Test : Icarus - PC

Icarus - PC

Icarus - PC

Genre : Survie

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Développé et édité par RocketWerkz, le très attendu Icarus, jeu de survie solo/coopératif en PvE de Dean Hall et Brian Hicks, respectivement concepteur en chef et directeur créatif de DayZ, est sorti le 4 décembre 2021.

Test effectué à partir d'une version PC

Note : *Nous avons pris le temps pour ce test qui est basé sur une expérience de plus de 50h de jeu.

Icarus, planète-expérience ratée, devait, après une période de terraformation, accueillir les humains. Hélas, suite à un problème majeur durant l’opération, l'air y est devenu irrespirable, empêchant toute colonisation. Toutefois, sur cette planète se trouve une nouvelle ressource à exploiter, « L'EXOTIC », minerai précieux extrêmement utile et donc une bonne raison d'aller risquer sa peau pour le récupérer. Notre personnage fait partie des candidats à cette nouvelle ruée vers l'or…

Exotic Joe

Dans ce jeu de survie multijoueur orienté JcE (Joueur contre Environnement), nous incarnons un prospecteur envoyé sur cette terre hostile, avec pour mission différents objectifs selon nos choix. Il est donc temps de créer notre personnage : le genre, quelques changements dans l'aspect et la pilosité, la couleur de notre cagoule… En même temps, la personnalisation semble n’offrir, donc, que peu d’intérêt, surtout que les mécaniques de gameplay obligent le joueur à la vue à la première personne.


Dans Icarus, deux grands axes d’évolution nous suivront tout au long de l’aventure. Tout d’abord, un très classique arbre de talents qui se décline en 3 parties : la survie, la construction et le combat. Chacune de ses sphères propose plusieurs spécialisations (11 au total) avec des compétences à acquérir, allant de l’efficacité de vos préparations culinaires au perfectionnement dans l’utilisation d’un certain type d’arme. Pour les joueurs solo, un arbre « à part » nous aidera à évoluer plus rapidement, mais attention, lorsque l’on joue en coopération avec d’autres joueurs, les attributs de cet arbre ne s'appliquent pas à notre personnage. L’arbre technologique, second axe évolutif, se décline en 4 tiers qui se débloquent à chaque passage de palier (niveau 10, 20, 30 et 40), nous donnant accès à toute une série de schémas qu'il faudra débloquer en dépensant des points acquis avec les niveaux.

Dans tous les cas, il faudra choisir intelligemment, car les choix faits seront déterminants pour la suite de l’expérience. Une fois que l'on se lance dans le jeu, une arborescence de quêtes s'offre à nous, dont certaines nécessaires pour avancer et débloquer d’autres quêtes. Pour chaque mission, un compte à rebours nous est imposé. Dans le temps imparti, il nous faudra atteindre les différents objectifs et repartir via la capsule qui nous a amenée sur Icarus, faute de quoi le personnage sera perdu ! Une fois de retour à bord de la station orbitale, nous récoltons des récompenses sous forme d'une monnaie à dépenser en jeu et/ou de cette ressource, l’Exotic, qui nous permettra d'acheter des équipements que l'on pourra emporter lors de nos prochaines missions.

Icarus

La première mission, qui fait office de didacticiel, nous est imposée. On débarque avec pour tout équipement une tenue hermétique, dans une zone relativement bienveillante où toutes les ressources nécessaires sont à portée de main pour faire nos premiers pas. On apprend dans un premier temps les rudiments de la survie sans pour autant être pris par la main. Une jauge pour l’oxygène, une pour la nourriture, une pour la boisson, une barre d’endurance, une barre de vie, la température ambiante et une barre d’expérience. Les premiers objectifs sont de grands classiques du jeu de survie : ramasser des ressources, construire les premiers outils, un feu de camp, un abri, faire cuire des aliments… La seconde partie nous demande de nous rendre à différents endroits de la carte dans le but d’exécuter certaines actions. L'un des points forts du jeu mis en avant lors de la campagne de promotion sont les événements climatiques qui viendront perturber nos missions. De la simple bourrasque à la tempête cataclysmique, il nous faut gérer notre perso et nos constructions. Malus divers, risques de se faire écraser par la chute d'un arbre ou d’être frappé par la foudre, murs des bâtiments qui se dégradent jusqu'à se casser et pouvant prendre feu si frappés par la foudre... Ces événements aléatoires sont relativement fréquents et imposent une sérieuse gestion si l’on ne veut pas voir nos efforts rapidement réduits à néant. Durant ces événements, une boussole d’évolution en haut de l’écran nous indique par des pictogrammes les événements importants (vents, pluies, foudre...) et par un code couleur son intensité (jaune, orange, rouge...)

Icarus

Un peu trop prêt du soleil

Si l’idée est alléchante sur le papier, une fois en jeu, le rendu l’est beaucoup moins. Avant toute chose, les prérequis en matière de configuration pour jouer dans des conditions correctes sont assez astronomiques. Avant d'acheter, prenez le temps de regarder ne serait-ce que la différence entre les spécificités minimums et celles recommandées pour un PC... Il y a un monde ! Et malgré ça, vous n’êtes toujours pas en réglages élevés ! En prenant l'exemple d'une tempête où la foudre frappe un arbre et met le feu à la forêt, le nombre d’images par seconde est en chute libre et il devient impossible de jouer sur une configuration “conseillée”... Depuis le lancement, il existe beaucoup de réglages pour améliorer les performances, mais cela reste difficile à accepter pour un jeu « fini ».

Pour ce qui est du gameplay lui-même, outre les problèmes de bugs de collisions qui peuvent vous laisser bloqué sans aucune possibilité de vous en sortir et le comportement de certains personnages non-joueurs comme les cerfs ou les chamois qui finissent les uns sur les autres la tête enfoncée dans une paroi, il y a un énorme problème d'équilibre entre les différentes parties du jeu. La première mission nous envoie au niveau 3 ou 4 accomplir des objectifs qui vont déclencher des combats contre des ours et des loups qui ne nous laissent quasiment aucune chance ! Impossible d'avancer, il faut jouer en boucle dans le premier biome de manière à engendrer des points d'expérience, débloquer des talents et des schémas avancés, atteindre un niveau suffisant et être en mesure d’affronter ces différentes menaces.

Icarus

Il apparaît très vite que la répartition des points de compétences va dépendre de la configuration de votre équipe. Si comme moi et mes amis joueurs vos emplois du temps sont souvent décalés, difficile de choisir dans les 36 arbres de talents et les centaines de points de compétences proposés... Encore plus pour les schémas absolument nécessaires qui obligeront à des choix cornéliens et souvent vous demanderont de passer énormément de temps en jeu.

Un autre concept de ce jeu est que, peu importe notre avancée et les constructions faites lors des missions précédentes, à chaque nouvelle assignation nous recommençons tout à zéro. On conserve les schémas débloqués, mais il faut tout reconstruire. Comme je l’expliquais plus haut, grâce à l’argent et à l’Exotic reçus en récompense pour les missions accomplies il est possible d’acheter des équipements "permanents" que l’on peut apporter avec soi pour les missions suivantes, mais vendus à des prix ridiculement élevés au regard des maigres récompenses reçues en échange du temps passé pour accomplir les missions. Cette petite arnaque ne sera envisageable qu’après de nombreuses heures de jeu, ou en refaisant les missions, mais à des niveaux de difficulté supérieurs pour en augmenter les récompenses.

icarus
Icarus est un jeu qui, sur le papier, propose beaucoup d’idées, mais dont leur mise en application est indigne d’une version vendue comme 1.0. De plus, beaucoup de mécaniques n’ont absolument pas été testées en amont (ça se voit, hein) et il manque un équilibrage entre tous les systèmes qui ne font que se superposer plutôt que de cohabiter de manière cohérente. La composante météo, qui est supposée apporter une oppression dans le gameplay, ne fait que le parasiter : quand ces événements se manifestent, il faut tout arrêter, retourner à notre base et passer la tempête à réparer frénétiquement les murs, ou si l'on est trop éloigné, se planquer le temps que ça passe en espérant ne pas la retrouver plus tard en petits morceaux.

Au final, les mécaniques d’urgence se mettent en porte à faux des aspects survie et construction, on va aller au plus vite pour remplir nos objectifs, et par conséquent construire le moins possible…A l’heure où j'écris ce test, les joueurs avancés ne construisent même plus de bâtiments mais s’installent dans des grottes à l’origine absolument pas prévues pour ça ! Le tout est baigné dans une histoire peu immersive, les missions sont peu attrayantes et la carte si grande soit elle est tristement vide de points d'intérêts marquants. Dans l'état, le jeu n’a pas de finalité et ne représente que peu d'intérêt au regard de tout ce qui est disponible dans la même catégorie.
11 avril 2022 à 10h04

Par

Points positifs

  • Le jeu est très beau (si vous avez de quoi le faire tourner)

Points négatifs

  • Mauvaise optimisation technique
  • Les différents aspects du jeu sont mal équilibrés
  • Gameplay répétitif
  • Vendu comme une 1.0, alors que bon...
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