S’il y a bien des expériences vidéoludiques que j’affectionne, ce sont celles qui m’emmènent dans l’inconnu, laissant la place au titre d’étaler ses concepts originaux. Testé au détour d’un Steam Festival par l’intermédiaire d’une démo, Exo One m’avait fait de l’œil il y a longtemps déjà. Ce titre, développé par une seule personne (Jay Weston), est un pur produit indépendant, 100% bio, 100% gravité et boule d’énergie dans le ciel.
Le jeu commence avec une narration très cryptique, une histoire de navette spatiale en direction de Saturne dont la mission a échoué ou, du moins, s’est mal passée. On entend ensuite des voix discuter entre elles, mentionnant avoir trouvé un vaisseau d’origine extra-terrestre, vaisseau que vous contrôlerez tout au long de votre aventure. En effet, vous incarnez donc le pilote de ce véhicule qui prend la forme d’un orbe grisâtre alimenté par de l’énergie cosmique. Les petits bouts d’histoire que tente de vous raconter Exo One n’arrivent que par bribes et flashs rapides, laissant ainsi au joueur l’interprétation libre de ce qu’il vient d’entendre. Bref, l’originalité d’Exo One réside dans les possibilités de déplacement offertes par ce vaisseau qui ne peut que rouler ou se transformer en galette volante (mot non scientifique pour décrire le fait que vous pourrez aplanir l’engin pour planer). Ce dernier peut effectivement planer jusqu’à ce que son énergie tombe en rade, et qui se recharge lorsque vous utilisez la force gravitationnelle (et via le frottement entre l’objet et l’air, l’eau ou la terre). Vous pouvez donc jouer habilement avec le fait de retomber lourdement sur quelques mètres lorsque vous êtes en l’air avant de planer sur une petite distance à nouveau.
C’est tout le concept très original d’Exo One : vous, dans cette boule, cherchant à rejoindre le bout du niveau représenté par un monde semi-ouvert avec, en horizon, un faisceau bleu qui rejoint le ciel. Ce faisceau, c’est votre destination, et pour y arriver vous devrez utiliser les formes du terrain qui s’offre à vous. En effet, votre vaisseau peut augmenter sa force gravitationnelle en un instant et plonger rapidement vers le sol. Il faudra donc utiliser cette mécanique au moment où le terrain est en pente pour prendre un maximum de vitesse et espérer trouver une station de décollage naturelle pour ensuite planer le plus loin possible. Évidemment, les niveaux ne sont pas tous accueillants (loin de là) et il vous faudra jouer de nombreux obstacles pour arriver sans encombre vers le faisceau de lumière qui vous enverra vers votre prochaine destination (en gros, vous changez de planète à chaque fois).
Ces niveaux font partie de la bonne surprise qu’est Exo One : ils sont presque autant méditatifs que variés et beaux. En effet, vous roulerez sur de la roche noire ou de la glace, vous glisserez à la surface de l’eau et vous élancerez dans les nuages juste au-dessus d’un orage. Le mélange entre le design d’outre-Terre de ces niveaux, leur grandeur et votre vitesse hallucinante font de certains passages d’Exo One des trips grisants nous laissant songeurs et presque nostalgiques de planètes que nous ne connaîtrons qu’une poignée de minutes. Le tout fonctionne techniquement bien, même si quelques baisses de FPS peuvent survenir lors de moments un peu trop chargés en effets.
On pouvait se demandait si Exo One n’allait pas être qu’un effet « wow » avant de perdre d’intérêt rapidement. Hé bien, le fait que l’expérience soit uniquement de quelques heures au rythme bien dosé et aux situations variées fait que l’ennui n’arrive jamais (malgré une proposition globale qui en faisait une victime facile). Moins vous en savez d’Exo One et plus l’expérience vous sera satisfaisante et, franchement, je crois qu’on en a déjà trop dit.