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En 2016, Bandai Namco sortait un certain Digimon Story : Cyber Sleuth, RPG au tour par tour plutôt convaincant et ayant eu droit à une suite deux ans après, Hacker's Memory. Il aura finalement fallu attendre pas moins de sept ans pour avoir un nouvel épisode, baptisé cette fois-ci Digimon Story Time Stranger, et il est grand temps de voir ce que ça donne.
Test effectué à partir d'une version Xbox Series
L'aventure de Digimon Story Time Stranger prend place à Tokyo, et plus précisément à Shinjuku. Malheureusement, la vie ne suit pas tranquillement son cours sur place puisque les lieux sont en crise, et c'est dans ce bourbier que se trouve le personnage principal – homme ou femme en fonction du choix du joueur, en pleine exploration d'un bâtiment en ruines. Rapidement, il choisit son premier Digimon, rencontre une jeune femme en détresse et tombe nez à nez avec un énorme Digimon particulièrement hostile. Et comme si ça ne suffisait pas, il va être propulsé dans une autre dimension, puis à nouveau dans le monde réel... mais dans le passé. Bonjour l'angoisse.
Faille Digitemporelle
Et c'est là-dessus que repose la narration de cet épisode, ce qui est d'ailleurs assez évident au vu de son titre. Le joueur va donc régulièrement alterner entre le monde réel et le Digimonde, le tout sur plusieurs époques. Une idée assez basique mais rudement efficace puisque permettant de maintenir une expérience rafraîchissante du début à la fin grâce à la présence de plusieurs sortes de biomes, mais aussi de créatures et de personnages spécifiques. Mieux, l'histoire traite de sujet étonnamment matures au vu de son aspect autrement coloré et enfantin, avec des notions d'acception de la différence d'autrui ou encore de destin.
S'étalant sur plusieurs dizaines d'heures – une quarantaine environ pour en voir le bout, l'histoire de cet épisode se laisse donc suivre avec plaisir, d'autant plus qu'elle est portée par des personnages assez bien écrits et attachants. C'est certes assez classique dans la progression mais maîtrisé et efficace, avec des passages épiques alternant entre des moments plus intimistes et permettant d'en apprendre plus sur les uns et les autres. Dommage toutefois d'avoir opté pour un héros muet, d'autant plus que le casting vocal japonais est excellent. La cerise sur le gâteau, c'est que le tout est intégralement sous-titré en français.
Le gameplay, de son côté, se montre tout aussi réussi et bien plus profond que ce que l'on pourrait croire au premier abord. Oui, c'est du tour par tour très classique, mais Digimon Story Time Stranger sait injecter de la personnalité à tout ça, à commencer par le classique système de pierre-feuille-ciseau, sauf qu'ici il est question d'Antivirus, Virus et Données. Chaque créature correspond à l'un de ces attributs et il faudra donc attaquer en conséquence afin de faire des dégâts supplémentaires à l'ennemi.
Mais ce n'est pas tout puisque des affinités élémentaires sont aussi à prendre en compte, avec là encore des forces et faiblesses, comme dans un Pokémon. Pas de panique toutefois, il ne faut pas apprendre par cœur tout ça puisque le pourcentage de dégâts s'affiche clairement en combat avant de lancer une attaque. Les amateurs de défis n'apprécieront peut-être pas cet aspect qui donne l'impression d'être pris par la main, mais il y a tellement de Digimon et de possibilités stratégiques qu'il serait impossible de tout retenir.
À ceci s'ajoutent encore les Arts croisés, des attaques surpuissantes pouvant totalement bouleverser le cours d'un combat et profitant au passage d'une très jolie animation. Plusieurs types d'Arts croisés sont disponibles, renforçant encore plus le côté stratégique de l'ensemble. Et tout ceci mis bout à bout donne des combats franchement prenants et faisant davantage penser à des puzzles. Inutile ici de bourriner, il faut réfléchir et établir des stratégies permettant de faire grimper toujours plus le pourcentage de dégâts. Et c'est d'autant plus satisfaisant lorsque l'on y parvient.
Digiball
Mais avant ça, il faut attraper des Digimon. Il n'est toutefois pas question ici de les affaiblir afin de les attraper avec une babiole quelconque. À la place, il faut affronter la créature un certain nombre de fois pour faire grimper (là encore) un pourcentage. Une fois un palier atteint, 100% ou 200%, il est possible de le récupérer, sachant qu'attendre le plus longtemps possible est bénéfique puisque cela permet de le rendre plus puissant, notamment via une jauge de PV max plus grande. Une fois dans l'équipe, le Digimon peut alors passer par la case Digivolution.
Là encore, la stratégie est de mise et il n'est nullement question de simplement changer la forme de la créature (même si elle change du tout au tout). Plusieurs options sont ouvertes et c'est à chacun de faire à sa sauce en fonction de ce qu'il recherche. Bien sûr, toutes ne sont pas automatiquement disponibles et il faut régulièrement remplir des critères spécifiques, ce qui se fait pour la plupart de manière très naturelle et simplement en jouant. Vous désirez finalement revenir en arrière ou avez atteint le niveau max de votre Digimon ? Pas de souci, il suffit de passer par la case Dé-digivolution, sachant que le Digimon ne perdra pas en puissance au passage.
Là encore, il s'agit d'un système franchement réussi et laissant libre cours à la créativité du joueur qui peut tester des tonnes d'embranchements et de combinaisons possibles. D'autant plus que d'autres choses entrent en jeu, avec par exemple des personnalités à choisir pour les Digimon afin de leur donner un rôle dans l'équipe, mais aussi de profiter sous certaines conditions de bonus. Et pour compléter le tout, car non ce n'est pas encore fini, le héros lui-même est à améliorer en débloquant régulièrement des compétences liées à ces traits de personnalité, qui auront donc un impact sur l'équipe.
Bref, une fois tout ce foutoir mis en place, le joueur se rend bien vite compte qu'il vient de tomber dans un terrier de lapin duquel il n'est pas près de ressortir, mais qu'importe : tous ces éléments forment un ensemble cohérent et addictif du début à la fin. Grâce à ces systèmes résonant tous les uns avec les autres, Digimon Story Time Stranger propose un gameplay profondément stratégique et offrant une belle liberté au joueur, le tout en se sortant de la masse des autres RPG de capture de monstres qui ne prennent pas ou plus la peine d'évoluer et se contentent de rester sur des bases posées il y a des dizaines d'années (vous savez de qui on parle).
Toujours plus de Digicontenu
La traditionnelle Digiferme, puisqu'évidemment tous les mots doivent commencer par Digi, est également de retour et permet aux créatures capturées mais non utilisées de poursuivre leur entraînement et donc de rester à niveau. Sur place, le héros peut aussi modifier leur personnalité, leur demander de s'entraîner ou encore les nourrir pour renforcer les liens qu'il a avec eux, même s'il faut évidemment être en possession des bons objets pour profiter de tout ça. En jeu, certains Digimon peuvent même servir de montures pour l'exploration.
Car quand il n'est pas l'heure de se battre, il faut évidemment explorer les lieux ou encore mener à bien des quêtes annexes. Rien de très original ici, avec aussi des boutiques au sein desquelles vers des achats si nécessaire, des donjons à la difficulté relevée, des créatures rares à dénicher ou encore des PNJ à affronter au sein d'un mini-jeu de cartes à collectionner. De quoi encore plus faire grimper la durée de vie pour les fans qui voudraient absolument tout voir et tout faire, même s'il faut tenir le coup sur les premières heures tant l'aventure met un peu de temps à se mettre en place.
En ce qui concerne sa réalisation, Digimon Story Time Stranger est plutôt convaincant mais sans pour autant être au niveau des productions actuelles – notons tout de même le vrai bond en avant par rapport aux anciens épisodes (encore heureux). Les environnements sont fournis et les personnages et Digimon sont bien faits, mais certains lieux manquent franchement de vie et les animations sont très inégales et ne rendent clairement pas hommage à la direction artistique colorée. Bref, c'est joli mais techniquement limité. La bande-son est dans la même lignée, elle fait le boulot sans pour autant rester en tête. Mais au vu des grandes qualités de l'aventure, ce n'est que chipotage. En revanche, rien à redire niveau finition globale : c'est fluide et sans bug, en tout cas sur PS5.
Digimon Story Time Stranger est un excellent RPG qui ne se contente pas de reposer sur son concept de capture et de combats de monstres : il parvient à renouveler son expérience et à proposer un gameplay profondément stratégique et offrant une grande liberté au joueur, en plus de dérouler une histoire prenante portée par des personnages attachants. Et nul besoin d'être connaisseur, cet épisode étant aussi destiné aux nouveaux venus. Bref, un très bon choix qui occupera les fans du genre pendant un bon bout de temps.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.