commun, qui s’appuie sur de nombreuses références du genre tout en créant ses propres codes. C’est un pari audacieux qu’à relevé Daniel Mullins, créateur du jeu, mais également papa de The Hex ou encore The Pony Island. Vu le nombre de titres reposants sur le genre et sortis ces deux dernières années, c’est même un miracle d’avoir encore de la visibilité à ce niveau. Il faut probablement remercier Devolver, son éditeur, toujours champion pour avoir l’œil sur les pépites et les jeux originaux pleins de potentiel. Inscryption, donc, vous immerge dans une ambiance pesante, poisseuse et oppressante, vous obligeant à jouer à ce jeu de cartes maudit pour espérer vous échapper de cette cabane. Le jeu prend la forme d’un « card game » à la Magic The Gathering où vous tirez au sort des cartes représentant des animaux, disposant de points de vie/d’attaque, ces derniers coûtant un certain nombre de « sang » pour être posés sur la table. Je parle de sang, parce que c’est effectivement la monnaie nécessaire à l’utilisation de certaines cartes (lorsque d’autres nécessitent des os que vous récoltez une fois l'une de vos créatures morte au combat).

Selon la quantité de sang demandé, il faudra sacrifier plus ou moins de créatures pour utiliser votre nouvelle carte. Pour ce faire, vous pourrez utiliser des cartes neutres, comme le petit écureuil, ne coûtant rien à poser et permettant de récolter rapidement le précieux sang. Vous pouvez disposer vos cartes sur quatre emplacements en ligne, votre adversaire pouvant faire de même. Il faut savoir que le plateau peut être encombré de divers éléments, comme des rochers ou des arbres, bloquant ainsi votre jeu et nécessitant d’être détruits pour libérer la place. Vos bêtes et celles de votre adversair se font donc face et leur capacité à encaisser les attaques ennemies dépendra de leur nombre de points de vie (tout comme leur capacité à faire des dégâts via leurs points d’attaque). Si vous abattez les créatures adverses, vous entamerez directement les points de vie de votre adversaire, et inversement. Les points de vie perdus sont placés dans une balance sur le côté de la table, et lorsque l’un des joueurs accumule trop de ces « pépites », il perd la partie.

Dans la cabane, au fond du jardin

Inscryption est un jeu « multicouches » et aime le faire savoir au joueur. A n’importe quel moment de la partie, vous pourrez vous lever de la table et déambuler dans la pièce à la recherche d’indices vous permettant de gagner plus facilement au jeu et vous échapper. C’est assez cryptique au début, surtout que les seuls objets avec lesquels vous pourrez interagir sont des coffres fermés, des horloges inactives, des babioles bizarres et autres outils scellés au mur. Mais, petit à petit, vous obtiendrez de plus en plus d’indices qui vous aideront à comprendre et connaître l’endroit où vous vous trouvez. Bref, de retour sur la table, votre progression, un peu à la Slay the Spire, vous est présentée avec une vue du dessus, chaque étape du voyage étant représentée par un symbole. Il n’est pas question de combattre à chaque instant, mais bien de « subir » chaque étape du voyage, dont certaines vous permettent d’améliorer vos cartes. En effet, vous pourrez augmenter la puissance de vos animaux, mais également en sacrifier certains pour récupérer leur habilité spéciale et la transférer à une autre créature.

D’autres haltes vous autoriseront à récupérer des objets spéciaux, ces derniers pouvant être utilisés pendant les combats. On pensera notamment à la pince, ajoutant du poids au côté adverse de la balance, l’utilisation de cartes sacrificielles en bouteille ou encore un éventail donnant le pouvoir du vol à toutes vos cartes actives, leur permettant de directement frapper le joueur en ignorant la défense des bêtes adverses. Vous l’aurez compris, beaucoup de choses se déroulent pendant une partie d’Inscryption et il serait difficile de vous parler en détail de toutes les mécaniques. Retenez seulement que c’est un jeu avec une belle épaisseur et qui n’hésitera pas à vous punir lors d’un faux mouvement, notamment dans les derniers moments d’une partie. Votre adversaire peut rapidement se trouver impitoyable et l'une de vos cartes placée au mauvais endroit pourra vous valoir la défaite en un instant. Lorsque cette dernière survient, le jeu vous offre la possibilité de recycler vos meilleures cartes en une seule, à votre effigie, que vous utiliserez lors de votre partie suivante.

Inscryption

Comme beaucoup de rogue-like à cartes, le but d’Inscryption est toujours d’aller le plus loin possible tout en espérant devenir fort un peu plus à chaque fois. Cette force est symbolisée par une meilleure connaissance du jeu, mais aussi par l’amélioration de cartes ou le dénichage de nouvelles bêtes afin de rafraîchir votre deck. Cela passe, comme nous l’avons déjà dit, par l’examen des babioles qui habillent la cabane et, surtout, leur déchiffrage à l’aide d’indices glanés durant les parties. Les combats sont nombreux et impitoyables, et vous rencontrerez évidemment des boss de zones, disposant d’un pouvoir spécifique et d’un petit « truc » supplémentaire, pimentant pas mal la rencontre. On pourra évoquer le « Trappeur » qui transformera vos cartes en or à la moitié du combat ou encore le pêcheur qui pourra « pêcher » l'une de vos cartes à tout moment et se l’approprier. Le tout se fait dans un enrobage horrifique parfait, à l’esthétique vintage qu’on aurait sortie d’un vieux PC poussiéreux des années 90 et une bande-son malaisante. Le pire ? On en redemande.

Inscryption
Au croisement de Hand of Fate, Magic The Gathering et Slay The Spire, Inscryption se pose comme un jeu de cartes original et addictif sur un marché saturé et hyper connu. Proposant des mécaniques bien pensées, le jeu intègre plusieurs couches de gameplay qui rendent la progression encore plus hypnotique et surtout bien plus dense. Le jeu est toutefois assez difficile et n’hésitera pas à vous corriger à la moindre erreur. Toutefois, vous lui pardonnerez tout une fois blotti dans cette ambiance poisseuse, cra-cra, voire un peu maudite, aidée par une super B.O. ainsi qu’une esthétique de point’n click « à l’ancienne » que l’on a tant aimé.
29 octobre 2021 à 10h47

Par

Points positifs

  • L’ambiance dingue de cette cabane poisseuse
  • Les mécaniques originales qui composent une partie de jeu
  • Le fait d’avoir un jeu dans le jeu (les énigmes dans la cabane)
  • La bande-son
  • L’esthétique qui fait mouche aux vieux comme moi

Points négatifs

  • Impitoyable par moments

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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