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Responsable des excellentes séries des Shin Megami Tensei et des Persona, la firme Atlus sort durant ce mois d'octobre sa nouvelle production développée par Studio Zero : Metaphor : ReFantazio. Un RPG qui transpire Persona par tous les pores mais qui n'en oublie pas d'imposer sa propre personnalité.
Test effectué à partir d'une version Xbox Series
Metaphor : ReFantazio prend place dans un univers médiéval fantastique et débute son histoire par un régicide, ni plus, ni moins. Seulement voilà, ce que l'assassin, un certain Louis, n'avait pas anticipé, c'est que le roi avait plus ou moins prévu la chose et a lancé en amont une magie puissante destinée à choisir le prochain monarque. Trois candidats sont au coude-à-coude : Louis, le religieux Forden et enfin le Prince. Ce qui est assez étonnant puisque ce dernier n'a plus donné signe de vie depuis un sacré bout de temps, et plus précisément après avoir été touché par une malédiction.
Des chevaliers dans mon Persona
C'est dans ce joyeux bazar que le joueur fait connaissance avec son personnage, qu'il peut nommer comme il le souhaite. Ce dernier a une mission, à savoir trouver un moyen de rétablir le Prince puisqu'il l'a pris sous son aile lorsqu'il était petit. Pour ce faire, il va entrer dans la course aux élections et tenter de convaincre les locaux, ce qui n'est évidemment pas chose aisée puisqu'il est un parfait inconnu. Et comme si ça ne suffisait pas, il fait partie d'une race particulièrement méprisée dans ce monde, les Eldas.
Ce principe fondamental du royaume est d'ailleurs ce qui saute le plus vite au yeux dans Metaphor : ReFantazio : les habitants appartiennent à différentes races, certaines étant dominantes tandis que d'autres sont considérées comme des parias. Le message est limpide ici, il est question de racisme, d'inégalités et d'injustices, d'autant plus que le Prince – et par extension le héros – rêve d'un monde où tout le monde serait sur le même pied d'égalité. Un sujet qui n'est certes pas inédit mais qui est particulièrement bien abordé ici.
Ce qui n'est guère étonnant quand on voit le palmarès des développeurs, qui savent écrire des histoires passionnantes, crédibles et portées par des personnages forts au background complexe. Autant de qualités d'écriture que l'on retrouve dans Metaphor : ReFantazio, qui profite aussi de son univers de fantasy pour enchaîner les retournements de situation et autres événements inattendus. On l'a déjà vu dans bien des œuvres, et pas seulement vidéoludiques, le sujet de la succession sur un trône étant propice aux trahisons et autres masques qui finissent par tomber. Autant d'éléments accessibles à tout le monde puisque ce RPG est entièrement traduit en français avec soin.
Au jour le jour
La magie du roi ne demande pas de choisir un successeur à l'instant T, il laisse quand même une petite deadline. Et si jamais vous avez déjà joué à un Persona, vous savez ce que ça signifie concrètement : la progression en jeu va se faire au fur et à mesure des jours qui passent, obligeant le joueur à s'organiser autour de ce calendrier. Que ce soit concernant la quête principale ou les quêtes secondaires, toutes ou presque demandent d'être terminées dans un certain laps de temps et il faut donc rapidement trouver son rythme pour ne pas finir le bec dans l'eau.
Ce qui signifie que chaque action ou presque prend du temps, que ce soit les donjons, les activités ou même certaines discussions. En contrepartie, tous ces éléments renforcent peu à peu le héros et son équipe de différentes manières. Ainsi, certaines choses permettent de gagner de nouveaux adeptes, d'autres de faire grimper cinq statistiques principales (sagesse, imaginaire, courage, tolérance et éloquence) ayant un poids important sur la quête principale, d'autres encore d'apprendre des recettes (parce que oui, il y a aussi de la cuisine) ou de renforcer les liens avec les autres personnages principaux. Un système qui peut être perçu comme contraignant au premier abord mais qui fonctionne extrêmement bien, et ce même si on peut regretter que certains passages viennent donner un coup au rythme global de l'aventure. Sauver le monde ok, mais laissez-moi d'abord aider en cuisine !
Bon, on a suffisamment tourné autour du pot, il est donc grand temps de se pencher sur le point principal de Metaphor : ReFantazio : les combats. Et une fois de plus, les habitués des productions Atlus seront en terrain conquis tant les affrontements – à la difficulté juste - sont proches des autres licences, surtout de Persona. Ici, ces alter egos se nomment des Archétypes et se débloquent peu à peu en progressant dans l'aventure et en se liant d'amitié avec des personnages spécifiques. Ces classes ont leurs points forts et faibles, mais aussi leurs aptitudes se débloquant en gagnant des niveaux. Par exemple, le Guérisseur maîtrise le soin et la magie de lumière tandis que le Guerrier inflige de lourds dégâts physiques.
Course au trône
Mais contrairement à Persona, le héros ne peut ''équiper'' qu'un seul archétype à la fois et ne peut donc pas en changer durant les combats. Avant un affrontement, il faut prendre le temps d'analyser l'ennemi pour choisir la bonne classe et, par exemple, ne pas se retrouver avec un archétype sensible au feu face à un monstre crachant des flammes. Autre changement par rapport à l'autre licence phare d'Atlus, tous les membres de l'équipe peuvent avoir plusieurs archétypes, même s'il faut pour ce faire dépenser un peu d'argent spécial appelé magla. Magla aussi utilisé pour transférer une capacité d'une classe à l'autre afin d'en créer des redoutables.
En plus de leurs attaques spécifiques, les archétypes débloquent des attaques en symbiose avec d'autres archétypes, à condition évidemment qu'ils soient équipés. De quoi porter des coups dévastateurs, même s'ils consomment bien souvent davantage de PM que ceux de base. Et pour économiser ces derniers, il peut être intéressant de tirer profit du système de combat hybride de Metaphor : ReFantazio pour entrer dans l'affrontement avec un petit avantage. En effet, il n'y a pas que du tour par tour ici puisque les ennemis peuvent être frappés en temps réel directement sur la map, sachant que les monstres peuvent aussi attaquer le groupe.
Si l'ennemi est plus faible, il est automatiquement éliminé, s'évitant un petit combat sans grand intérêt et deux temps de chargement. En revanche, s'il est de niveau équivalent ou plus fort, le prendre par surprise et le frapper plusieurs fois avant de lancer le tour par tour permet de l'étourdir et de réduire sa barre de vie. Alors, certes, un tel système a déjà été vu dans les Persona, mais il n'était possible de ne donner qu'un seul coup avant que le véritable combat ne se lance. Metaphor : ReFantazio pousse cette idée un peu plus loin, même si elle n'est pas aussi souple que dans le récent Trails Through Daybreak qui laisse la possibilité de revenir au combat en temps réel à tout moment.
Belle comme une calèche
Autres petits ajouts sympathiques : le fait qu'aucun Game Over n’apparaisse lorsque le héros est mis K.O., qu'une option permette de revenir au début d'un affrontement si nécessaire pour tenter une nouvelle tactique et que la place des membres du groupe (devant ou derrière) ait une influence directe sur les dégâts qu'ils infligent et prennent. Enfin, on retrouve aussi le système de résistances élémentaires qui permet de profiter d'un coup bonus lorsque l'on parvient à toucher la faiblesse d'un ennemi. Faiblesse directement indiquée lorsque l'on prépare l'attaque, évitant d'avoir à la lancer une première fois à l'aveugle pour savoir si elle fera mouche ou non.
Tous ces éléments mis bout à bout créent une aventure immédiatement prenante et des combats particulièrement dynamiques. Mais est-ce que l'enrobage est à la hauteur ? Hé bien oui, sans grande surprise, même si là encore on ressent l'impact de Persona à tous les coins de rue. La direction artistique de Metaphor : ReFantazio est sublime, avec des environnements complexes, des créatures bien souvent marquantes ou encore des effets visuels particulièrement réussis. Les temps de chargement, assez nombreux et parfois un poil longs (en tout cas sur Xbox Series), sont souvent cachés par un écran animé, et l'interface se montre extrêmement fluide, notamment grâce à ses raccourcis bienvenus. Les musiques, doublages japonais et bruitages ne sont pas en reste puisque l'on se retrouve avec de sublimes compositions collant parfaitement à l'ambiance, notamment durant les combats.
Il y aurait encore bien des choses à dire concernant Metaphor : ReFantazio, mais vous avez là l'essentiel pour vous donner envie d'aller gratter sous la surface de ce titre et trouver tous les trésors qui s'y cachent. Atlus et Studio Zero nous offrent là l'un des meilleurs RPG de l'année et même l'un des meilleurs jeux de l'année : histoire passionnante alternant entre passages importants et vie de tous les jours, personnages bien écrits, combats dynamiques et profonds, contenu généreux et réalisation aux petits oignons.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.