Si on vous dit : une île, du vaudou et des personnages hauts en couleur ? Votre première réaction a forcément été de répondre
Monkey Island. Et c’est normal, les aventure de Guybrush bénéficient d’une aura légendaire et ont influencé un grand nombre de jeux du même genre. C’est pour ça que l’on retrouve autant de similitudes entre
Voodoo Detective et la licence récemment ressuscitée de LucasArts. On incarne ici un détective privé du nom de Voodoo Detective, ou VD pour les intimes. Notre fin limier habite sur une île envahie par les touristes à cause d’une entreprise bien trop fructueuse pour être honnête. Un jour, une femme du nom de Marie fait irruption dans le bureau de Voodoo afin de lui confier une affaire originale. En effet, sa requête est la suivante : elle souhaite retrouver la mémoire.
Voodoo Island
Un pitch de départ simple et très classique inspiré des films noirs. Ce n’est pas la première fois que l’on est face à la recette, ô combien usée, de la belle cliente confiant une affaire à un détective cynique. Et c’est un peu la force et la faiblesse de Voodoo Detective : tout est classique, vu et revu. Tout d’abord, le gameplay est le même que tous les point’n click de ces 30 dernières années. On clique pour interagir, observer, parler. On ouvre l’inventaire, on observe un objet, on le combine avec un autre ou on l’utilise sur un élément du décor ou sur un personnage. La seule originalité aurait pu être le livre de recettes vaudou mais, malheureusement, il se termine en simple jeu de collection d’objets à combiner et à donner à la bonne personne. Le livre n’est d’ailleurs pas intégré à la perfection, et dans certaines situations on se dit qu’il ne s’agit en fait finalement que d’un gadget. Et c’est dommage, il y avait un potentiel immense. On finit même l’aventure en se disant que finalement le jeu n’a de vaudou que son titre et le nom de son personnage principal.
Au niveau des graphismes, nous sommes face à un style cartoon du plus bel effet. Les environnements sont colorés et les personnages très bien designés. Seul bémol : les décors sont parfois très chargés, ce qui rend les possibilités d’interaction difficiles à voir. Dans l’ensemble, le jeu s’en sort avec les honneurs en ce qui concerne l’aspect artistique, il n’y a rien à dire à ce niveau. Et on ne va surtout pas se plaindre des doublages et de la musique qui collent parfaitement avec l’ambiance. Les personnages ont tous des voix qui leurs collent et des dialogues bien écrits. Le titre n’est pas non plus dénué d’humour, mais il est difficile à juger. Beaucoup de blagues tombent à plat. De plus, le titre est entièrement en anglais et certaines références ne parleront qu’à un public natif, il n’est donc pas rare de passer à côté de certaines blagues ou jeux de mots...
Detective Knight
Mais l’humour n’est pas la seule chose qui tombe à plat. L’histoire générale souffre de beaucoup de défauts. Elle donne l’impression de ne pas réellement avoir de structure et a un réel problème de rythme. Son plus gros défaut est en réalité d’être une histoire vue et revue des milliers de fois. Et ce vu et revu n’affecte pas que l’histoire. Si vous avez déjà joué à des point'n click, alors les énigmes de Voodoo Detective ne vous poseront aucun problème. Certaines ont même l’air d’avoir été directement importées d’autres titres avec seulement un changement d’environnement.
On tombe aussi très vite dans le piège Doctor Who. Si Doctor Who résout tout avec son tournevis sonique, Voodoo Detective résout tout grâce à un magasin ou son livre. Vous ne serez jamais coincé dans ce titre, les solutions étant pratiquement offertes et se trouvent toujours dans l’environnement immédiat. Dernier point négatif : des allers-retours et des voyages qui prennent du temps mais qui auraient pu être évités avec une map.