Test : Lords of the Fallen - PC

Lords of the Fallen - PC
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Lords of the Fallen est de retour. L’opus original a été l'un des premiers à reproduire le modèle de Dark Souls, à une époque où cela semblait encore être une tâche surréaliste et peu enviable. Aujourd’hui, le marché a évidemment bien changé puisque nous sommes inondés de jeux de ce genre (Wolong, Lies of P…) et la question de reproduire le modèle FromSoft ne se pose plus. Cependant… n’est pas Dark Souls qui veut.

Test effectué à partir d'une version PS5

Lords of the Fallen commence au moins de manière simple : un méchant dieu nommé Adyr a été banni il y a des siècles, mais maintenant la corde magique qui le maintient à l'extérieur du monde commence à s'effilocher, et des hordes de ses démons ont réussi à se faufiler à l'intérieur. Il ne faudra pas longtemps avant qu'Adyr lui-même parvienne à revenir, à moins que quelqu'un ne puisse trouver toutes les portes permettant son retour et les refermer une par une. Ayant trébuché sur une lanterne de vol d'âme dimensionnelle, vous devenez prédisposé à cette tâche qui ne sera pas de tout repos. À première vue, un scénario fonctionnel de ce type peut servir de tremplin pour quelque chose de plus profond comme l’avait parfaitement démontré Elden Ring (on prend cet exemple à tout hasard, évidemment). Hélas, ici la narration reste impersonnelle et on ne parvient pas vraiment à s’immerger dans la diégèse du jeu ou encore ses personnages.


Comme d’autres Souls-like, Lords of the Fallen emprunte des idées à droite et à gauche pour nous fournir un melting-pot de mécaniques de gameplay qui restent très efficaces, lorsqu’utilisées dans ce cadre-là. Vous bénéficierez du système de parade de Sekiro, du regain de vie par la touche de Bloodborne ou encore du système de focalisation/lancer de sorts de Dark Souls 3/Elden Ring. Ce n’est pas forcément original, mais ça reste appréciable et plutôt bien exécuté. Comme dans Dark Souls, vous pouvez alterner entre tenir une arme à une ou deux mains, mais maintenant vous pouvez le faire au milieu de votre enchaînement, passant de coups fouettés à des coups puissants sans ralentir. Sans oublier la capacité toujours satisfaisante de faire trébucher les ennemis et de lancer un coup critique. Le seul problème est que pour de nombreux combats, et notamment au début du jeu, la courbe de progression est extrêmement lente et on a difficilement l’impression d’infliger des dégâts aux (nombreux) ennemis présents sur notre chemin.


En effet, si la plupart des Souls-likes restent sur un fin équilibre entre le défi et la satisfaction, Lords of the Fallen écrabouille tout et propose un nombre assez vertigineux de phases laborieuses et fastidieuses. En effet, le jeu récompense trop peu le joueur qui se demande parfois pourquoi souffrir autant pour rejoindre un boss sans posséder vraiment d’outil pour s’affranchir (au moins un peu) de toute cette difficulté. Les exemples sont nombreux, mais on pensera à certains ennemis qui peuvent se dissimuler en tant qu’objet dans le décor et vous tuer en un coup si vous vous approchez trop près d’eux. Concernant les boss, ils sont également nombreux adeptes du oneshot, ce qui concerne évidemment tous les boss, du premier au dernier.


Au-delà du combat standard, Lords of the Fallen a tout de même fourni des efforts pour se rendre original et y arrive grâce à sa configuration à deux mondes, où vous pouvez utiliser une lanterne spéciale pour voyager entre deux couches de réalité, avec des règles différentes ainsi que des variations de son level design. Vous ne pourrez entrer dans le monde des morts qu’à certains endroits (indiqués par des papillons volants) et utiliser ce passage pour contourner des obstacles dans le monde réel. Attention cependant, plus vous passez de temps dans le monde d’en bas et plus les ennemis seront nombreux et coriaces. Il faudra errer jusqu’à trouver une statue vous permettant de revenir dans le monde des vivants et vous ne pouvez pas faire ça à la volée. Sachez aussi que lorsque vous mourrez contre un ennemi dans le monde des vivants, vous aurez un genre de « deuxième chance » en continuant l’aventure dans le monde des morts. Cela vaut également pour les combats de boss.

Lords of the Fallen

Ce passage dans le monde des morts à l’aide de la lanterne vous octroie également quelques pouvoirs, comme le fait de séparer l’âme des ennemis de leur corps (ce qui les rend plus vulnérables, mais ne semble pas vraiment fonctionner…), pouvoir déplacer des plateformes dans le monde des morts ou encore récolter des morceaux d’âmes, ce qui fait office de monnaie du jeu. D’ailleurs, cette dernière est utilisée exactement comme dans tous les Souls-likes : autour du feu de camp, vous pourrez booster tel ou tel point de compétence.

Lords of the Fallen

Visuellement en revanche, Lords of the Fallen effectue un travail admirable : c’est beau, la direction artistique est pleine de sens et l’Unreal Engine 5 dégage son plein potentiel ici. Le doublage est aussi omniprésent, ce qui donne davantage de poids à l’immersion même si l’histoire ne reste que très en surface tout au long de l’aventure.

Lords of the Fallen

Tout bien considéré, le problème avec Lords of the Fallen est qu'il n'arrive jamais vraiment à se tailler sa propre identité. Il emprunte un peu à Lies of P, un peu à Nioh, un peu à Blasphemous et beaucoup à FromSoftware, et même s'il parvient à tirer parti de certaines de ces influences, tous ces autres titres resteront beaucoup plus longtemps gravés dans les mémoires que le titre d’Hexworks. L’expérience globale n’est pas mauvaise, simplement plus transparente, au vu de l’état du marché à l’heure actuelle.

Lords of the Fallen

Lords of the Fallen parvient à justifier le retour de cette franchise oubliée en faisant fondamentalement le boulot, mais pas plus. Présentant quelques idées astucieuses dans un brouhaha d’autres, très prévisibles, on aboutit ici à une expérience de type Souls-like qui ne se sentira pas particulièrement nouvelle ou fraîche, mais le jeu d’Hexworks pourra contenter les sado-masos en manque en attendant le DLC d’Elden Ring.
23 octobre 2023 à 16h59

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Points positifs

  • La direction artistique
  • C’est beau
  • Les mécaniques de combat (pas originales, mais efficaces)
  • Le switch entre deux mondes

Points négatifs

  • Une progression mal gérée
  • Des phases très frustrantes
  • Beaucoup d’ennemis
  • Un gameplay sans surprise (tout ou presque est un déjà-vu)
  • Des problèmes de caméras pendant des combats de boss

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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