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Après une attente interminable, Ninja Gaiden 4 signe enfin le grand retour de la saga, fruit d’une alliance entre Team Ninja et PlatinumGames. Sur le papier, ce mariage a tout pour raviver la flamme du sabre. En pratique, si les sensations sont là, l’exécution laisse parfois un goût d’inachevé.
Test effectué à partir d'une version PC
Les vétérans peuvent souffler : la nervosité, la brutalité et la précision chirurgicale des affrontements sont bien de retour. Le gameplay conserve cette essence féline, rapide et impitoyable, propre à la série. On sent que les développeurs ont peaufiné les animations, la sensation d’impact et la fluidité des enchaînements. Malheureusement, la caméra ne suit pas toujours le rythme effréné de l’action. Elle a tendance à se recentrer sur le personnage principal, au détriment de la lisibilité de l’espace. Résultat : des ennemis surgissent parfois hors-champ, brisant la dynamique des combats. Ajoutons à cela un nombre d’adversaires souvent trop élevé à l’écran, et certaines mécaniques de parade ou de contre perdent en fiabilité. On a beau anticiper, le coup finit quand même par passer. Cette imprécision rend les outils défensifs moins efficaces qu’ils ne devraient l’être, et la courbe de difficulté s’en ressent : elle demeure plus frustrante que stimulante par moments.
Le feu de l’action… et la fumée des mauvaises idées
La patte PlatinumGames se ressent fortement : le rythme est furieux, les effets spectaculaires, et chaque combo parfaitement exécuté procure une vraie montée d’adrénaline. Mais cette intensité a un revers. En multipliant les ennemis et les effets visuels, le jeu finit par perdre en lisibilité et en précision. Le joueur subit davantage qu’il ne contrôle, ce qui atténue la satisfaction pourtant au cœur du genre. Les environnements, eux, manquent cruellement de relief. Là où l’on s’attendait à des zones variées et marquantes, on traverse trop souvent des couloirs sans âme ou des arènes interchangeables. Le level design, répétitif, ne parvient pas à accompagner la frénésie du gameplay. Même visuellement, l’univers du Tokyo futuriste, saturé de pluie et de néons ternes, finit par s’essouffler. L’ensemble manque de caractère, d’audace, comme s’il lui manquait une direction artistique affirmée. Certains décors se distinguent, mais l’impression générale reste celle d’un monde uniforme, presque étouffant. Quand les caméras se perdent et que la pluie recouvre tout d’un voile gris, la fluidité tant vantée du système de combat se transforme en confusion. On sent que le jeu veut être spectaculaire, mais ses choix visuels desservent souvent sa lisibilité.
Le match entre nostalgie et modernité
Le défi principal de ce nouvel épisode était d’équilibrer hommage et renouveau. Sur ce plan, le résultat divise. Le retour de Ryu Hayabusa, bien que présent, se fait discret (trop discret pour un héros aussi emblématique). Le jeu préfère mettre en avant un nouveau protagoniste, Yakumo, dont le charisme peine à rivaliser avec son illustre aîné. Cette volonté de moderniser la série transparaît aussi dans les nouveaux outils : grappin, surfboard, glissades… Autant d’ajouts qui dynamisent les déplacements mais brouillent quelque peu l’identité du titre. On oscille sans cesse entre le pur héritier du hack’n’slash exigeant et une version plus accessible, presque assagie. Les systèmes d’aide et d’accessibilité élargissent le public, mais diluent ce qui faisait le sel des précédents opus : cette rigueur implacable où chaque erreur se payait cash. Les fans de la première heure y verront une perte de pureté, quand d’autres salueront une ouverture bienvenue. Mais dans un cas comme dans l’autre, Ninja Gaiden 4 semble coincé entre deux époques, deux philosophies de design qui peinent à s’accorder.
Ninja Gaiden 4 réussit à rallumer la flamme du sabre, mais peine à la canaliser. Le jeu conserve cette énergie brute, ce plaisir viscéral du combat, mais trébuche sur des détails qui s’accumulent : caméra capricieuse, parades bancales, environnements monotones. On y trouve des éclairs de génie, des moments de grâce quand tout s’aligne, mais aussi trop de maladresses pour en faire la renaissance que les fans attendaient. Une résurrection spectaculaire, certes, mais encore trop hésitante pour prétendre à la légende.