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Dans la foulée de Metroid Dread, MercurySteam revient avec Blades of Fire, un action-RPG ambitieux mêlant artisanat d’armes et combats exigeants dans un univers sombre de dark fantasy. Sur le papier, l’idée est séduisante. Pourtant, manette en main, le feu sacré peine sérieusement à s’allumer.
Test effectué à partir d'une version PC
Blades of Fire nous plonge dans la peau d’Aran de Lira, forgeron-guerrier muni d’un marteau sacré capable de forger des armes à partir d’un mystérieux métal divin. Aux côtés d’Adso, un érudit bavard et souvent irritant, Aran part en quête de vengeance contre la reine Néréa, responsable d’une malédiction qui transforme peu à peu l’acier en pierre. Le monde semi-ouvert propose des zones interconnectées et de nombreux secrets, malheureusement desservis par une exploration mal pensée.
Forge-moi si tu peux
Le système de forge constitue indéniablement le cœur du gameplay. Au fil de l’aventure, le joueur récupère divers matériaux, dont la rareté et la qualité augmentent progressivement, permettant ainsi de créer des armes toujours plus puissantes. Chaque arme forgée se voit attribuer un certain nombre d’étoiles en fonction de la qualité de la forge : ces étoiles déterminent combien de fois l’arme pourra être réparée. Lorsqu’une arme devient trop endommagée, il est possible de la recycler pour en récupérer une partie des matériaux. Ce système encourage à peaufiner ses créations, à faire attention à leur durabilité et à constamment chercher à s’améliorer dans l’art de la forge.
Combats exigeants mais frustrants
Blades of Fire assume pleinement son inspiration des Souls-like, avec des affrontements tactiques et exigeants. Le concept de viser des parties spécifiques du corps des ennemis est pertinente. Mais dans les faits, la gestion de l’endurance, associée à un gameplay approximatif, gâche souvent l’expérience. Par exemple, les ennemis manquent cruellement d’animations de réaction lorsqu’ils subissent des coups, ce qui conduit régulièrement à des pertes de points de vie frustrantes et injustes lorsque l’on est engagé dans une animation d’attaque. De plus, les sensations des combats ne sont pas particulièrement bonnes. Les parades sont difficiles à lire et même après un contre parfait, le joueur peine à enchaîner efficacement une riposte.
S’inspirant fortement de jeux à succès comme les récents God of War ou les productions de From Software, Blades of Fire tente un léger pas de côté avec une mécanique qui consiste à perdre son arme lorsqu'on meurt et à devoir revenir la récupérer. Si, en théorie, elle peut paraître intéressante, en pratique, elle s’avère pénible : elle ne fait que décupler le sentiment de frustration au moment d’une mort pénible, injuste voire débile, lorsqu’on trébuche dans un précipice ou tombe dans un trou invisible après de longues minutes de recherches fastidieuses d’un objectif dissimulé dans un level design approximatif et peu organique.
Exploration laborieuse
Le level design de Blades of Fire est un problème majeur. Les environnements, certes beaux et dotés d'une direction artistique réussie, sont mal agencés et peu intuitifs. On passe énormément de temps à chercher son chemin, souvent sans indications claires. Même si une option activable dans les menus permet d’afficher un marqueur vers l’objectif suivant, cela reste une rustine maladroite. Une carte peu lisible aggrave cette difficulté à progresser naturellement. De fréquents allers-retours deviennent alors nécessaires, transformant rapidement l’exploration en corvée.
Une réalisation inégale
Techniquement, le jeu est beau mais souffre de sérieux problèmes d’optimisation, notamment sur PC. Les décors, bien qu’attractifs et immersifs, perdent de leur éclat à cause de fréquentes chutes de framerate et bugs graphiques. La bande-son composée par Óscar Araujo est de qualité mais souvent mal exploitée. Il n’est pas rare que la musique s’emballe à des moments anodins, brisant ainsi l’immersion. Les cinématiques, bien réalisées, ne compensent pas une narration trop classique, manquant cruellement de profondeur et d’émotion. Les dialogues d’Adso deviennent vite redondants, rendant l’accompagnement du héros agaçant plutôt que plaisant.
Blades of Fire avait de quoi séduire : un concept fort, un univers soigné et une mécanique de forge à la fois originale et engageante. Mais à force de maladresses, le titre peine à concrétiser ses ambitions. Le manque de fluidité dans les combats, une exploration décourageante et des soucis techniques persistants freinent l’élan du joueur, malgré quelques belles intentions. Comme un métal rare mal travaillé, le résultat brille par instants, mais reste trop brut pour marquer durablement.