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Déjà responsables de l'excellent Paradise Killer, les développeurs de Kaizen Game Works reviennent avec une proposition totalement différente : Promise Mascot Agency est un jeu en 3D et monde ouvert où le but est de gérer des mascottes dans une ville maudite. Tout un programme.
Test effectué à partir d'une version PS5
Promise Mascot Agency suit les mésaventures de Michi, un yakuza dont la vie va basculer lorsqu'il va tomber dans une embuscade. Résultat : c'est le déshonneur et son clan est anéanti. Mais au lieu de le tuer, parce qu'il a quand même bien bossé en tant que ''Nettoyeur'' pendant des années, la matriarche va l'exiler dans la ville de Kaso-Machi. Une seconde vie pour Michi qui va devoir reprendre une agence de mascottes pour faire entrer de l'argent et ainsi sauver sa ''famille''. Ce qu'il tentera de faire aux côtés de Pinky, son assistante mascotte prenant la forme d'un... pouce géant. Et pourquoi pas, après tout ?
Like a Mascot
Par où commencer ? Il y a tellement de choses à faire et à voir dans Promise Mascot Agency qu'il serait franchement réducteur de le qualifier simplement de simulation. Même si, bien sûr, la gestion de tout ce beau monde est au cœur de l'aventure puisque c'est grâce aux mascottes que l'argent entre. En progressant dans le scénario – Kaizen Game Works ayant tout de même inclus ici un aspect visual novel – Michi et Pinky vont progressivement recruter de nouvelles mascottes. Ce qui se fait en négociant les contrats, par exemple en offrant une plus grosse marge sur le salaire, un élément à prendre en compte pour les revenus sur le long terme.
Une fois les mascottes recrutées et que des missions se débloquent, il faut les envoyer en prenant en compte les caractéristiques demandées pour engranger un maximum d'argent. Les choses ne se passent toutefois pas toujours sans accroc puisqu'il faut souvent aller les aider. Il n'est en effet pas rare que les mascottes soient confrontées à un obstacle insurmontable, comme un chien un peu trop joueur ou une porte trop petite pour les laisser passer. Afin de leur porter secours, il faut utiliser des cartes de héros qui, en fonction de leurs statistiques, parviendront ou non à vider la barre de vie de cet ''ennemi''.
Ces cartes de héros s'obtiennent en parcourant la ville et en discutant avec les habitants, qui accepteront eux aussi de rejoindre l'aventure. Les habitants ont par ailleurs souvent des quêtes à donner à Michi, ce qui permet de les améliorer et donc de les rendre plus utiles. D'autres ont des quêtes fil rouge à faire progresser dans le monde ouvert, comme le fait de nettoyer les temples ou de récupérer des bornes d'arcade, et certains viennent même apporter un coup de main concret à Michi, par exemple en améliorant sa vieille fourgonnette rouillée.
Pinky promise
Car lorsqu'il n'est pas dans son agence de mascottes – où il peut gérer plus en détail son personnel -, Michi passe tout son temps derrière le volant, avec Pinky à l'arrière de la fourgonnette, à se balader dans Kaso-Machi. Et c'est d'ailleurs ce qui prend la plus grosse place durant l'aventure, faisant de ce Promise Mascot Agency une sorte de mélange entre la simulation et le monde ouvert rempli de choses se débloquant au fur et à mesure. De la pêche ? Check. Du nettoyage de poubelles ? Check. De la destruction de vieux panneaux ? Check. De la machine à pince ? Check. De la collecte en veux-tu, en voilà ? Check.
Jusque là, tout va bien... même si tout n'est pas parfait. Car même s'il inclut régulièrement des nouveaux personnages, des mascottes ou encore de petits éléments de gameplay, Promise Mascot Agency devient très vite extrêmement répétitif et donne souvent la même impression qu'un jeu mobile : obliger le joueur à alterner entre grind et attente pour progresser. Ainsi, la collecte des objets dans le monde ouvert est lassante et les problèmes rencontrés par les mascottes sont toujours les mêmes. Les quêtes données par les habitants se ressemblent également toutes, à base bien souvent d'items à trouver et leur ramener, renforçant cette sensation de tourner en rond. Le problème, c'est qu'il est impossible de passer à côté de tout ça puisque chaque action attire des fans, et ces fans permettent de rendre l'agence plus populaire et donc de recruter toujours plus.
L'aspect gestion, pour sa part, est un plus complet avec là encore des fonctionnalités se débloquant régulièrement. Le problème ici n'est pas le même puisque le souci vient de la gestion de l'argent qui n'est pas franchement équilibrée (sans parler de la gestion du temps, ces satanées mascottes passant leur temps à se reposer ou à aller en congés. Mais on est où, là ???). Sur les premières heures de l'aventure, c'est franchement laborieux puisque les salaires reçus parviennent à peine à payer les factures, les primes des employés et éponger la dette de Michi, empêchant d'investir dans des améliorations ou d'autres choses qui feraient pourtant gagner de bonnes sommes d'argent, comme la rénovation de la ville.
La famille avant tout
Il faut clairement une bonne dose de patience et accepter cette idée de micro-progression dans Promise Mascot Agency qui, heureusement, consent à assouplir ce problème au bout d'un moment, par exemple en incluant les produits dérivés ou le fait d'envoyer les mascottes dans d'autres villes. On aurait aimé une progression plus fluide et moins frustrante sur le début de l'aventure, même si heureusement cet aspect n'a pas d'impact sur le scénario qui poursuit tranquillement son chemin. Ce qui est une vraie bonne nouvelle puisque Kaizen Game Works nous prouve qu'il sait de quoi il parle à ce niveau.
Si ce n'est certes pas Paradise Killer, Promise Mascot Agency repose sur une histoire solide et franchement intéressante à suivre, à base de yakuza repenti, de corruption et de trahisons, avec aussi des personnages hauts en couleur. L'univers est ici totalement loufoque et fonctionne très bien, même si certains pourraient bien sûr être lassés sur le long terme. Les mascottes – qui sont dans ce monde de véritables êtres à part – sont toutes plus absurdes les unes que les autres, comme le bloc de tofu qui ne cesse de pleurer ou l'espèce de chat un peu trop accroc aux films pour adultes. Sans oublier cette racaille de Pinky.
Bien sûr, le tout passe par une bonne quantité de dialogues et, fort heureusement, les comédiens sont à la hauteur. Michi, par exemple, est particulièrement bien interprété puisque doublé par Takaya Kuroda, notamment connu pour son rôle de Kazuma Kiryu dans la licence des Yakuza / Like a Dragon. On retrouve d'autres noms connus et pas forcément associés au premier abord au doublage, comme Swery, l'esprit malade derrière Deadly Premonition, ou encore Shuhei Yoshida, ancien président de Sony Interactive Entertainment Worldwide Studios. Malheureusement pour ce dernier, sa performance n'est clairement pas convaincante.
De son côté, la réalisation est en dents de scie. D'un côté, le monde ouvert est franchement vilain et semble tout droit venu d'un autre temps, avec des environnements globalement vides, une modélisation des personnages peu convaincante ou des textures baveuses. De l'autre, la DA globale à l'aspect rétro se montre très réussie, avec ses couleurs délavées et ses très jolis artworks de personnages, et les musiques sont un plaisir. Cerise sur le gâteau : le tout est traduit en français avec une bonne localisation. De quoi rendre l'aventure accessible au plus grand nombre (d'adultes).
On aurait aimé qu'il soit à la hauteur de Paradise Killer, mais malheureusement Promise Mascot Agency ne se montre pas aussi réussi. Il a de très bons atouts de son côté, avec un aspect gestion réussi, un univers loufoque, une histoire intéressante ou encore une bonne DA, mais il souffre aussi de quelques soucis (surtout en début d'aventure) qui risquent de rebuter les joueurs, comme son côté répétitif ou sa gestion tendue de l'argent et du temps. Avec des sessions courtes et une bonne dose de patience, on profite malgré tout d'une aventure globalement assez plaisante.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.