Test : Ravenswatch - PC

Ravenswatch - PC

Ravenswatch - PC

Genre : Roguelike

Partager
Le studio lyonnais Passtech Games n’en est pas à son coup d’essai. Après avoir impressionné avec Curse of the Dead Gods, un roguelike sombre et exigeant, l’équipe revient avec Ravenswatch, un titre qui mêle la magie des contes de fées à l’intensité des mécaniques roguelikes. Cette combinaison audacieuse place le joueur aux commandes de personnages emblématiques de la littérature fantastique pour une aventure captivante et exigeante.

Test effectué à partir d'une version PC

À première vue, Ravenswatch semble être une revisite mignonne des classiques de notre enfance, mais ne vous y trompez pas : derrière les apparences féériques se cache un univers sombre et implacable. Vous êtes plongé dans Rêverie, un monde en proie à des cauchemars monstrueux. Votre mission ? Repousser ces forces malveillantes en incarnant des héros issus de contes célèbres.


Dès les premiers instants, le jeu dévoile une proposition séduisante : offrir un roster varié et cohérent, où chaque personnage tire ses compétences d’un récit bien connu. On retrouve ainsi Scarlet, alias le Petit Chaperon Rouge, qui bascule entre une forme humaine le jour et une forme de loup-garou la nuit. Cette transformation ne se limite pas à l’esthétique, mais modifie profondément son gameplay, obligeant à jongler entre les deux états pour maximiser son efficacité en combat. Ce soin apporté à chaque héros, à la fois dans leurs capacités et dans leur design, montre l'attention du studio à offrir une expérience riche et personnalisée.

Ravenswatch

Un gameplay au poil de loup

Le gameplay est sans doute le point fort de Ravenswatch. Comme tout bon roguelike, le titre repose sur un savant mélange de mécaniques exigeantes et de progression gratifiante. Ici, chaque run est unique : vous explorez des zones générées de manière procédurale, où ennemis et ressources sont dispersés aléatoirement. Cette imprévisibilité force à l’adaptation et rend chaque partie différente, avec un sentiment de découverte constant.

Ravenswatch

Les combats, nerveux et techniques, se déroulent en temps réel, nécessitant une maîtrise rapide des compétences de chaque personnage. Par exemple, Scarlet peut bondir sur ses ennemis avec des griffes acérées, tandis que la Reine des Neiges, inspirée du conte d’Andersen, mise sur des sorts de glace pour contrôler les foules. Chaque héros possède un style de jeu distinct, ce qui encourage à essayer différents personnages pour trouver celui qui correspond le mieux à votre approche. Mais attention : Ravenswatch n’est pas tendre avec ses joueurs. Les ennemis, parfois nombreux, frappent fort et ne laissent aucune place à l'erreur. Le jeu exige un apprentissage progressif, mais gratifiant, où chaque mort devient une leçon et une chance de mieux comprendre les mécaniques.

Ravenswatch

Une expérience collective mémorable

Si Ravenswatch s’apprécie en solo, il dévoile tout son potentiel en coopération. Le jeu permet à quatre joueurs de s’associer pour affronter les cauchemars ensemble, offrant des moments de tension et de stratégie collective intenses. Chaque héros ayant ses forces et faiblesses, il est crucial de bien communiquer et de coordonner ses actions pour tirer le meilleur parti de son équipe. Le mode coopératif brille particulièrement lors des affrontements contre les boss, ces gigantesques entités cauchemardesques qui nécessitent des plans d’action précis pour être vaincues. La complémentarité entre les personnages devient alors un atout majeur : l’un peut attirer l’attention du boss pendant que d’autres se concentrent sur le fait de lui infliger de lourds dégâts.

Ravenswatch

Côté direction artistique, Ravenswatch frappe fort. Les décors, inspirés de l’univers des contes de fées, oscillent entre une féérie lumineuse et une noirceur palpable. Les environnements sont riches en détails, avec des effets de lumière et d’ombre qui renforcent l’ambiance pesante du jeu. Cependant, certaines zones souffrent d’un manque de variété, ce qui peut rendre l’exploration légèrement répétitive au fil des heures. Les ennemis, quant à eux, sont aussi variés que menaçants. Des sbires grotesques aux boss imposants, chaque rencontre pousse à rester sur ses gardes. Toutefois, le bestiaire aurait gagné à s’étoffer davantage pour éviter un sentiment de déjà-vu lors des runs prolongées.

Ravenswatch

Côté sonore, le jeu n’est pas en reste. La bande-son, bien que discrète, accompagne efficacement l’action, alternant entre des mélodies mélancoliques et des morceaux plus rythmés lors des combats. Les effets sonores, eux, apportent un impact appréciable, renforçant la sensation de puissance des attaques.

Ravenswatch

Un défi relevé avec élégance

L’une des qualités indéniables de Ravenswatch réside dans sa capacité à maintenir un équilibre entre complexité et accessibilité. Bien que le jeu ne fasse aucun cadeau aux nouveaux venus, il reste suffisamment clair et gratifiant pour inciter à persévérer. La montée en puissance de votre personnage au fil des runs, grâce à des objets magiques et des améliorations, est particulièrement satisfaisante. Cependant, certains joueurs pourraient être rebutés par la lenteur de la progression méta, qui déverrouille des compétences supplémentaires pour les héros et de nouvelles fonctionnalités. Il faut plusieurs heures pour réellement commencer à voir les fruits de ses efforts, ce qui peut freiner les moins patients.

Ravenswatch

Si l’on peut reprocher à Ravenswatch de ne pas exploiter pleinement le potentiel narratif de ses personnages et de son univers, il reste néanmoins une base solide qui pique la curiosité. Les contes et légendes sont habilement réinterprétés pour s’intégrer dans ce monde cauchemardesque, et chaque héros bénéficie d’une fiche de présentation qui donne envie d’en savoir plus. On regrette toutefois l’absence d’une trame centrale plus développée, qui aurait pu ajouter une couche supplémentaire d’engagement émotionnel.

Ravenswatch

Avec Ravenswatch, Passtech Games prouve une fois de plus son talent pour le roguelike. En mêlant des personnages mythiques à un gameplay exigeant et une ambiance envoûtante, le studio offre une expérience à la fois familière, innovante et probablement l'un des meilleurs roguelikes 1.0 de l'année 2024. Bien que le jeu présente quelques défauts mineurs, tels qu’une répétitivité dans les environnements et une narration en retrait, il réussit à captiver grâce à ses combats dynamiques, son mode coopératif et sa direction artistique soignée.
10 décembre 2024 à 10h29

Par

Points positifs

  • Gameplay nerveux et stratégique
  • Direction artistique sombre et magnifique
  • Grande diversité dans le roster de héros
  • Mode coopération bien pensé
  • Rejouabilité quasi infinie

Points négatifs

  • Environnements parfois redondants
  • Courbe d’apprentissage abrupte pour les novices
  • Progression méta un peu lente
  • Narration discrète malgré un univers riche
  • Bestiaire qui manque de renouvellement

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut