Test : Les Chevaliers de Baphomet - L'Ombre des Templiers : Reforged - PC

Les Chevaliers de Baphomet - L'Ombre des Templiers : Reforged - PC
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Les Chevaliers de Baphomet - L’Ombre des Templiers : Reforged revient encore une fois, mais sur Nintendo Switch 2 cette fois-ci avec une aventure culte ravalée au propre, toujours délicieuse à suivre, mais qui garde des plis d’époque que même un repassage en 4K ne fait pas disparaître.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch 2

On connait maintenant tous le scénario puisque cet épisode mythique nous raconte l’histoire d’un touriste américain, George Stobbart, qui traîne à Paris, et sa matinée bascule quand un clown débarque avec un explosif dans un café. C’est le genre d’introduction qui vous attrape par le col et vous rappelle pourquoi, en 1996, cette aventure a mis tant de monde d’accord. Le tempo est encore étonnamment bon : on passe de la rue parisienne à des lieux plus feutrés, puis à des voyages où l’enquête se nourrit de nouvelles têtes, de nouveaux décors, de nouvelles fausses pistes, sans trop se vautrer dans le remplissage. Et comme l’écriture ne cherche pas à être drôle toutes les dix secondes, les gags arrivent souvent de côté, en douce, et ça marche encore. La force, c’est ce mélange “thriller touristique” : une conspiration qui brasse Histoire, symboles, société secrète et mystère à tiroirs. Le jeu adore vous faire croire que vous êtes à deux clics d’une révélation majeure, avant de vous envoyer parler à un type louche, examiner une bricole, et revenir au point de départ avec un nouvel objet inutile… qui deviendra évidemment vital plus tard. C’est l’école “point and click” dans ce qu’elle a de plus classique : bavard, curieux, parfois délicieusement absurde, et souvent très fier de son inventaire.


Reforged ne réécrit pas le scénario : il le met en valeur. Les personnages, surtout George, restent très attachants dans leur façon d’exister par la parole, les petites remarques, le sens de l’observation et cette énergie de type qui n’a pas compris que “se mêler de tout” est rarement une compétence de survie. Cela dit, “produit de son temps” n’est pas qu’un compliment. Certaines blagues et certains clichés sentent la naphtaline, et l’aventure s’autorise parfois une peinture de l’exotisme à gros pinceaux, le genre qui faisait lever un sourcil en 1996 et qui le fait carrément grimper en 2025. Le jeu n’est pas haineux, juste daté : accents forcés, situations qui reposent sur des stéréotypes, petites piques culturelles qui ne passent plus aussi bien. Rien qui ruine l’ensemble, mais assez pour rappeler qu’on joue aussi à un morceau d’histoire du jeu vidéo. Et puis il y a Nico. L’icône, la journaliste, l’autre moitié du duo dans l’imaginaire collectif… qui, dans cet épisode, reste souvent une présence plus périphérique qu’on ne se le raconte avec le recul. Elle a du charme, de la répartie, une vraie identité, mais l’aventure est clairement le voyage de George, et on le ressent davantage quand on y revient aujourd’hui.

Les Chevaliers de Baphomet

Pointeur, doigt, souris : la Sainte Trinité du clic

Le point-and-click, c’est un genre qui a un super-pouvoir : transformer une porte en énigme de 40 minutes. Et Baphomet n’est pas le pire élève qui peut vous donner l’impression de faire un pèlerinage plutôt qu’une enquête. Même avec un scénario qui pousse à continuer, le rythme ludique, lui, peut grincer. Reforged essaye de limer les angles, mais ne peut pas changer la nature profonde du jeu : vous êtes là pour observer, cliquer, tester, parler, et parfois vous heurter à une logique de puzzle à l’ancienne. Heureusement, il y a de vrais efforts côté confort. D’abord, la Nintendo Switch 2 est clairement l’un des meilleurs canapés pour ce type d’aventure, parce qu’elle multiplie les façons de jouer. En portable, le tactile est là quand on veut aller vite, et c’est souvent le plus naturel : un tap, un examen, un déplacement, terminé. Mais la vraie bonne idée, c’est l’option “souris” via les Joy-Con 2 : on pose la manette comme une souris, le curseur apparaît, et tout devient instantanément plus fluide, plus précis, avec une ergonomie étonnamment évidente.

Les Chevaliers de Baphomet

Reforged ajoute aussi des aides qui évitent de sombrer dans la folie, comme à l’époque. On trouve un système d’indices graduels, pensé pour vous débloquer sans vous balancer la solution comme un parpaing. On peut aussi activer des surbrillances et des repères visuels pour les points d’intérêt : transitions d’écran, objets interactifs, personnages, éléments clés… et ça, pour le joueur de 2025, c’est un parachute. Les puristes pourront désactiver tout ça, se faire mal, et dire ensuite que “c’était… pas…mieux… avant ?”.

Un lifting en haute résolution… avec deux ou trois rides conservées


Les Chevaliers de Baphomet

Visuellement, Reforged fait le boulot, et même plus : décors redessinés, personnages en HD, animation plus propre, et un bouton pour basculer instantanément entre l’ancien rendu et le nouveau. Ce switch est à la fois un gadget et une leçon : oui, l’original avait une vraie patte, mais le nouvel habillage donne de la lisibilité, de la chaleur, et un confort immédiat sur un écran moderne. La direction artistique garde l’esprit, sans trahir le trait. Sur Nintendo Switch 2, la partie technique est franchement confortable. En mode docké, l’édition profite d’une sortie en 4K, et en portable, d’un affichage en 1080p, ce qui donne un gain de netteté immédiat sur les décors et les portraits. Le jeu charge vite, et l’ensemble respire : on n’est pas dans la performance brute, mais dans le propre et le lisible, et ça suffit largement pour une aventure narrative. 

Là où ça se gâte un peu, c’est sur le son. La musique, elle, passe très bien : elle soutient l’enquête, souligne les moments, et accompagne les déplacements sans se faire envahissante. Mais les voix… elles ont ce grain “échantillon PC des années 90” qui tranche violemment avec la netteté des visuels. Ça crachote, ça sonne plat, parfois presque téléphonique, comme si tout le monde vous parlait depuis une cabine au fond d’un couloir. Le plus étrange, c’est que les performances restent bonnes, parfois excellentes : ce n’est pas le jeu d’acteur le problème, c’est l’âge de l’enregistrement. Ajoutez à ça quelques accents et intonations qui ont moins bien vieilli, et vous obtenez un cocktail un peu paradoxal : une aventure qui paraît neuve à l’écran, mais qui sonne parfois comme un vieux CD-ROM qu’on aurait retrouvé dans un tiroir.

Les Chevaliers de Baphomet

Les Chevaliers de Baphomet - L’Ombre des Templiers : Reforged sur Nintendo Switch 2, c’est une carte postale restaurée : les couleurs claquent, les contours sont propres, et le voyage reste passionnant. Entre le confort des contrôles, la netteté de l’affichage et l’efficacité du récit, l’aventure a de quoi séduire. Reste un gameplay parfois laborieux, des voix techniquement datées et quelques tropes qui ont mal vieilli. À prendre comme un grand classique : on l’aime, mais on voit aussi ses années.
12 décembre 2025 à 09h46

Par

Points positifs

  • Écriture et intrigue toujours prenantes
  • Direction artistique Reforged très réussie
  • Options de contrôle idéales sur Switch 2
  • Aides et réglages bienvenus pour progresser
  • Rythme global de l’aventure efficace

Points négatifs

  • Voix et qualité audio datées
  • Énigmes parfois arbitraires ou laborieuses
  • Quelques clichés et touches d’exotisme vieillottes
  • Nico trop souvent sous-exploitée
  • Peu de “vrai” nouveau contenu pour les vétérans

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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