Aeruta suit les mésaventures de Chaya, une fille-renard faisant partie d'une guilde d'aventuriers. Un beau jour, elle va se retrouver dans une boulangerie et, malheureusement, faire exploser son four. Elle va donc devoir travailler aux côtés de la patronne, Effie, pour remettre l'établissement en route. Ce qui va passer par une boucle de gameplay très classique mais redoutablement addictive : chaque jour, le joueur choisit entre le fait d'aller chercher des ressources dans les donjons ou de vendre de petits pains dans la boutique.
Bread and breakfast
Évidemment, ces deux éléments vont de paire : il faut des ingrédients pour cuisiner les pains, et la vente de ces derniers permet d'engranger de l'argent nécessaire à l'amélioration de la boutique. Les choses prennent toutefois rapidement d'autres proportions puisqu'à la boulangerie se raccrochent plus ou moins tous les bâtiments de la petite ville qu'il faut retaper. En échange de pièces d'or et de bois, le PNJ dédié peut par exemple construire de nouveaux stands, un centre d'entraînement (pour améliorer Chaya) ou encore des objets décoratifs.
S'il est bien sûr important d'améliorer la boulangerie sur plusieurs aspects, il ne faut pas négliger la ville. Chaque nouveau stand s'accompagne ainsi d'un personnage vendant des objets rendant la vie plus simple dans les donjons, et le tout augmente la popularité de la boutique. Chaya peut discuter chaque jour avec les PNJ les plus importants et leur offrir des cadeaux, augmentant au passage un niveau d'amitié. Une fois un certain palier atteint, ils peuvent aider lors de la vente des pains. Bref, un vrai cercle vertueux.
Si la boucle de gameplay fonctionne très bien et est immédiatement addictive, le gameplay en lui-même se montre toutefois assez répétitif. Durant les journées de vente, Chaya gère à la fois la mise en rayon, le nettoyage et l'encaissement des clients. Rien de bien complexe ici puisqu'il faut simplement entrer la bonne suite de boutons avant la fin du chrono pour obtenir un maximum de pourboires. Sans oublier en amont de développer de nouvelles recettes et choisir les bons pains à vendre, certains types profitant de bonus lors de journées spéciales.
L'exploration des donjons, de son côté, demande de passer par une certaine quantité de pièces avant de rejoindre un boss. En cours de route, de nombreux ennemis sont à affronter, des pièges sont à éviter et des ressources sont à récolter. Pour progresser, Chaya doit s'équiper avant ça d'une arme au choix parmi trois différentes : rouleau à pâtisserie, fouet, épée. Toutes disposent de leurs propres aptitudes et sont à améliorer régulièrement dans la ville. La difficulté n'est pas très élevée mais les boss deviennent rapidement des sacs à PV, d'où l'importance de ces améliorations.
Tarte aux phalanges
Malheureusement, les environnements des donjons ne sont pas très variés et le bestiaire est assez limité, rendant la progression répétitive. Heureusement, la prise en main est très simple et il est agréable de sortir de longs combos, même si certaines hitboxes sont parfois étranges. Chaya dispose d'une palette de mouvements suffisante, avec une attaque, une esquive ou encore un contre, sans oublier les compétences spéciales des armes qui s'achètent en amont. Et puisque ce pilier de gameplay s'alterne avec celui dédié à la boulangerie, l'aventure ne se montre jamais vraiment lassante : on change quand on en a marre.
D'autant plus que de nombreux éléments se débloquent au fur et à mesure et que tout n'est pas donné directement en début de partie. Par exemple, il devient possible au bout d'un moment de construire une ferme où certains monstres apprivoisés se trouveront. De quoi recevoir tous les jours quelques ingrédients s'ils sont bien nourris, mais pas que. En échange d'un petit entraînement, ils peuvent être envoyés dans des missions afin de ramener de grosses quantités de ressources. Une fonctionnalité particulièrement bienvenue et utile tant certains ingrédients rares sont difficiles à trouver.
Il y a également toujours un petit quelque chose de nouveau à découvrir au niveau de l'histoire. Chaque nouvelle journée ou presque s'accompagne de dialogues faisant progresser le scénario global ou approfondissant le background des personnages. Certes, il ne faut pas s'attendre à de grandes envolées lyriques mais le tout se laisse suivre sans déplaisir grâce à un casting de personnages particulièrement charmants et à un humour présent mais jamais lourdingue.
Un simple coup d’œil au jeu permet par ailleurs de se rendre compte à quel point il est beau. Le pixel art est maîtrisé, les environnements fourmillent de détails, c'est coloré et le chara design est adorable, que ce soit pour les personnages ou les monstres. De quoi contrebalancer l'aspect sonore qui se montre très vite répétitif. Si les musiques et les bruitages sont convaincants, ils tournent presque immédiatement en boucle. À l'image du bruit que fait Chaya en se battant, qui sort très vite par les yeux (les oreilles ?)...