Test : Harvestella - PC

Harvestella - PC

Harvestella - PC

Genre : RPG / Simulation de vie

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Mêlant simulation de vie à la ferme et exploration de donjons, un peu comme ce que propose la série des Rune Factory, Harvestella est disponible sur Nintendo Switch et PC. Mais le titre de Square Enix est-il une bonne pioche pour les fans du genre ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Dans Harvestella, le joueur incarne un ou une héroïne à la fois amnésique et muet(te), on repassera pour l'originalité. Un personnage qui de toute évidence a une santé de fer puisqu'il ressort sans encombre d'un certain ''Quietus'', sorte de courte saison où les habitants restent confinés chez eux pour ne pas tomber malades. Rapidement, le médecin et le maire du village de Lethe prennent ce survivant sous leur aile et le placent dans une ferme abandonnée et plus ou moins en piteux état. Après un tutoriel long d'une poignée d'heures et une rencontre avec une jeune femme prétendant voyager dans le temps, le joueur devra parcourir cette terre pour en découvrir tous les secrets... mais aussi la sauver d'un grand péril.

Pas trop vite le matin...

Comme dans d'autres simulations du genre, Harvestella prend tout son temps pour se mettre en place. Le tutoriel évoqué plus haut se déroule sur plusieurs heures, mais aussi sur plusieurs chapitres qui auront tôt fait de décourager les joueurs n'ayant pas l'habitude. C'est pourtant essentiel pour dérouler à un rythme digeste toutes les composantes essentielles du titre de Square Enix. Et il y en a énormément, puisque rappelons que ce titre mêle deux genres déjà très complets de base : la simulation de vie à la ferme et l'action-RPG. Sans oublier bien sûr la tartine de cut-scenes et autres dialogues propres aux productions japonaises, sachant que l'histoire se montre intriguante mais est pénalisée par une mise en scène quasiment inexistante. Malheureusement, Harvestella n'arrive à convaincre dans aucun des deux genres.

Harvestella

Commençons tout d'abord par l'aspect simulation de vie. Les habitués trouveront là quelque chose de très classique, avec la possibilité de planter, arroser et ramasser des cultures puis de les vendre pour engranger de l'argent, mais aussi d'élever du bétail, de crafter des objets ou encore de cuisiner. Bien sûr, tout n'est pas immédiatement disponible et il faut soit avancer dans l'histoire, soit acheter des améliorations (en échange d'argent et/ou de matériaux) pour avoir droit à toujours plus de tâches à effectuer. Enfin, il y a aussi les traditionnelles romances potentielles et le passage du temps, qui oblige à rentrer régulièrement à la maison ou de planter d'autres graines lorsque la saison change.

Harvestella

... et pas trop vite non-plus le soir

Il y a en fait trois gros points noirs concernant la simulation de vie d'Harvestella. La première est la gestion de la jauge d'endurance, qui réduit à vue d'oeil et qui oblige le joueur à manger pour se remplir l'estomac et, par la même occasion, re-remplir sa jauge d'endurance. Si ce n'était que ça, ce ne serait pas très grave, sauf que l'endurance se vide également lorsque l'on combat des monstres, obligeant donc à quasiment constamment se nourrir... et donc parfois à taper dans des choses que l'on voulait à la base vendre. Sachant que l'argent ne coule pas à flots et que tout est assez cher dans ce jeu, c'est donc assez rageant de devoir ''sacrifier'' des ventes potentielles.

Harvestella

Le second gros point noir concerne le passage du temps. Contrairement à la plupart des autres jeux du genre, on est obligé d'aller se coucher au maximum à minuit sous peine de tomber dans les pommes. Et tomber dans les pommes signifie perdre une demi-journée et une bonne dose d'argent pour payer le médecin du coin. Ici, ce n'est donc pas la jauge d'endurance qui impose le rythme de la journée, mais bien le temps qui passe. Si on est dans un donjon et que notre endurance est bonne, on est donc tout de même obligé de rebrousser chemin lorsque la nuit tombe sous peine d'être pénalisé, ce qui implique de nombreux allers-retours pénibles. Pire, c'est carrément dès 18h que la fatigue se faire ressentir pour notre personnage, ce qui a un impact sur ses actions (on débloque heureusement rapidement la téléportation).

Harvestella

Navets & cie

Mais le plus problématique reste avant tout l'intérêt d'avoir intégré cette fonctionnalité à Harvestella tant elle est hyper secondaire. Certes, pousser le joueur à vendre les produits de son dur labeur est une idée intéressante pour un RPG, où en général on achète de nouvelles armes et autres choses grâce à l'argent gagné durant les combats et les missions, ou encore en vendant le loot obsolète. Malheureusement, ce mélange ne fonctionne pas ici tant l'aspect RPG prend toute la place et le temps du joueur. Et lorsque l'on sait à quel point une simulation de vie est chronophage et nécessite une routine bien cadrée, on comprend bien vite que l'équilibre ne peut pas être atteint ici. On se contente donc du minimum syndical afin d'avoir assez d'argent pour poursuivre l'aventure dans les meilleures conditions.

Harvestella

L'aspect RPG, pour sa part, ne se montre pas non-plus au niveau de ce que l'on pourrait attendre d'une production Square Enix. Il y avait pourtant du potentiel, notamment concernant les nombreux jobs que l'on débloque puis que l'on équipe afin de switcher à la volée durant les combats. Malheureusement, ces derniers ne sont franchement pas réussis. Non seulement les animations sont lentes, mais en plus le tout devient rapidement brouillon dès que plusieurs ennemis s'y mettent et, surtout, il n'y a de base aucune fonctionnalité d'esquive ou de contre. Seuls certains jobs débloquent l'esquive au bout de plusieurs améliorations, ce qui est une aberration pour un action-RPG. Résultant, on est obligé de se soigner quasiment un combat sur deux.

Harvestella

Old school

En dehors de ça, tout ce que propose l'aspect RPG est on ne peut plus basique, voire simpliste. Par exemple, on ne change pas d'équipement puisque chaque job se débloque avec une arme que l'on doit améliorer au fur et à mesure. Chaque job dispose aussi de nombreuses améliorations à débloquer et de trois attaques à équiper, sachant que ces dernières nécessitent un temps de recharge une fois qu'elles ont été utilisées, ce qui est d'ailleurs aussi vrai lorsque l'on switche de job. Il y aussi la possibilité de faire des combos ou encore d'annuler les attaques des adversaires sous certaines conditions durant les combats. Bref, simple et efficace, en tout cas si ce système avait été un peu plus soigné.

Harvestella

C'est d'ailleurs un reproche que l'on peut faire à l'intégralité d'Harvestella, qui donne parfois l'impression d'avoir été techniquement baclé. On se retrouve donc avec un jeu aux animations rigides et étranges, aux temps de chargement fréquents, aux graphismes parfois plus que passables, au framerate parfois aux fraises (en tout cas sur Switch), sans parler de certaines actions qui n'ont même pas été animées, comme par exemple la cueillette, ou de nombreux passages qui n'ont pas été doublés. Pire, jouer en mode nomade s'accompagne d'une sorte de flou vraiment désagréable. Dommage, car les musiques sont sublimes et la direction artistique est plutôt mignonne, avec certains environnements très jolis ou encore un chara design réussi, les personnages principaux profitant de sublimes artworks comme Square Enix sait les faire.
Malheureusement, Square Enix loupe le coche avec ce Harvestella, qui ne parvient à convaincre sur aucun des deux genres qu'il convoite. L'aspect simulation de vie est hyper secondaire et pas assez développé tandis que l'aspect action-RPG souffre de combats catastrophiques et d'un gros manque de profondeur. Sans parler de son aspect technique qui n'est clairement pas à la hauteur et de sa boucle de gameplay mal équilibrée. Même s'il se rattrape sur sa direction artistique et sa sublime musique, il ne satisfera hélas pas les fans du genre.
14 novembre 2022 à 11h24

Par

Points positifs

  • Les musiques, sublimes
  • Une jolie direction artistique
  • Une histoire intriguante

Points négatifs

  • Techniquement pas à la hauteur
  • L'aspect simulation de vie est trop secondaire par rapport à l'aspect RPG
  • Et ces deux aspects sont globalement simplistes
  • Des combats affreux
  • Une boucle de gameplay mal équilibrée
  • Une progression pénalisée par la gestion de l'endurance et du temps

A propos de...

Harvestella

  • Genre : RPG / Simulation de vie
  • Date de sortie : 04 novembre 2022 - France
  • Edité par : Square Enix
  • Modes de distribution : Steam
  • PEGI :  Interdit aux moins de 12 ans

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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