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Posé sur Arrakis, Dune : Awakening nous plonge dans un MMO de survie sombre, hostile, mais poétique, où l’univers mythique de Frank Herbert est subtilement magnifié. Entre combats techniques, grind mesuré et immersion viscérale, Funcom propose un voyage à la fois ambitieux et imparfait.
Test effectué à partir d'une version PC
Votre périple débute en incarnant un agent de la Bene Gesserit dans une uchronie intrigante où Paul Atreides n’existe pas et les Fremen se sont évaporés dans les sables du temps. L’entrée en matière se fait par un tutoriel robuste de près de quinze heures durant lequel vous apprenez à gérer finement l'hydratation, à esquiver avec précision les tempêtes mortelles et à récolter l’Épice en évitant la menace permanente des vers géants, véritables épées de Damoclès du désert. Rapidement, votre progression se structure en quatre étapes clés : survivre, protéger, étendre, contrôler, cette dernière phase révélant pleinement le potentiel MMO avec construction détaillée de bases, alliances commerciales nuancées et conquêtes territoriales stratégiques à grande échelle.
L’Épice coule à flots
Le gameplay gagne en complexité avec une fabrication avancée particulièrement satisfaisante, offrant des centaines de combinaisons possibles d’équipements et d'améliorations. Le mentorat entre joueurs, intégré naturellement au système social, facilite l’apprentissage des novices tout en valorisant l’expertise des vétérans. L’accès aux véhicules emblématiques comme l’ornithopter, aux contrôles exigeants mais gratifiants, ou le sand bike, plus agile, enrichit l’exploration. Mention spéciale aux vers géants qui introduisent une tension bienvenue : s'ils vous avalent, tout équipement transporté disparaît définitivement, ce qui élève significativement les enjeux lors de vos excursions les plus risquées.
Visuellement, Dune : Awakening exploite habilement l’Unreal Engine 5 pour restituer les paysages immenses d’Arrakis avec un réalisme saisissant : dunes sculptées par le vent, ruines mélancoliques chargées d’histoire, et tempêtes de sable impitoyables donnent vie à une planète aussi belle qu’inquiétante. En résolution 4K et réglages ultra, le rendu est impressionnant malgré quelques animations parfois rigides sur les personnages ou les créatures secondaires. L’ambiance sonore, quant à elle, contribue puissamment à l’immersion : le sifflement aigu du vent dans les rochers, le grondement sourd et menaçant des vers ou encore le silence oppressant du désert avant le chaos renforcent constamment le sentiment de menace.
Le système de loot et de crafting est dense et engageant : vous évoluez du cuivre au plastinium, en passant par l’aluminium et le rare duraluminium. La possibilité détaillée de construire, personnaliser esthétiquement ou vendre bases et véhicules entre joueurs offre une réelle profondeur économique au titre, dynamisant l’économie interne au jeu. Le choix précis et équilibré des classes (Mentat, Trooper, Bene Gesserit, Swordmaster…) apporte une belle complémentarité dans les parties coopératives avec des synergies intéressantes et cruciales entre rôles offensifs, défensifs et de soutien.
Le combat représente cependant le talon d’Achille du titre : animations rigides, manque de précision frustrant dans la détection d’impact et absence regrettable de lock-on gâchent une expérience autrement immersive. On notera notamment le déséquilibre flagrant entre le combat à distance et la mêlée, cette dernière étant presque obsolète devant la domination excessive des tourelles automatiques des Mentats ou le sniping omniprésent.
Si la traversée à pied est volontairement lente et risquée, l’utilisation des véhicules modifie radicalement l’approche du monde ouvert. L’ornithopter procure une sensation de liberté proche de celle ressentie dans Warframe ou Spider-Man, certes moins fluide mais largement satisfaisante, tandis que le sand bike permet une mobilité accrue au sol. Ces véhicules changent radicalement l'exploration, encourageant une découverte aérienne ou terrestre audacieuse et variée.
C’est pas la taille du ver qui compte…
L’expérience en fin de jeu se concentre sur les Deep Deserts, vastes zones ouvertes où les guildes s’affrontent pour contrôler la précieuse Épice. Les tempêtes de Coriolis et événements dynamiques aléatoires ajoutent du piment à ces confrontations stratégiques à grande échelle. Toutefois, le lancement a été marqué par des difficultés techniques importantes : files d’attente dépassant parfois les deux heures en périodes de pointe, maintenances prolongées et une gestion problématique du logement en sietches limitant l'accès rapide au monde global.
Techniquement exigeant, Dune : Awakening demande une configuration robuste : une RTX 3070 ou une Radeon RX 6700 XT accompagnée de 16 Go de RAM et d’un SSD rapide pour maintenir les 60 FPS en 1080p ou 1440p. Grâce au DLSS 4 et à la génération de frames, dépasser les 120 FPS en Full HD reste toutefois envisageable. L'optimisation sérieuse est complétée par une compatibilité solide avec DirectX 12, l’absence notable de bugs majeurs dès la sortie, l’accès à des serveurs privés pour groupes restreints, et un cross-platform PC/console prévu pour 2026.
En conclusion, Dune : Awakening démontre avec éclat que survie et MMO peuvent fusionner efficacement dans un univers aussi riche que celui de Frank Herbert. Visuellement impressionnant, mécaniquement dense et doté d'une immersion exceptionnelle, le jeu souffre toutefois de combats trop approximatifs et de frustrations techniques ponctuelles. Avec quelques correctifs ciblés, il pourrait aisément se hisser parmi les références incontournables du genre.
