Clairement, Lorelei and the Laser Eyes est un OVNI vidéoludique de bout en bout. L'aventure débute sans aucune explication et demande d'incarner une femme devant se rendre dans un hôtel pour en comprendre peu à peu tous les mystères. Ce qui se fera en résolvant tout un tas de puzzles plus ou moins complexes, à faire dans l'ordre de son choix ou presque, un peu comme ce que propose The Witness. Avec une différence notable tout de même : ici, les énigmes reposent bien souvent sur des chiffres, donnant au tout un gros aspect escape game.
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Dès le départ, une ambiance étrange et particulièrement réussie se met en place : il n'y a pas de musique, la très jolie direction artistique se contente de tons noirs, gris et blancs avec quelques touches de rouge, il n'y a presque personne dans l'hôtel et il faut prendre le temps d'explorer pour peu à peu comprendre ce qu'on fait là, même si les mystères s'additionnent avant d'enfin être résolus. Au fur et à mesure des déambulations dans l'hôtel, le joueur tombe en effet sur des affiches parlant d'un artiste un peu perché, sur des consoles lançant des jeux dérangeants ou encore sur des éléments d'histoire prenant place au sein de trois années différentes... De quoi titiller la curiosité.
En tout cas pour les joueurs qui ne sont pas rebutés par ce genre de choses, car Lorelei and the Laser Eyes est bien différent des jeux actuels qui prennent par la main. D'ailleurs, il est conseillé en début d'aventure de garder toujours à portée de main un petit calepin pour noter des éléments essentiels et résoudre des énigmes, ce qui est effectivement bien utile. Certains trouveront que cette idée casse l'immersion tandis que d'autres apprécieront d'importer un peu de cet univers dans le monde réel. À vous de choisir votre camp, mais de notre côté nous avons particulièrement apprécié cet aspect.
Heureusement, il ne faut pas tout noter en permanence puisque l'héroïne dispose tout de même d'une sacrée mémoire photographique. Cette particularité lui permet d'emmagasiner une grosse quantité d'informations, ce qui est particulièrement utile tant les documents importants se bousculent au portillon. En explorant cet hôtel, le joueur trouvera en effet bien des notes donnant des éléments à garder en tête pour résoudre les énigmes : chiffres romains, signes du zodiaque, phrases en latin... Certaines choses importantes sont par ailleurs directement soulignées dans ces documents, évitant de passer de longues minutes à analyser une page pour rien.
Tout ceci permet donc de venir à bout des puzzles qui sont à résoudre plus ou moins dans l'ordre de son choix, même si certaines zones doivent en amont être débloquées, ce qui fait bien souvent progresser l'histoire au passage. Et comme dans The Witness évoqué plus haut, il n'est pas rare de faire chou blanc sur un puzzle et de passer au suivant avant d'éventuellement y retourner après avoir réfléchi un peu plus longuement ou d'avoir décodé l'indice associé. Certaines énigmes sont complexes, voire épuisantes, mais la satisfaction de la résolution pousse constamment à progresser, et il y en a tellement que le joueur est rarement bloqué. Un peu comme avec un Souls-like, les centaines de morts en moins.
Bien sûr, avec un tel concept, il n'est pas rare d'être frustré devant Lorelei and the Laser Eyes. Il est tout à fait possible de rater des indices importants durant l'exploration, ce qui est particulièrement pénible lorsqu'ils sont vitaux pour résoudre certaines énigmes. Et autant le dire direct : vous allez bien souvent vous sentir bête, surtout si vous ne parvenez pas à rentrer dans le délire des développeurs. Au moins, ils n'ont pas poussé le vice jusqu'à vous forcer à aller chercher sur Internet pour découvrir la signification de tel ou tel symbole...
On peut parfois aussi ressentir de la frustration au niveau du gameplay pur, car il est impossible de cliquer sur un objet pour ensuite retourner en arrière sans rien faire. Si vous cliquez sur un puzzle, il n'y a aucun bouton pour quitter l'écran qui s'ouvre alors et il vous faut forcément interagir avec l'objet en question, par exemple le clavier d'un coffre-fort. Certes, il s'agit d'un simple petit élément mais tout de même lassant sur le long terme. D'autant plus que la durée de vie se montre particulièrement correcte pour un jeu de ce style, avec entre 15 et 20 heures en fonction des capacités de chacun et l'envie d'absolument tout voir.