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Des années après, Helldivers revient nous servir une bonne dose de démocratie pour un second opus qui opère une transition complètement assumée : un fond qui reste le même pour une nouvelle forme, moins de niche et beaucoup plus aguichante. Arrowhead est toujours à la manœuvre, édité par PlayStation Studios cette fois.
Test effectué à partir d'une version PC
La démocratie, il faut la faire passer à grands coups de missiles dans la gueule. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les politiciens de la Super-Terre, notre monde qu’il faut protéger et ce pour quoi nous nous battons dans Helldivers 2. Vous incarnez un soldat de la Fédération, fier défenseur de notre planète, qui sera propulsé sur des planètes infestées d’immondes créatures auxquelles il faudra apprendre les lois des humains, celles de la destruction et de l’éradication de ce qui ne nous ressemble pas. Sous son côté très satirique et critique envers nos politiques mondiales modernes, Helldivers 2 est un jeu qui ne se prend pas la tête dans sa narration puisque le titre ne propose aucune campagne écrite, il est taillé en jeu-service sur lequel les joueurs se lancent dans diverses missions, de préférence en coopération.
Missilocratie
Helldivers 2 fait suite à Helldivers, jeu de 2015 ayant vu le jour sur PlayStation et PC et ayant connu un succès de niche. Réputé pour sa composante en coopération et notamment en local, le jeu est un twin-stick shooter avec une vue du dessus, expérience idéale à partager sur un canapé, jusqu’à quatre joueurs. Après huit années de développement, Helldivers 2 débarque sous l’égide PlayStation Studios en tant qu’éditeur (Arrowhead toujours au développement) et effectue une bascule complète de sa forme : on passe à un TPS en 3D avec toutes les interrogations que cela peut susciter. De ce que l’on a pu en voir jusqu’ici, c’est une franche réussite et un beau tour de force réalisé par le développeur.
Le principe d’Helldivers 2 est simple : répandre la démocratie à travers la galaxie à l’aide de ses armes, préférablement en coopération. Vous êtes maître de votre vaisseau avec, en son centre, la possibilité de choisir votre terrain pour la future mission qui vous attend. Ce vaisseau spatial agit comme un hub dans lequel pourront aller et venir d’autres joueurs afin de former un groupe avec vous et partir combattre ensemble jusqu’à quatre joueurs (avec le crossplay disponible). Les missions sont réparties par planètes et par secteurs, le but étant de participer à un effort de guerre commun pour « libérer » petit à petit les planètes et délivrer les secteurs de « l’occupation » ennemie. Les missions prennent la forme de différents objectifs, allant d’escorter des civils, faire décoller un missile nucléaire ou encore détruire des nids de Terminides (l’espèce d’insectes fortement inspirés des Arachnides de Starship Troopers). Vous pourrez également affronter les Automatons, un genre de Terminator qui, lui, à la capacité de tirer de loin, au contraire des Terminides qui vous attaqueront plutôt au corps à corps. Vous pourrez choisir entre neuf niveaux de difficulté, le 1er étant une balade tranquille et le 9ème nécessitant une préparation de votre escouade avec un équipement complémentaire ainsi que la nécessité d’être toujours en mouvement, tellement les ennemis arriveront sur vous par centaines.
Je vote pour la violence
En jeu, Helldivers 2 est extrêmement satisfaisant à tous points de vue. Les combats sont réactifs, dynamiques et impitoyables. Le titre reprend le grand principe du premier jeu, à savoir l’invocation de stratagèmes militaires par le biais d’une manipulation des touches directionnelles. Le tout se fait de manière diégétique et parfaitement cohérente : vous activez un stratagème avec un code précis, jetez la balise de positionnement et c’est le croiseur stellaire situé en basse orbite qui enverra directement ce qui est demandé. Il y a toujours un temps d’attente entre le moment où vous demandez une livraison et le moment où elle arrive, à part pour les stratagèmes de type « Aigles » qui sont des bombardements rapides par des avions de chasse qui tournent au-dessus du champ de bataille et interviennent très rapidement, mais sont à usages limités. Vous pourrez demander des armes ou équipements spécifiques ou encore ressusciter les compagnons de votre escouade lorsqu’une mort survient. Pour le jeu, c’est un nouveau Helldivers qui arrive du ciel. Ces stratagèmes sont choisis juste avant la mission et vous ne pourrez pas en prendre plus de quatre, à vous de faire les bons choix selon ce qui vous attend. Vous devrez également bien vous équiper en termes d’armes et d’armures, puisque vous pourrez débloquer des pièces d’équipement de différentes caractéristiques et aspects, à porter au fur et à mesure de votre progression. Lorsque votre mission est terminée, selon vos faits en jeu, vous repartirez avec de l’expérience, de l’argent et des échantillons, ce qui vous permettra de débloquer tout un tas de réjouissances dans votre hub.
En plus d’un compendium classique et d’un premium qui vous met à disposition des armes, armures et équipements à débloquer à l’aide de médailles à glaner en jeu, vous pourrez également acheter des stratagèmes spécifiques qui se débloqueront petit à petit avec vos niveaux. Aussi, vous pourrez améliorer et ajouter des modules à votre vaisseau, simplifiant et améliorant le déploiement de vos stratagèmes. Toute cette progression se fait d'une manière très cohérente et agréable qui donne envie d’enchainer les parties sans sensation de grind sans âme. Tout débloquer pourra vous prendre entre 70h et 100h de jeu, selon les difficultés choisies.
Brothers In Arms
Helldivers 2 est donc un jeu de systèmes qui s’imbriquent, favorisent la coopération et sont sublimés par un côté diégétique très satisfaisant et immersif. Les exemples seraient trop nombreux à énoncer, mais il vous arrivera de rencontrer des situations dantesques impliquant du tir allié, le fait de constater que ce que vous réalisez en mission débloquera des stratagèmes temporaires ou encore de comprendre que, non, vos armes ne peuvent pas surchauffer sur une planète glaciaire. Une tonne de détails qui subliment le gameplay du jeu et lui donnent de la consistance et un côté addictif qui explique tous les problèmes de serveurs connus par le jeu depuis sa sortie. Car oui, Arrowhead attendait 50 000 joueurs en simultané maximum sur PS5 et PC, ils en ont eu seize fois plus. C’est dire que depuis quelques jours, les développeurs transpirent et travaillent fort pour multiplier les patchs correctifs et, surtout, les extensions de serveurs pour permettre à tout le monde de jouer. C’est désormais sur la bonne voie.
Enfin, techniquement parlant, le titre présente une qualité plus que satisfaisante tout en restant lisible dans les moments les plus chaotiques de vos parties. Plus que dans l’aspect purement technique, le jeu arrive à déployer des ambiances assez sublimes, comme ces missions de nuit sur Draupnir où une fine brume cache des usines à fabrication d’Automatons ou la poisse venimeuse des Terminides qui vous empêchera de voir à cinq mètres, facilitant les attaques des insectes dans votre dos. Ça fonctionne tout le temps et le jeu montre qu’une direction artistique bien gérée compense largement pour un moteur physique et technique moins étincelant.
Helldivers 2 assume une transition quasi parfaite sur la forme tout en gardant le même fond qui a fait son succès il y a presque dix ans. Malgré les problèmes de serveurs les quinze jours suivant sa sortie, la base de joueurs continue de s’agrandir et le jeu tourne à plein potentiel. Il ne nous manque plus qu’une vraie feuille de route pour espérer le voir trôner dans le top des jeux service existants. Et il n’en est déjà pas loin.
