Test : Medal Of Honor : Débarquement Allié - PC

Medal Of Honor : Débarquement Allié - PC
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Meilleur jeu présenté de l'E3 2001, mention speciale pour le son au même E3, encensé par la critique depuis les premières vidéos, Medal of Honor est une perle. Et si vous pensez que je vais souiller le dossier civil d'un titre aussi réussi, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil. Jusqu'au lobe occipital.
50 ans après, la Seconde guerre mondiale a perdu tous ses tabous.
En quelques mois, Commandos 2, Il2-Sturmovick, Return To Castle Wolfenstein et enfin Medal of Honor ont fait passer la Seconde Guerre mondiale du rôle de vilain canard à celui de gage de qualité. Pourtant, chacun de ces jeux ont développé un aspect différent. Wolfenstein a bien sûr fait ressortir le côté crados des Nazis (vous devriez partir à la Fnac pour voir les visages de dégoût des Mémés face aux vidéos de présentation de RTCW, sans compter les "quelle honte", et les "j'ai envie d'aller aux toilettes" (là c'était moi, parce qu'en fait, la vidéo, j'en avais pas grand chose à faire, j'avais Medal of Honor à la maison)). Bon, revenons un peu à nos moutons. Vous saviez qu'un couple sur deux divorce en Ile de France, hum ??? (...) . Medal of Honor est un FPS qui en fait ne joue pas la même carte que Wolfenstein. A l'instar de Commandos 2 sorti en Novembre 2001, c'est la diversité des situations qui vous fera ici accrocher au titre. La guerre ne s'arrête définitivement pas au simple tir de pigeon, et même si Allied Assault ne joue pas la carte de la finesse à la Tom Clancy's Ghost Recon, même si Allied Assault n'est pas aussi ouvert que Operation Flashpoint, il arrive merveilleusement à mêler les sueurs froides, les fourmis dans la colonne vertébrale, et les mains tremblantes (et moîtes (comme les pieds (non, pas moi))) sur la souris.

Exemple de situations très banales de "mort aux fesses".

Allez hop, immersion. Imaginez vous dans une fin de tranchée, un pote vous appelle. Tiens, 'parle anglais lui. Vous faites sûrement partie des FFL (Forces Françaises Libres) aux ordres de l'armée anglaise à la suite de l'appel du 18 Juin. Peut-être même de la 2nde Division de Blindés, elle aussi française, mais aux ordres des Amerloques. Ou peut-être que le jeu est en anglais. Ok, ma version est française, mais ça rajoute du baratin en plus. Optons pour cette solution. Vous suivez donc votre pote jusqu'à un reste de DCA. La première bataille arrive. Un tank arrive au fond de la cour, mais 2 Allemands vous ont déjà bien remarqué. La grenade vole bien haut, et vous attendez patiemment qu'elle explose (environ 7 secondes d'attente, un peu long tout ça). Pouf, envolés les Bosch. Reste le tank. 3 roquettes feront l'affaire, même si la mitrailleuse du blindé vous fera quelques bobos. Qu'à cela ne tienne, votre vie tient le coup, et 2 autres potes, Américains apparemment, vous rejoignent. Vous voilà alors à l'entrée d'une pittoresque ville bien demunie de ces petites enseignes "Mc Donalds" qui caractérise si bien nos petits villages. La ville vous fera comprendre toute l'ampleur du jeu. D'où l'utilisation d'un nouveau paragraphe. Je me permets d'insister.

L'immersion

Après vous être difficilement débarrassé de vos 3 poursuivants, vos 3 compagnons de route boitent un brin. Vous flippez un peu pour leurs vies étant donné que leur efficacité vous les fera regretter. Bon, vous vous aventurez tout de même à pointer votre nez dans l'allée principale. La ville est délabrée, et les fenêtres sans volets font craindre le pire. Un ennemi se met à vous mitrailler, et c'est au sniper que je l'acheverai. Les 2 Americains avancent lentement et ont les bons réflexes de s'arrêter une fois 10 mètres déblayés, pour m'attendre comme des potes d'enfance (oui, je connais des blagues de blonde en anglais, alors veulent pas me perdre). Je pénètre dans la batisse la plus proche et prends contrôle de la mitrailleuse. Un groupe d'Allemands jouaient aux cartes dans la boutique d'en face (n'avaient sûrement pas entendu l'émeute de tout à l'heure). Un bon ratissage (assez large, l'un était monté au premier pour s'amuser de la fenêtre). Votre premier caporal ennemi tombe sous vos balles. Et c'est généralement là que vous ameutez tout l'immeuble de sexagénaires à cause de vos cris sauvages (dans la vie réelle là, faut suivre). Après cet entrainement de qualité, seraient vous donc capable de survivre face aux cartouches de la Winchester des voisins?? (cool, on va bien s'amuser).

L'Immersion, avec un grand I.

Dans Medal of Honor, l'idée de jouer les grosses brutes de Quake 3 ne se fait pas sentir. Ce que vous attendez, c'est de tomber dans l'ambiance. Les situations sont exceptionnelles. En fait, lorsque l'on disait que les objectifs de missions étaient tous épuisés, on racontait vraiment de bien belles conneries. Allumer un phare pour optimiser un débarquement allié, s'infiltrer dans une base allemande, vol de plans... Certes, rien de totalement nouveau, mais les 33 missions rafraichissent drôlement. En fait, la grosse différence avec Wolfenstein, c'est définitivement l'impression de jouer en multi. Un genre de Capture The Flag avec des potes qui en ont marre de se jeter dans le camp adverse le plus rapidement possible "parce que jouer sur Internet longtemps, ça coute plus d'argent". Je parle de CTF, parce que la majorité des missions vous demanderont de revenir à votre emplacement d'origine pour être repéché par les troupes alliées après avoir terminé l'objectif (s'en suivent des course poursuite où les soldats sont tous avertis de votre présence, trippant, comme d'hab'). Chaque prise de position est un moment d'anthologie. Des milliers de Triggers repartissent chaque carte, et même si ces dernières sont loin de proposer une très grande liberté de mouvements, la liberté d'action est quant à elle au beau fixe. En fait, l'IA des alliés et des ennemis étant si bien gérée, vous n'aurez jamais l'impression de faire la même bataille. Chaque affrontement aura des avantages et inconvénients différents, et tout d'un coup, chaque éboulis semble pouvoir être mis à profit. Chaque grenade lancée a vraiment une incidence (elles ne sont plus à utiliser en dernier recours parce que trop longues à préparer), et on a en fait vraiment l'impression de réussir tout ce qui nous passe par la tête dans le feu de l'action. Et surtout le sentiment que cela affecte les ennemis. Tuez le capitaine de l'escouade ; et les autres reculeront en groupe, tuez tel soldat, et il ne blessera pas votre pote, qui pourra alors s'avancer à telle position ; détruisez le char en premier, et les ennemis ne se regrouperont plus autour et se décideront à se rapprocher, etc... L' IA est grandiose, et le gameplay du titre permet enfin de se rendre compte des progrès qu'on fait les développeurs dans ce domaine.

Un peu de Technique

Le moteur de Quake 3 est exploité bien différemment de ce que l'on aurait pu penser. Des exterieurs, de la végétation, des effets bien moins nombreux que sur le jeu initial, pour en revanche afficher des modélisations et animations ultra convaincantes. Vos potes auront une dizaine de démarches, selon qu'ils courent, marchent, font de la trottinette, n'ont plus que 80% de vie, que 79% de vie, que 78% de vie... Vous voyez le genre, et c'est drôlement bizarre à regarder. On a plutôt l'habitude de voir des changements d'animation pour nous avertir de quelque chose, et ici, lorsqu'un allié commence à boiter, cela signifie qu'il lui reste plus que 60% de vie (et non pas 5%). Assez stressant, mais drôlement trippant.
Au niveau de la config demandée, un 750Mhz GeForce 2 128Mo devrait faire tourner le tout en 1024, options graphiques moyennes. Sur un PII350 TNT2, Quake 3 tournait en 50fps en 800x600, ici, vu la taille des cartes, comptez pas dessus. Préférez tout mettre au minimum, et dans une fenêtre s'il vous plaît. Mais même sur cette config, c'est jouable, et on s'amuse à snipper en 640x480. Un bel exploit technique, même si la souris avait tendance à ne plus réagir pendant 20 secondes. Mais bon, je suis le seul blaireau dans ce cas alors... Enfin, pour tout mettre au maximum, même un 2Ghz, GeForce 3 256Mo aura du mal en 1280. Avouons que vu le nombre d'options avancées que l'on peut activer, et vu le nombre de particules à gérer constamment par le processeur si on met tout au max, on ne peut pas crier au scandale. Passons à une autre reussite, le son.

Une bande son décapante

La musique n'est à zapper pour rien au monde. Dans les orgues et autres instruments graves, vous trouverez difficilement mieux pour représenter l'atmosphère. Les bruits de balles sont différents selon qu'il vous arrive dans les couilles ou dans la jambe (oui oui, il y a localisation des dégats(non, on n'aura pas droit à ce bruitage de papier pour montrer qu'on s'est pris une balle dans les parties génitales, comme les films américains nous y avaient si bien habitués)), et toutes les voix sont parfaitement digitalisées. Le son 3D vous en mettra plein les mirettes sur les plages d'Omaha Beach, la mention speciale revenant sûrement aux discussions entre alliés que vous pouvez très bien écouter si vous êtes dans le coin, ou squizzer en vous éloigant. On se retrouve alors à errer à travers la plage pour arriver près d'un groupe d'hommes. En vous rapprochant, vous comprendrez que ces derniers s'apprêtent à infiltrer l'un des derniers bunkers de la plage. Sans même demander votre avis!! Des scènes de cet accabis, il y en a des dizaines, composant quasiment un monde de quêtes secondaires, à l'instar de n'importe quel RPG.

Le Multijoueur

Pas encore grand monde sur les serveurs européens, mais ça commence à bien se remplir, vu le carton que fait Medal of Honor en ce moment. Pc Jeux s'amuse à dire qu'en solo, Medal of Honor est une bombe, mais qu'en multi, RTCWolfenstein règne en maître. C'est sûrement pour ça qu'ils ont mis la même note aux 2 jeux, alors que Medal of Honor est bien meilleur. Mais lorsque l'on voit que l'on peut quasiment refaire les missions solo en multi, genre "débarquement allié", ceux qui ont Wolfenstein font moins les malins.

Au final

Avec Outcast Deus Ex et Hitman, Medal of Honor est un de ces rares jeux qui m'ait happé en quelques secondes. Tout pour plaire. Missions scriptées au maximum pour une immersion maximale, moteur physique et graphique réalistes, technique irréprochable, des alliés qui, grâce à une IA décoiffante, des dialogues constants, des animations en quantité, et des conseils donnés en plein combat, paraissent moins tordus que 95% des joueurs internautes, 6 missions de bonheur reparties en 33 cartes éclectiques (avec des paysages différents donc...), et au final 15 heures de jouissance absolue. Medal of Honor est le jeu à acheter pour cette année 2001. Oui, on est en Mars 2002, et c'est donc là que les petits radins qui n'ont pas fêté Nöel, pour ne pas faire de cadeaux aux autres, vont pouvoir faire les Malins.
Microsoft dit que Noël passe le 14 mars, mais Medal of Honor dit que la nouvelle année débute le 14 février.
06 mars 2002 à 23h00

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Points positifs

  • L'immersion
  • Le son
  • Les missions
  • Le moteur, nickel

Points négatifs

  • Ca rame sur un PII350 (noooonnn, c'est vrai????)
  • Wolfenstein ne se sera vendu que trois mois
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