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Dans Crown Gambit, on incarne trois paladins en pleine tourmente politique, dans un univers sombre et poétique. Le jeu marie un système de combat tactique à base de cartes à une intrigue riche en trahisons et retournements.
Test effectué à partir d'une version PC
À la base, le jeu propose un système de combat au tour par tour, sur des grilles resserrées. On déplace les paladins, on attaque, on encourage, on lance des cartes de compétences : un classique qui s’avère diablement prenant. Chaque héros dispose de son propre deck, évolutif via un arbre de compétences, et même si celui‑ci est assez linéaire, il laisse place à des choix tactiques intéressants.
Le vrai twist vient de la mécanique Ancestral Grace, qui permet d'utiliser une version "améliorée" des cartes… mais au prix de leur retrait du deck pour le reste du combat. Une bonne dose de tension surgit : trop d’Ancestral Grace ? Le combat devient simple. Trop peu ? On galère. Un équilibre subtil, dont les choix s’étendent jusqu’à la narration. En revanche, la grille de combat reste statique. Pas de cases spéciales, pas de boss de terrain… malgré la beauté de la direction artistique, cela finit par tourner un peu en rond.
L’histoire plonge les trois héros, Aliza, Hael et Rollo, dans un royaume en pleine guerre de succession. Rien de novateur sur le fond, mais la mise en scène et l’atmosphère noire font mouche. Les choix dialogués et les ramifications narratives assurent une bonne rejouabilité, renforcée par l’impact de l’Ancestral Grace sur le comportement des protagonistes, parfois jusqu’à un NPC tué par un moment de colère. Cela dit, la cadence peut parfois faire défaut : certains événements s’enchaînent trop vite pour qu’on s’y attache vraiment. La complicité entre les protagonistes est décrite mais mal développée, et tout peut donner l’impression d’un récit fluide, mais un peu pâle. Pour ne rien gâcher, quelques bugs narratifs peuvent gêner la suspension d’incrédulité. Une scène oubliée, un personnage qui s’ignore… rien d’irrémédiable, mais un peu dommage dans un récit si travaillé.
Une patte artistique qui en jette
Graphiquement, Crown Gambit est une réussite. L’univers dark‑fantasy est élégamment exploré, du design des personnages aux environnements, en passant par une interface teintée de détails médiévaux. L’ensemble évoque l’élégance d’un light Persona 5, en plus grave et dramatique. Les illustrations à couleur unique indiquant les maisons familiales renversent immédiatement le décor, et la cohérence visuelle assure une immersion notable. Le son suit ce pas : musique hantée, chœurs grégoriens, bruitages très satisfaisants… et l’ensemble donne une ambiance prenante, sans tomber dans l’excès.
Ainsi, le jeu réussit clairement à convaincre grâce à un système de cartes efficace, parfaitement servi par une écriture riche et travaillée, même si l’on peut parfois ressentir quelques baisses de rythme durant la progression. La mécanique de deck-building, bien qu'épique dans son principe, n'échappe pas totalement à une certaine répétitivité lors des combats, ce qui pourra légèrement refroidir les joueurs moins patients. En revanche, sur le plan visuel, le titre frappe fort avec des personnages et ennemis au design original, parfois à la limite du grotesque, et une direction artistique à la hauteur de ce que l’on attendrait d’un RPG aux accents visual novel. Les amateurs d’ambiances sombres apprécieront sans aucun doute l’atmosphère très marquée, sublimée par un gameplay tactique par cartes étonnamment bien adapté à ce contexte particulier. Mention spéciale à la démo du jeu, qui intègre déjà une variante de difficulté supérieure, offrant ainsi aux joueurs les plus exigeants un véritable défi dès les premières heures.
Crown Gambit s’impose comme un excellent tactical card game qui mariera à merveille stratégie et monde sombre. Son plus ? Une patte visuelle unique et une mécanique narrative originale via l’Ancestral Grace. Ses réserves ? Une action qui peut devenir répétitive, une vitesse narrative variable et quelques accrocs techniques.