Test : FIFA 23 - PC

Genre : Simulation de foot

C’est littéralement le dernier épisode de la série des FIFA qui vient de sortir et, évidemment, nous n’allions pas louper le coche, surtout que FIFA 23 se pose comme l'une des meilleures itérations de ces dernières années.

Test effectué à partir d'une version PS5

Il faut le dire et s’en rendre compte : la sortie de FIFA 23 signe la fin d’une ère. Comme vous le savez peut-être, il n’y aura pas de FIFA 24 l’année prochaine, car l’accord de licence entre EA et la FIFA est terminé après un rapprochement depuis plus de 30 ans. C’est en effet EA SPORT FC qui est annoncé comme l’héritier du trône tandis que la FIFA aurait trouvé un autre partenaire pour développer son propre jeu de foot concurrent. En attendant de savoir qui dominera le marché dans les temps à venir, FIFA 23 entame cette saison des marronniers avec plein de qualités.

Le terme de ''ripoliner'' n’a jamais aussi bien servi qu’en parlant de la série FIFA. Chaque année, c’est un peu cette sensation d’avoir un jeu ayant mis à jour sa liste de joueurs et quelques mécaniques, espérant faire passer à la caisse le plus grand nombre, notamment à l’aide de l’incontournable mode Ultimate Team. Ce FIFA 23 est cependant différent. Tout d’abord, l’ajout de la technologie de l’Hypermotion 2 (notamment sur les consoles new gen) apporte une élégance aux animations et aux interactions physiques assez spectaculaires pendant le match. Certes, la physique du joueur contrôlé amène une relative lenteur aux mouvements, beaucoup plus ancrés dans le réel, et nécessitant une vraie maîtrise pour maîtriser toutes les techniques (allant de la simple transversale à la passe lobée millimétrée dans l’intervalle). Ce ralentissement global du jeu est destiné à multiplier les passes et la pratique du tiki-taka du FC Barcelone plutôt que du kick and rush à l’anglaise, rendant le déroulement des matchs plus stratégique et technique. Dans le jeu, le tir puissant est un ajout amusant, avec votre joueur qui prend un élan ralenti avant de tirer une ogive vers le but. C'est un petit plus qui donne un peu de caractère au titre, pas comme le système de coups de pied arrêtés qui cristallise tous les problèmes des anciens FIFA à ce niveau. On se souvient avec nostalgie des coups francs déclenchés avec simplicité et panache comparé au système actuel qui nécessite littéralement bac+12 pour cadrer la balle. Au niveau des sensations, cette version new gen de FIFA propose des retours haptiques apportant une nouvelle couche d'immersion. Les longs ballons, les tacles violents et même les simples passes sont ressenties, non seulement sur le terrain, mais aussi dans la paume de vos mains, ce qui est franchement plaisant.

Globalement, comme souvent dans ces dernières éditions de FIFA, la plupart des joueurs passeront une bonne partie de leur temps sur Ultimate Team, qui s'est imposée comme le mode fer-de-lance de la série. Ce mastodonte de la carte à collectionner est un format qui suscite jubilation et frustration, mais qui offre, cette année, l'expérience la plus complète et la plus agréable à ce jour. On commence avec l'ancien système d'alchimie qui a disparu pour laisser place à une refonte complète. Bien sûr, vous devez toujours respecter les affinités entre les joueurs de mêmes ligues, pays ou équipes internationales, mais ce n'est plus un obstacle pour un peu sortir des sentiers battus. Le niveau d'alchimie est passé de 100 à 33 et, bien qu'il soit toujours utile d'avoir autant de joueurs qui se connaissent et qui jouent ensemble, il ne faut toutefois pas uniquement se reposer sur cette mécanique. Il faut également savoir que même s'il est payant de garder une équipe restreinte pour renforcer certaines connexions dans le jeu, cela ne vous pénalise pas complètement comme avant et, surtout, les joueurs n'ont pas besoin d'être positionnés les uns à côté des autres pour créer une alchimie. L’Ultimate propose toujours autant de façons de se marrer (ou de casser sa manette, au choix) : les divisions sont de retour pour faire ressortir la bête qui sommeille en vous et, à l'inverse, les clashs d'équipes vous permettent de mieux moduler votre niveau de difficulté en jouant contre l'ordinateur et offrant également un système de récompense et de progression sans le stress des joutes en ligne.

À côté du mode Ultimate, le mode Carrière est probablement dans sa meilleure version à date. Un vaste périple à travers la carrière d'un joueur ou d'un manager qui vous donne vraiment l'impression de progresser à mesure que vous jouez. De plus, le tout nouveau moteur de personnalité permet aux joueurs de suivre une certaine voie, ce qui impacte leur manière de s'entraîner, de communiquer et de se comporter en dehors du terrain.

Enfin, en dehors de Kylian M’Bappé avec lequel on sature un peu (on t’aime bien kyky mais bon), FIFA 23 met la joueuse Sam Kerr à l’honneur afin de célébrer l’implémentation de La Barclays FA Women's Super League et la D1 Arkema française dès le lancement, annonçant une nouvelle ère de représentation des femmes dans le jeu vidéo. Les matchs des hommes sont également systématiquement arbitrés par des femmes, ce qui en dit aussi long sur l’avancée de la représentation féminine dans ce genre de jeu. Enfin, et pour parfaire cette célébration, Hervé Mathoux et Pierre Ménès (impliqué dans des affaires d’agressions sexuelles) passent la main au superbe duo de BeIN Sport : Benjamin Da Silva et l’explosif Omar Da Fonseca. Rien que pour ça, le jeu compte désormais une place spéciale dans mon cœur.

Même si la série d'EA traverse une période de transition, vous savez très bien que vous ne trouverez pas de meilleure proposition pour un jeu de foot. Les concurrents le savent d’ailleurs mieux que vous : il n’y en a aucun. Si l'on met de côté les quelques critiques concernant l’Hypermotion 2, FIFA s'est rarement senti aussi bien dans ses crampons. Grâce à la meilleure version d’Ultimate Team à ce jour ou encore aux retours haptiques immersifs de la new gen, FIFA 23 est une proposition élégante et la mieux optimisée que nous ayons eu depuis longtemps.

11 octobre 2022 à 11h10

Par Lorris