Dans le vaste océan de rogue-like qu’abrite le marché à l’heure actuelle, Revita est une nouvelle addition développée par BenStar qui avait bénéficié du programme d’accès anticipé de Steam pour peaufiner son jeu. Ce dernier est maintenant disponible et propose une expérience satisfaisante, largement inspirée d’autres titres ayant cartonné ces dernières années. Revita vous propose donc de contrôler un enfant amnésique qui s'est réveillé dans une mystérieuse station de métro. L'histoire se présente sous la forme d'un récit où l'on ne voit pas ce qu'il se passe et où le joueur doit assimiler des éléments du monde pour comprendre ce qu'il est arrivé au garçon. L'objectif principal du joueur est d'atteindre le sommet de la tour d'horloge en progressant à travers une série d’environnements, chacun étant formé de plusieurs étages et proposant un boss au sommet représentant une émotion particulière (le thème du jeu étant la dépression). En cours de route, le joueur rencontrera divers PNJ qui l'aideront dans son périple, chacun débloquant de nouveaux mécanismes et systèmes de progression du jeu.
Le combat de Revita est, comme dans de nombreux rogue-like, sa force. Son gameplay repose sur la maîtrise de l'élan, du saut et du tir dans des mises en scène de combats de type "bullet-hell" qui deviennent progressivement plus chaotiques mais, hélas, aussi peu lisibles. Bien qu'il soit difficile de s'y habituer au début, l'utilisation de l’oreillette gauche et de la gâchette gauche pour sauter et « dasher » devient intuitive à mesure que l'action s'intensifie dans les niveaux suivants. Revita est un jeu difficile au début, mais qui propose une vraie courbe d'apprentissage et qui nous permet de nous sentir forts au fur et à mesure de nos parties. Pendant nos nombreux combats, on aura quand même eu de nombreuses fois l’impression de jouer à ScourgeBringer, le distant cousin de Revita (abrité sous la coupe du même éditeur), que cela concerne les ennemis, leurs animations mais également la disposition des niveaux ou encore la courbe de progression.
Antidépresseur
L'une des mécaniques qui distingue Revita de ses concurrents est l’utilisation unique de la santé du joueur comme monnaie d'échange. Les reliques et l’obtention de divers autres objets dans le jeu obligent le joueur à sacrifier une partie de sa santé en échange de biens et de services. Ce système de gestion de la santé basé sur le principe du risque/récompense amène les joueurs à réfléchir sur l’importance qu’ils consacrent à leurs points de vie mais aussi sur la manière dont ils jugent eux-mêmes leur niveau. En effet, un meilleur joueur, confiant dans ses capacités, peut s'offrir le luxe d'acheter une relique coûteuse de niveau 2 pour plusieurs cœurs à l'une des différentes fontaines à reliques du jeu. Cependant, les joueurs plus dans le doute, qui misent peu et sacrifient un demi-cœur ou un cœur entier aux coffres peuvent tout de même être récompensés par des reliques de valeur qui peuvent changer radicalement la façon de jouer. A la manière d’un Hollow Knight, les joueurs peuvent acquérir les âmes des ennemis et les battant. Un système de combo est également débloqué très tôt et permet d'augmenter le nombre d'âmes collectées par les joueurs en fonction de la rapidité avec laquelle ils peuvent vaincre une salle d'ennemis. Ce compteur d’âmes permet de canaliser sa force à l’aide d’un bouton et de lentement remplir la jauge de vie.
Bien que maline, cette mécanique est également éprouvante psychologiquement puisque la santé, dans Revita, est une ressource rare et on aura souvent pesté de devoir lâcher de précieux cœurs pour obtenir une relique ou un objet facilitant (peut-être) notre progression. Car, comme dans tout bon rogue-like, rien n’est sûr et on ne connait pas la vraie qualité de l’objet que l’on va recevoir d’un coffre avant d’avoir sacrifié notre vie pour l’obtenir (c’est différent des fontaines à reliques qui, elles, sont transparentes à ce niveau). Cette mise à l’épreuve mentale tient probablement dans le propos du jeu qui discute les obstacles, les compromis et les questionnements que l’on rencontre dans la vie.
Revita vie
Comme tout bon rogue-like, Revita propose constamment de nouvelles choses au joueur à chaque partie. Bien qu’un « RNG » un peu chanceux permette aux joueurs d'aller loin dans Revita, c'est dans le cycle constant d'échecs et de nouveaux essais que la progression se produit réellement. Chaque mort devient une occasion de trouver quelque chose de neuf, qu'il s'agisse d'une pièce secrète contenant un PNJ jamais vu avant, d’une arme, ou de matériaux permettant de débloquer de futures reliques. D’ailleurs, le titre propose une myriade de reliques très variées, et les joueurs peuvent débloquer encore plus de ces objets avec des pièces d'âme dans le hub du jeu, une station de métro emplie de mélancolie. Ces reliques sont très variées et certaines, qui n'étaient pas forcément perçues comme précieuses, peuvent rapidement devenir la clé d'un autre build si la synergie est bonne avec d’autres éléments durant la partie. C’est un jeu qui demande du temps et de l’abnégation pour pouvoir ensuite récolter plus facilement les fruits de votre labeur.
Visuellement, Revita offre de magnifiques « sprites » et des arènes de combat colorées qui se renouvellent au fur et à mesure. Le jeu réussit à ne jamais être ennuyeux dans ses décors, malgré la réutilisation de structures identiques dans les différents environnements. Les ennemis sont variés et uniques, et le jeu nous apprend à les reconnaitre rapidement afin de dresser une stratégie en quelques secondes. D’ailleurs, le temps moyen passé dans un petit niveau est de quelques secondes, juste ce qu’il faut pour tuer les ennemis et passer à la suite, jusqu’au boss de la zone. L'univers de Revita est complété par une superbe bande sonore qui restitue l'ambiance mélancolique de la zone centrale de la station Memoria mais également du thème du jeu. N’oublions pas les musiques des combats qui sont percutantes et dynamiques.
