Test : Operation Flashpoint : Red Hammer - PC

Operation Flashpoint : Red Hammer - PC
Partager
Les Maîtres du Code et le Bohémien Interactif, après le succès de Opération Point de Flash, ont décidé de remettre ça avec Marteau Rouge, la première extension officielle.
Red Hammer est une nouvelle campagne pour Operation Flashpoint (OFP) de Bohemia Interactive (les créateurs), ce jeu de guerre à la première personne qui a fortement marqué le milieu des simulations en développant un nouveau genre : la simulation de guerre. OFP : Cold War Crisis était la première campagne. On incarnait divers soldats américains repoussant une invasion russe. OFP : Red Hammer se situe en parallèle puisque le scénario est le même mais la campagne nous place dans l'armée rouge et le but est d'envahir le territoire américain que l'on défendait dans Cold War Crisis. Nous allons voir si Red Hammer est aussi bon que Cold War Crisis qui avait eu 93%, mais avant, quelques petits rappels...

Red Hammer, campagne, add-on... Késako ?

OFP : Cold War Crisis est le premier OFP dans sa version 1.0, sorti au début de l'été 2001. Cold War Crisis c'est le nom de la première campagne, intégrée au jeu. Aujourd'hui Codemasters (l'éditeur) nous proposent un add-on, le Gold Add-On qui contient :
- Red Hammer : la campagne soviétique s'étalant sur un total de 20 missions ;
- un guide stratégique intégrant des astuces et une solution de la première campagne ;
- les patchs de la version 1.1 à la version 1.3.
On obtient alors OFP dans sa version 1.3 avec 2 campagnes : Red Hammer et Cold War Crisis plus (grâce aux patchs) de nouveaux véhicules, de nouvelles armes et une tripotée de bugs en moins. Il est donc évident que le jeu sera globalement le même qu'avant l'add-on.
Pour installer le Gold Add-On (15€), vous devez posséder OFP : Cold War Crisis. Si vous ne l'avez pas, vous pouvez vous rabattre sur OFP : Gold Edition (53€) qui contient le jeu plus l'add-on.

Un scénario classique mais différent !

Nous sommes en 1985. Mikhaïl Gorbatchev devient président de l'URSS et tente le rapprochement avec l'occident. Mais de multiples révoltes de pro-communistes éclatent dans les états soviétiques et le gouvernement s'en retrouve fragilisé. L'archipel des îles Malden se compose d'Everon, une république indépendante pacifiste, de Malden, un état indépendant possédant une importante base stratégique de l'OTAN et de Kolgujev, un avant-poste soviétique contrôlé par le général Guba, qui croit fermement aux politiques les plus dures de la guerre froide. Guba essaie alors de s'approprier les terres alentours en prétendant qu'autrefois elles appartenaient aux rouges.
Votre mission dans Cold War Crisis était de repousser les Soviétiques aux côtés des Américains. Dans Red Hammer vous êtes dans la peau d'un soldat soviétique, Dimitri Lukin, et devez envahir l'archipel des îles Malden. Bien que le scénario paraisse relativement classique, il est tout à fait respectable. Mais l'endroit où l'innovation est la plus importante c'est qu'avant, dans la plupart des jeux de guerre, le héros était souvent le gentil Américain contre les méchants Russes ! Ici, que nenni... Vous vous battez pour l'armée rouge avec des raisons presque valables.

Une immersion totale

Une petite mise au point s'impose. La plupart des Quakers considèrent que, dès qu'un jeu se passe à la première personne, c'est un Doom-Like. C'est à dire qu'il s'agit d'un jeu de brute où il faut que ça pète de partout. Eh bien ils ont tort ! OFP en est un exemple. OFP est tout sauf un Doom-Like. Je dirais plutôt que c'est de la stratégie à la première personne (un Commandos 2 à la première personne, selon moi) et de la simulation donc il faut réfléchir et parfois c'est assez coriace. Bien que ça ne plaise pas à tout le monde, c'est là que pour certains OFP prend tout son charme.
Dès le début on sent l'ambiance unique de Red Hammer. Je prend un exemple :
"La première mission est un débarquement. On se croirait vraiment à la guerre : des balles sifflent de partout. Des ordres confus vous arrivent et les possibilités de mouvement étant multiples, vous ne savez pas où aller. Des hommes de votre équipe se font descendre un à un et la sueur commence à couler sur votre front. Alors que votre supérieur vous ordonne de tuer quelqu'un à 500m de là et que vous avez du mal à le distinguer, les ennemis semblent avoir une facilité déconcertante à vous atteindre vous et votre escouade... et paf ! Une balle dans la tête, ça ne trahit pas : la partie est terminée."
Comme je l'ai déjà dit, il faut aimer : certains trouveront ça frustrant de se faire tuer alors qu'il ne savent pas d'où ça vient, tandis que d'autres trouveront ça super réaliste et prenant. L'immersion dans le jeu est donc totale. On a l'air assez proche de la réalité (enfin restons-en tout de même éloigné car, comme le dit si bien une citation présente dans le jeu, "heureusement que la guerre est si horrible sinon nous prendrions du plaisir à la faire"). Pour conclure ce paragraphe, OFP reste égal à lui-même et j'aurais tendance à dire que les missions sont plus variées et plus grandioses dans Red Hammer que dans Cold War Crisis : elles vont du débarquement au sabotage en passant par la défense de votre position.

Graphisme, son, jouabilité, durée de vie

On commence par les sons. De ce côté, peu de changements : les musiques sont bien choisies et vous placent en condition de guerre et les bruitages semblent assez proches des bruits de mitraillettes que l'on entend au 20h à la télé. Les voix ont, en revanche, changé : elles ont pris un accent russe. Dans la VF, les personnages parlent donc en anglais dans une intonation russe, le tout est sous-titré en français.
Maintenant, attaquons l'IA. Elle a également peu bougé. Légèrement améliorée grâce aux patchs, les ennemis ne sont ni bêtes, ni intelligents. Ils leur arrivent de vous prendre à revers mais ils leur arrivent aussi de ne pas vous voir passer à côté d'eux, et ce même en plein jour.
Les missions sont assez longues, variées et se déroulent sur des grandes cartes (144 km², ce qui est énorme). Elles sont réalistes et, bien que les îles Malden soient un lieu imaginaire, elles pourrait très bien caractériser un endroit réel car les villages sont comme... des villages réels !
L'ergonomie de l'interface est correcte : il est assez aisé de prendre connaissance de ses objectifs, vous savez qu'est-ce qui a été fait, ce qu'il reste à faire et où ça se trouve. De même la communication au sein de son escouade, même avec l'IA, est primordiale pour mener à bien une mission et développer une stratégie. Là encore les menus permettent assez facilement de donner des ordres ou de répondre aux ordres reçus.
Le gameplay n'a pas été amélioré mais est toujours aussi excellent depuis Cold War Crisis. Malgré une prise en main difficile, Red Hammer prend toute sa splendeur un fois maîtrisé car les possibilités de mouvement sont multiples et les manières de compléter un objectif nombreuses [méthode bourrin (déconseillée), méthode infiltration, méthode "vol d'un hélico et massacre", etc.].
Comme dit précédemment, les interactions avec les décors sont diverses et vous pouvez même conduire des véhicules. Ces véhicules sont plus nombreux dans Red Hammer que dans Cold War Crisis : cela va du Shilka russe à l'hélicoptère Mi-24 Hind russe en passant par la traditionnelle Jeep ou les nouveaux M-163 et BMP-2 (tank) et même le tracteur ou la voiture de tourisme. Au total 10 nouveaux engins dans cette nouvelle campagne qui vous permettront de réussir vos missions. La conduite est aussi réaliste, les appareils ne sont pas incassables et la quantité d'essence doit être gérée. Bien entendu, vous pouvez ravitailler avec un camion citerne.
L'histoire se déroule en 1985 et les armes sont les modèles de l'époque, c'est à dire principalement l'AK74 (pas 47 !) pour les Russes et le M16 pour l'OTAN. Mais il y a une multitude d'autres armes. Depuis Cold War Crisis, leur nombre a augmenté et vous pouvez désormais manipuler le Steyr Aug et le fusil à pompe Kozlice.
Ensuite, la durée de vie est relativement importante. Les missions sont moins nombreuses (20 contre 41 dans le jeu original) mais plus difficiles et plus longues d'où un Red Hammer presque aussi long que la première campagne. Une petite note : je ne parle ici que de Red Hammer ; si vous achetez la Gold Edition avec les deux campagnes considérez que le jeu n'a pas une durée de vie importante, mais époustouflante (41 missions normales + 20 longues missions).
Enfin graphiquement, il faut admettre qu'OFP, une fois patché, aurait dû être plus beau que ça. Certes il y a moins de bugs. Cependant l'évolution est très faible, les textures sont assez mauvaises, les arbres toujours en 2D, le jeu un peu lent et il arrive encore que l'on puisse traverser un mur ! Mais, car il y a un mais, mis à part les bugs, la mauvaise qualité graphique est pardonnable vu la taille des niveaux tout simplement monstrueuse ! Les moteurs 3D d'HL et Quake 3 ne pourrait pas gérer quelque chose d'aussi grand. De même est-ce vraiment l'intérêt principal de Red Hammer que de compter le nombre de brindilles d'herbe ? C'est à vous de juger. Donc ce que l'on peut surtout reprocher c'est la faible évolution et les quelques bugs impardonnables encore présents. La configuration recommandée est normale (PIII 600/128 Mo) comparé aux jeux actuels. Mais plus il y a de mémoire, mieux c'est (128 Mo me semblent un peu juste), étant donné que les maps sont monstrueuses.

Et le multijoueur

Bon jeu avec la campagne solo, voyons ce qu'il en est de Red Hammer en multijoueur. En fait Red Hammer n'intervient pas directement sur le multi vu que ce n'est "qu'"une simple campagne. Ce qui influe, ce sont les patchs qui ont ajouté de nouvelles cartes ainsi que corrigé certains bugs sur la partie réseau. Le lag est donc plus faible mais se fait tout de même sentir. L'esprit d'équipe est aussi important en multi qu'en solo. Mis à part cela, rien de nouveau. A titre de rappel OFP : Cold War Crisis permettait de faire des deathmatchs, CTF, King of the Hill, etc. Le King of Hill, un des modes de jeu le plus intéressant, exigeait à une équipe de défendre une position tandis qu'une autre essayait de se l'approprier. Et comme toujours vous devez choisir votre rôle dans l'équipe et si vous n'êtes pas assez de joueurs pour former une équipe, l'IA viendra en renfort pour compléter. La partie multijoueur est donc intéressante mais je répète l'éternelle phrase : "il faut aimer", car c'est tout aussi stratégique qu'en solo.

Conclusion

Pour conclure, OFP est comme ce qu'il était avant. Red Hammer n'est pas une révolution comme le fût Cold War Crisis mais OFP reste toujours aussi bon. Le gameplay et le réalisme sont extraordinaires, mais la qualité graphique l'est moins. Toutefois, Red Hammer succède honorablement à Cold War Crisis en proposant une campagne à peu près semblable tout de même améliorée au prix d'un jeu qui vieillit légèrement. Bref, l'intérêt reste inchangé et Red Hammer aura donc la même note que son père Cold War Crisis. Néanmoins, la note ne reflète pas vraiment de la réalité, je vais donc plutôt donner des conseils en fonction du joueur que vous êtes.
1. Vous voulez la totale d'Operation Flashpoint : achetez ce jeu !
2. Vous êtes un Quaker fou et si ça ne va pas assez vite ça vous gonfle : n'achetez pas Red Hammer, c'est lent.
3. Vous avez essayé OFP : Cold War Crisis et vous êtes resté sur votre faim : n'achetez pas (peu de nouveautés).
4. Vous avez adoré la première campagne, et votre première réflexion fut "zut c'est déjà fini, j'en re-veux" : Red Hammer assouvira votre souffrance, achetez.
5. Vous ne connaissez pas OFP et vous aimez les jeux de stratégie et/ou de simulation : je ne peux que vous conseiller d'acheter la Gold Edition d'OFP.
Pour terminer, pensez à jeter un coup d'oeil au test d'Operation Flashpoint : Cold War Crisis (voir les jeux similaires à Red Hammer, tout en haut de la page).
Red Hammer n'est pas un jeu révolutionnaire mais complète extrêmement bien Operation Flashpoint. Attention, car le jeu y ressemble beaucoup et s'avère difficile.
09 janvier 2002 à 23h00

Par

Points positifs

  • Le réalisme
  • L'ambiance "champ de bataille"
  • La liberté d'action
  • La durée de vie
  • Le multijoueur

Points négatifs

  • Textures pas très belles
  • Des bugs
  • Une IA et des animations peu convaintes
Revenir en haut