Test : The Alters - PC

The Alters - PC

The Alters - PC

Genre : Aventure

Partager
Déjà responsables des déprimants This War of Mine et Frostpunk, les développeurs de chez 11 bit studios reviennent avec une proposition un peu différente : The Alters. Mêlant science-fiction, narration poussée et gestion, ce titre passe par la case test aujourd'hui.

Test effectué à partir d'une version PS5

Dans The Alters, l'histoire suit les mésaventures de ce pauvre Jan Dolski, seul survivant du crash de son vaisseau. Heureusement, une base mobile, sorte de roue gigantesque, se trouve non loin et devrait le protéger des radiations particulièrement fortes de la planète sur laquelle il vient d'arriver. Malheureusement, parce que de toute évidence Jan est vraiment poissard, il n'a que quelques jours avant le lever du soleil... qui a la fâcheuse habitude de détruire toute forme de vie sur son passage. Bonjour le contre-la-montre.

Alone together

Mais une découverte faite sur place va tout changer : Jan va trouver du Rapidium, une ressource particulièrement rare aux propriétés pouvant bien bouleverser la futur de l'humanité. De quoi permettre au héros, même s'il n'en a pas franchement envie, de créer des versions alternatives de lui-même, des Alters. Ces Alters ont des compétences précises (technicien, scientifique, mineur, etc) et correspondent tous à des choix de vie différents de ceux de Jan. Que ce serait-il passé s'il s'était rebiffé contre son père ? S'il n'était pas allé à l'université ? S'il n'avait pas divorcé ?

The Alters

C'est d'ailleurs là tout le cœur du jeu, qui repose énormément sur sa narration. Non seulement Jan se pose des questions d'ordre éthique sur la création des Alters (que deviendront-ils une fois la mission réussie ?), mais ces derniers ont aussi leur petit caractère et il faut faire en sorte de garder tout ce petit monde heureux pour que la base continue de tourner. Évidemment, il est impossible de contenter tout le monde, il faut donc faire régulièrement des choix importants et qui auront des répercutions à plus ou moins long terme, ce qui offre aussi une belle dose de rejouabilité.

The Alters

On ressent là une fois de plus le point fort de 11 bit studios, qui sait raconter des histoires marquantes et intimes destinées à faire réfléchir les joueurs (bonjour la vie de merde que Jan se traîne), comme par exemple l'impact de la guerre sur des civils dans This War of Mine. Ici, les scénaristes ont décidé d'explorer des thèmes parfois un peu plus abstraits, comme la physique quantique, mais aussi sur ce qui fait un être humain et bien sûr sur la psychologie. Et pour rendre le tout plus immersif, les discussions avec les Alters se font via des plans fixes sur les Jan alternatifs, histoire de mieux appréhender leurs réactions lors des choix de dialogues.

The Alters

Tout ceci n'a pas seulement pour vocation de faire réfléchir, car maintenir les Alters heureux est essentiel à la progression. Un Alter mécontent pourra par exemple refuser de bosser, mettant potentiellement en péril la survie de tout le groupe, voire se blesser gravement. Ils doivent évidemment tous avoir un lit pour dormir et de la nourriture quotidienne, et il faut parfois sacrifier de précieuses heures dans la journée pour faire des activités avec eux, comme regarder un film ou cuisiner.

The Alters

Black hole sun

Car si la progression globale se fait via divers actes, la progression journalière demande de gérer correctement les heures. Le réveil sonne tous les matins à 7h et il est possible d'effectuer des activités jusqu'à 20h. Une fois cette heure passée, Jan est considéré comme fatigué et devient donc plus lent. Évidemment, chaque petite action effectuée grignote des heures, que ce soit les activités avec les Alters ou l'exploration de la planète. Celle-ci, particulièrement désolée, renferme malgré tout des ressources essentielles et il faut donc régulièrement sortir de la base pour les récolter.

The Alters

C'est là tout l'intérêt de la création des Alters : déléguer des tâches. Impossible pour Jan d'être au four et au moulin, il faut donc gérer son équipage – si possible en fonction de leurs compétences pour profiter d'un petit bonus – afin d'optimiser au mieux chaque journée. Avec évidemment une épée de Damoclès au-dessus de la tête : repartir avant que le soleil ne se lève. Mais même durant la nuit, la planète est loin d'être sûre puisque certaines zones sont particulièrement concentrées en radiations, obligeant Jan à se dépêcher. Des objets sont par ailleurs au fur et à mesure à crafter pour s'aider durant l'exploration et il faut faire attention au poids total de tout ce beau monde. Bref, il y a pas mal de choses à prendre en compte.

The Alters

Cette partie gestion se montre globalement aussi réussie que l'aspect narratif, même si The Alters est pénalisé par des objectifs parfois pas assez clairs et tout un tas de menus franchement lourdingues. La version console (le test a été effectué sur une PS5) n'est par ailleurs clairement pas celle à privilégier tant il est fastidieux de se déplacer dans tous ces onglets ou de modifier les différents éléments de la base à la manette. Cerise sur le gâteau : les textes sont particulièrement minuscules (alors qu'il y a pas mal de lecture), même lorsque l'on a modifié ce paramètre, et quelques coquilles sont présentes dans la traduction française. Bon point en revanche pour le doublage anglais, l'acteur étant clairement investi par son rôle.

The Alters

Visuellement, il n'y a pas non plus grand-chose à dire. La planète sur laquelle se déroule l'aventure est particulièrement ''jolie'', en tout cas si l'on apprécie le côté zone grisâtre et désolée. La base, vue de côté, est bien détaillée et la modélisation des personnages est franchement bluffante. L'ambiance sonore, là aussi très dans l'ambiance sci-fi, reste souvent en retrait mais accompagne parfaitement le tout. La sauvegarde se fait chaque matin mais de très nombreux fichiers sont présents histoire de retourner en arrière et de faire des choix différents, ce qui est aussi utile pour se dépêtrer des bugs rencontrés ça et là, notamment concernant l'IA des Alters qui fait parfois n'importe quoi.
S'il repose sur un gameplay de gestion et d'exploration solide, malgré des objectifs parfois peu clairs et l'utilisation de menus fastidieux, The Alters brille avant tout par son écriture, soignée et qui prend son temps. Jan, et par extension le joueur, est régulièrement soumis à des choix cornéliens et se pose surtout tout un tas de questions, notamment d'ordre éthique et philosophique. Attention tout de même, l'aventure ne plaira clairement pas à tout le monde, tout comme les productions précédentes du studio.
13 juin 2025 à 11h25

Par

Points positifs

  • Une écriture soignée
  • Des Alters aux personnalités très différentes
  • Des choix difficiles et ayant un vrai impact sur l'aventure
  • Le gameplay gestion et exploration solide...

Points négatifs

  • Une IA parfois aux fraises
  • Des menus fastidieux
  • Parfois peu clair
  • … mais forcément répétitif

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

Revenir en haut